Antispila oinophylla, mineuse des feuilles de vigne sous surveillance
Le papillon Antispila oinophylla entraîne une défoliation des vignes. Présent dans certains vignobles du nord de l’Italie, il est sous surveillance dans le Sud-Est, en particulier en Paca.
Le papillon Antispila oinophylla entraîne une défoliation des vignes. Présent dans certains vignobles du nord de l’Italie, il est sous surveillance dans le Sud-Est, en particulier en Paca.
Originaire d’Amérique du Nord, Antispila oinophylla est un papillon essentiellement localisé dans les vignobles du nord de l’Italie depuis 2006, en particulier dans les régions de Trente et de Vénétie. Il a été à l’origine de dégâts sérieux au cours des années 2010 où il a provoqué la défoliation des feuilles jusqu’à 90 % dans certaines parcelles. Observée en 2012 en région Paca, cette mineuse a suscité l’inquiétude chez les vignerons, mais, souligne Lionel Delbac, chercheur à l’Inrae de Bordeaux « il semblerait que les dégâts restent très localisés et ponctuels, avec probablement une action de la faune auxiliaire qui reste à déterminer ». Antispila oinophylla s’attaque principalement aux plants de chardonnay, cabernet sauvignon et muscat.
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Caractéristiques
Reconnaissance et biologie
Antispila oinophylla est une mineuse qui fait partie des héliozélidés, une petite famille d’environ 125 espèces, cosmopolite (et assez mal connue) de lépidoptères. Le papillon adulte mesure 5 à 6 mm. Antispila oinophylla a dans un premier temps été confondue avec Antispila ampelopsilofliella, un papillon américain très ressemblant mais des analyses génétiques ont permis de différencier les deux espèces. L’adulte présente une tête recouverte d’écailles de couleur blanc argenté, plus saillantes chez le mâle. Le thorax est plombé, brillant, contrastant avec les ailes antérieures. Les pattes sont grises avec des tarses majoritairement blanc jaunâtre sur leur face inférieure. Dans le vignoble italien, où l’insecte s’est répandu, deux générations se succèdent pendant la belle saison.
Nuisibilité et lutte
Les femelles pondent leurs œufs à l’intérieur des feuilles et les larves mangent le parenchyme (tissu de la feuille de vigne) creusant ainsi des galeries dans le feuillage. À terme, ces attaques aboutissent à des défoliations qui conduisent à un affaiblissement général de la vigne. Le niveau des populations d’Antispila oinophylla n’a jusqu’à ce jour pas causé de gros dégâts économiques. Il semblerait que l’usage d’insecticides, dans la lutte contre d’autres ravageurs, et la présence de guêpes parasitoïdes, comme celles de la famille des eupholidés, permettent de réguler l’espèce.
Antispila Oinophylla a été observé dans les régions du nord de la Géorgie à l’Ontario sur de la vigne vierge. Selon le Dr Van Nieurkerken du centre pour la biodiversité aux Pays-Bas, cette espèce a très probablement rejoint l’Italie avec des matériaux végétaux importés contenant des larves.