Enceinte de neuf mois, Mathilde continue à travailler dans ses vignes faute de remplacement
Sa vidéo a été vue des dizaines de milliers de fois. L’appel de cette vigneronne marnaise en train de tailler ses vignes à la veille du terme de sa grossesse a été très relayé sur Instagram et Facebook. Mathilde Savoye y témoigne de la difficulté d’être femme et seule à la tête d’une exploitation viticole.
Sa vidéo a été vue des dizaines de milliers de fois. L’appel de cette vigneronne marnaise en train de tailler ses vignes à la veille du terme de sa grossesse a été très relayé sur Instagram et Facebook. Mathilde Savoye y témoigne de la difficulté d’être femme et seule à la tête d’une exploitation viticole.
Mathilde Savoye, vigneronne dans la Marne près d’Epernay, enceinte de neuf mois lance un appel vibrant le 28 janvier sur Instagram et Facebook. « Je suis vigneronne, j’étais en train de tailler et je suis enceinte. Mon terme est demain et je vais devoir cesser toute activité, j’ai fait appel au service de remplacement qui a embauché un salarié qui ne vient pas », lance-t-elle, sécateur à la main au milieu de ses vignes.
L’ouvrier viticole envoyé par le service de remplacement de la Marne pour son congé de maternité a abandonné son poste, et la jeune femme de 27 ans se retrouve face à une procédure juridique compliquée auprès de la MSA pour pouvoir recruter un nouveau remplaçant.
Suite à son post vu plus de 18 259 fois sur Instagram et plus de 25 000 fois sur Facebook, son dossier a avancé et une solution a été trouvée dès le 2 février. Pour autant Mathilde Savoye a réussi à sensibiliser sur la pénurie de main d’œuvre en viticulture et la place des femmes dans le secteur.
« Je me demandais si c’était possible qu’en 2022 en France, une femme ait pour projet de devenir maman et la gérance d’une entreprise seule, de façon indépendante, ni avec un père pour l’aider, ni un mari disponible pour ce travail », lâche-t-elle dans cette vidéo. Un cri du cœur dans lequel nombre de vigneronnes se sont reconnues comme Margot qui commente sur Instagram : « C’est honteux ! De mon côté j’ai fait la même demande à la MSA et depuis c’est le silence complet. Je suis aussi à 9 mois de grossesse, et je trouve qu’en 2022 ne pas pouvoir proposer aux femmes à la tête d’exploitation viticole un peu de l’aide est scandaleux ! ». Bernadette de son côté répond : « J’ai 64 ans et navrée de constater que la situation en est au même point malgré les décennies ».
Il y a trois jours Mathilde Savoye a refait un post sur Instagram pour remercier tous ceux qui lui ont envoyé des messages de soutien. A l'heure où nous écrivons ces lignes, la jeune vigneronne est sur le point d'avoir son premier enfant et est toujours active sur les réseaux sociaux.