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Détruire les ravageurs avec un laser

Avec cet appareillage, François Gabriel Feugier vérifie si la détection est correcte et si le laser s'allume au bon moment (sur les ravageurs et non sur les feuilles).
© F.-G. Feugier
Qu’est ce que ce projet ?

L’entreprise Green Shield Technology travaille sur l’identification des ravageurs agricoles par spectrométrie. Le but est de pouvoir les détecter et les éradiquer d’un coup de laser, en un seul passage de robot.

Comment cela devrait-il fonctionner ?

La société établit une base de données compilant la signature spectrale de chaque « peste ». En viticulture, cela pourra aussi bien aller du mildiou et de l’oïdium, aux vers de la grappe ou à la cicadelle de la flavescence dorée. « En ce qui concerne cette dernière, nous pourrons la toucher si elle réagit plus lentement que le temps d’analyse et déclenchement du laser, mais nous ne pourrons pas atteindre le phytoplasme à l’intérieur du cep, concède le chercheur et fondateur de l’entreprise, François Gabriel Feugier. En revanche, nous pourrons voir des détails et des symptômes indiscernables à l’œil nu. »

Une fois la base de données réalisée, un robot patrouillera dans les parcelles, scannera chaque cep et chaque feuille, et comparera le spectre de chaque point mesuré à celui des ravageurs. Dès qu’une signature spectrale correspondante à une signature de la base de données des « pestes » sera détectée, l’appareil déclenchera une impulsion laser très courte. « Pour le moment, nous pensons utiliser des lasers verts, dont l’énergie est absorbée par les pestes – ce qui les détruit – mais très peu par le végétal – ce qui n’abîme pas la vigne –, poursuit François Gabriel Feugier. Nous verrons plus tard pour adapter la couleur du laser en fonction de la peste. »

Le but du projet est également d’être prédictif. « Nous allons faire du big data sur l’évolution temporelle des signatures spectrales collectées en continu sur chaque parcelle et sur de longues périodes, explique le chercheur. Et à partir de cela, nous pourrons prévoir la composition de la base de données des signatures des ravageurs dans le futur, et ainsi les empêcher d’échapper à la détection en changeant de signature spectrale, en d’autres termes, de devenir résistante au procédé. » Cela aura donc pour avantage d’éviter l’apparition d’une résistance, et aussi d’avoir un suivi de l’évolution des attaques de ravageurs dans le temps.

À quel stade de développement en est le projet ?

Un brevet est déposé tant en Europe qu’en Amérique sur la méthode de lutte, le programme et l’appareil. La preuve de concept est sur le point d’être terminée. À présent, la firme et des laboratoires planchent sur la réalisation d’une maquette qui devrait être finalisée courant ou fin 2017. « À ce stade, l’appareil sera beaucoup plus rapide mais pas encore très mobile », indique François Gabriel Feugier. Il faudra attendre 2018 pour les premiers tests au champ et des applications en serres, et 2020 pour un début de commercialisation plus large.

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