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En Gironde : « Mon French Claret est un vin rouge frais et léger »

Joël Duffau, vigneron bordelais, produit un vin rouge léger, peu tannique et peu coloré. En voici le making of.

<em class="placeholder">Bouteille de French Claret</em>
Joël Duffau produit un vin rouge léger, peu tannique et peu coloré, le French Claret.
© G. Mielzynski

« Avec cette cuvée French Claret, je voulais faire un rouge léger, frigo, qui fasse référence à notre histoire », pose Joël Duffau, vigneron à Moulon, en Gironde. Et de fait. Du XIIe au XVe siècle, lorsque l’Aquitaine était aux mains des Anglais, ces derniers raffolaient de vins rouges très clairs, dénommés claret (« clarett' » en prononciation). « Il s’agit d’un vin friand, gourmand, sur des notes de fruits rouges, mais surtout pas de banane », poursuit-il. Il produit environ 5 000 cols par an de cette cuvée, depuis 2023, et la vend 7 euros la bouteille.

Une bonne maturité des raisins est nécessaire

Pour l’élaborer, il opte pour du merlot à bonne maturité. « La peau du raisin doit avoir goût de fruit », précise-t-il. Selon les années, la récolte s’y prête plus ou moins, comme en 2023, où le fruit était moins présent, suite au mildiou.

Joël Duffau récolte les baies autour de 13 degrés d’alcool potentiel et ajoute une levure de bioprotection à l’encuvage. « Je réalise la FA sans SO2, donc je préfère avoir une levure qui colonise le milieu pour ne pas avoir de problème », explique-t-il. Il estime qu’une fermentation sans SO2 donne de meilleurs résultats aromatiques, dégustations à l’appui. Il procède ensuite à une macération de 72 heures. Puis il tire du jus via une saignée. Il enzyme ce moût et le débourbe à environ 10 °C durant une nuit. « Je ne mesure pas la turbidité finale, mais il faut que ce soit clair, limpide, tout en ayant encore de la matière », commente-t-il.

Pas de malo et une mise précoce

Il ensemence ensuite avec une levure Zymaflore X5 dédiée aux blancs et rosés et connue pour sa bonne capacité à révéler les arômes variétaux. La fermentation dure une quinzaine de jours à 18-20 °C. Il ne réalise pas de malo pour cette cuvée, ne souhaitant pas de « côté beurré ». De même, tout élevage sur lies est exclu. « Il faut que ce soit pur, droit », décrit-il. Il sulfite en fin FA et réalise un court élevage en cuve béton. Il colle à la bentonite afin que son vin soit prêt pour une commercialisation en mars-avril. « Le vin peut se conserver, mais je veux que l’aromatique fruits rouges soit plaisante », expose Joël Duffau. Il effectue une filtration tangentielle suivie d’une mise sous azote, toujours dans le but de protéger les arômes.

Un emballage 100 % éco-conçu

Au niveau du packaging, Joël Duffau étant en bio, il a opté pour de l’éco-conception. « Tout est biosourcé », indique-t-il. La bouteille est en verre allégé, les bouchons sont issus de forêts gérées durablement FSC, l’étiquette est composée de papier 100 % recyclé et imprimée avec de l’encre à l’eau. La bouteille n’a pas de capsule mais une petite bandelette papier. Le carton est recyclé, recyclable et biodégradable et le film des palettes est compostable. Le vigneron a tenu à choisir une bouteille verte et non une transparente, afin que son vin soit positionné comme un rouge et non comme un rosé.

Avec ce produit, Joël Duffau ne vise pas de circuit de commercialisation ou de cible en particulier. « Ce n’est pas que pour les jeunes mais pour tout le monde. Le but est que ça fasse plaisir », poursuit-il. La Belgique et la Suisse font partie des destinations de cette cuvée. Il vient également d’en vendre deux palettes au Kenya.

repères

Vignobles Joël Duffau

Superficie 24 ha (40 ha auparavant)

Encépagement sauvignon blanc, sauvignon gris, colombard, merlot, malbec, cabernet sauvignon, cabernet franc

Dénominations bordeaux, entre-deux-mers

Certification bio

Production annuelle maximale 750 hl de rouge et 400 hl de blanc

Circuits de commercialisation 80 % export

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