Accords Majeurs, un vinyle élaboré par des vignerons
Produire du vin mais aussi du son en tant que guitaristes, batteurs ou pianistes passionnés, c’est ce qui a réuni une poignée de vignerons. De leur rencontre est né un album pop rock édité sur les plateformes et en vinyle.
Produire du vin mais aussi du son en tant que guitaristes, batteurs ou pianistes passionnés, c’est ce qui a réuni une poignée de vignerons. De leur rencontre est né un album pop rock édité sur les plateformes et en vinyle.

Vin et musique sont deux choses qui vont très bien ensemble, très bien ensemble. La preuve avec Accords Majeurs, un album de douze titres écrits et interprétés par des vignerons, par ailleurs musiciens chevronnés. Sorti au printemps sur les plateformes, il est aussi édité en disque vinyle tandis que deux clips sont visibles sur YouTube. Un album « conçu et réalisé avec sérieux, sans jamais nous prendre au sérieux », résume Frédéric Durand-Bazin, journaliste et chroniqueur vin au Figaro, lui-même musicien et à l’origine du projet. Accords Majeurs donne une suite au livre du même nom qu’il avait écrit en 2020, en partant à la rencontre de vignerons musiciens dans toute la France.

Une inspiration musicale pop, rock et folk
« On ne se connaissait pas. Des affinités se sont créées en 2020, lors du concert organisé pour la sortie du livre, autour d’un noyau rock pop », se remémore Frédéric Chauffray, vigneron du Domaine de la Réserve d’O en Terrasses du Larzac, l’un des compositeurs et interprètes de l’album.
Lui et son voisin irlandais Gavin Crisfield du domaine de la Traversée, ont ainsi assemblé leur culture vitimusicale avec celles de Paul Amsellem du domaine Georges Vernay, à Condrieu, et Jean-Charles Fagot, vigneron à Corpeau, en Bourgogne. Ils ont été rejoints pour certains titres par Stéphane Derenoncourt, consultant et vigneron girondin au Domaine de l’A, à Sainte-Colombe, Pierre-Jean Villa installé à Chavanay, dans la Loire, ainsi que par le champenois Pascal Doquet, de Blanc-Coteaux, dans la Marne. Un tour du vignoble ! Un brassage d’influences aussi car entre Led Zeppelin, The Clash, Tom Waits, Tears for Fears ou encore David Bowie, chacun a ses références culte.
Du fait maison, des compositions au mixage
« L’idée était de faire quelque chose d’artisanal, que l’on maîtrise de A à Z, comme ces vignerons font leurs vins », raconte Frédéric Durand-Bazin. Le projet a pris forme dans un studio d’enregistrement monté chez lui dans le Mâconnais ainsi qu’à distance. « On a mis deux ans à finaliser l’album », glisse Frédéric Chauffray. Le temps de mettre en résonance les inspirations et les agendas. Le budget du disque a été couvert par une campagne de crowdfunding soutenue par une vingtaine de domaines et maisons de vin. Pas de pression, donc, pour faire de l’album un carton, juste du plaisir.
Les douze compositions originales déclinent des inspirations pop, rock ou folk et des paroles en français ou anglais. « Il n’y a pas eu de désaccord musical, s’amuse Frédéric Durand-Bazin. Tout s’est fait autour d’un verre de vin, et le vin, c’est la convivialité comme la musique. » « Je me suis fait une bande de copains d’autres régions avec les mêmes centres d’intérêt. Chacun a des problématiques différentes donc c’est enrichissant », abonde Frédéric Chauffray. L’aventure continue en live puisque l’importateur norvégien de Jean-Charles Fagot, enthousiasmé par le projet, a invité le groupe à Oslo en juillet, pour deux concerts dans son bar à vin. « Ça ouvre des perspectives », rigole Frédéric Chauffray. Les auteurs d’Accords Majeurs entendent bien saisir d’autres occasions de se montrer producteurs de bons vins mais aussi de bons sons !
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