Quelle part de surfaces bio sur les zones de captage d’eau potable ?
L’Agence bio vient de présenter un éclairage inédit sur les zones de captage d’eau potable et la part de leur surface agricole utile conduite en agriculture biologique. Explications.
L’Agence bio vient de présenter un éclairage inédit sur les zones de captage d’eau potable et la part de leur surface agricole utile conduite en agriculture biologique. Explications.

« Seules 9% des surfaces agricoles situées dans les aires d’alimentation de captage d’eau potable sont conduites en bio, contre 10% en moyenne sur l’ensemble du territoire national », a annoncé l’Agence Bio le 12 juin à l’occasion de la présentation du bilan 2024 de l’agriculture biologique. « Il y a d’énormes marges d’amélioration », a commenté Laure Verdeau, directrice générale de l’Agence Bio.
De premières données établies grâce aux nouveaux développements de Cartobio sur les 33 000 aires de captage d’eau potable que compte la France.
Lire aussi : Agriculture biologique : surfaces, arrêts et marché du bio en 2024 en dix chiffres clés de l’Agence Bio
Une part de surfaces bio contrastée selon les bassins
Dans le détail l’Agence bio souligne un fort contraste selon les bassins.
Seulement 4 aires d’alimentation de captages d’eau potable sont en 100% bio, avance l’Agence Bio, 3% présentent plus de 50% de SAU bio, 16% plus de 21%, 28% plus de 10% et la moitié ont moins de 3% de la SAU bio.
Dans le détail par Agence de l’eau, l’Agence bio annonce une part de la SAU en bio dans les aires d’alimentation de captages d’eau potable variant de 2% pour l’Agence Artois-Picardie à 17% pour Rhône-Méditerranée.
Part de la SAU en bio dans les aides d’alimentation de captages d’eau potable par Agence de l’eau
Agences de l’eau | Part de la SAU en bio |
Adour-Garonne | 8% |
Artois-Picardie | 2% |
Loire-Bretagne | 7% |
Rhin-Meuse | 8% |
Rhône-Méditerranée | 17% |
Seine-Normandie | 5% |
Source : Agence Bio
Débats visant à interdire les pesticides chimiques dans les aires d’alimentation de captage
La diffusion de ces données intervient alors que la question d’interdire l’usage des pesticides de synthèse et engrais minéraux dans les aires d’alimentation de captages d’eau fait l’objet de débat au Parlement. Ainsi la députée Ensemble Sandrine Le Feur avait fait adopter en commission développement durable un amendement à la proposition de loi Duplomb pour instaurer à compter de septembre 2030 l’interdiction de l’usage des pesticides de synthèse et engrais minéraux dans les aides d’alimentation de captage associées à des points de prélèvement sensibles.
Lire aussi : Motion de rejet de Julien Dive adoptée : la PPL Duplomb renvoyée directement en Commission mixte paritaire
Par ailleurs, une proposition de loi pour renforcer la protection des ressources en eau potable portée par le groupe socialiste, écologiste et républicain a été déposée en ce sens. Elle a néanmoins été rejetée par le Sénat le 12 juin dernier.
A noter aussi que le gouvernement a aussi annoncé en avril vouloir doubler le nombre de zones de captages d'eau potable sécurisées, et présenté une feuille de route. Une feuille de route jugée floue par la Fnab qui a demandé à ce que l'agriculture bio soit généralisée dans ces zones.
Lire aussi : Vers deux fois plus de captages d’eau protégés : quelles conséquences pour les agriculteurs ?