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S’installer en élevage de chèvre grâce à un accompagnement sur mesure

Frédéric Rouan, responsable du pôle installation de la chambre interdépartementale d’agriculture Charente-Maritime et Deux-Sèvres, explique comment son service accompagne les candidats à l’installation dans la construction de leur projet.

Frédéric Rouan
Frédéric Rouan, responsable du pôle installation de la Chambre interdépartementale d’Agriculture Charente-Maritime et Deux-Sèvres.
© DR

Quel est le rôle du pôle installation ?

Frédéric Rouan - Le pôle installation est l’un des trois pôles, avec le pôle transmission et missions de services publics, et le pôle accompagnement de l’entreprise, appartenant au service entreprise de la chambre d’agriculture. Son rôle est d’abord d’accompagner les porteurs de projets à l’installation. Après être passé au PAI (point accueil installation, NDLR), chaque jeune réalise un entretien avec deux conseillers afin de réaliser un état des lieux des compétences à acquérir pour mener à bien son projet. Les conseillers ont alors la responsabilité de prescrire des formations adaptées à chaque cas qu’ils rencontrent. Le pôle installation a également pour mission d’établir un diagnostic, une étude économique du projet, obligatoire pour chaque installation, et un suivi.

Quelles sont les grandes étapes du parcours à l’installation ?

F. R. - Le PAI est le point d’entrée des porteurs de projet dans l’accompagnement à l’installation. D’accès gratuit, il accueille tous les candidats projetant de s’installer en agriculture. Il informe, oriente et accompagne dans la réflexion et la construction du pré-projet. C’est le PAI qui remet le document d’autodiagnostic aux candidats, qui servira de support à l’entretien PPP (plan de professionnalisation personnalisé, NDLR). La seconde étape importante est l’acquisition des compétences professionnelles. Deux cas de figure se posent. Soit le candidat possède déjà la capacité et toutes les compétences nécessaires à la réalisation de son projet, soit il lui manque de la formation et des compétences, auquel cas, il devra suivre un plan de professionnalisation adapté à ses besoins.

En parallèle, si le porteur de projet n’a pas d’exploitation en vue, il peut utiliser le RDI (répertoire départ installation, NDLR). Il met en relation les cédants et les candidats potentiels repreneurs.

Quelles sont les formations dispensées par le pôle installation ?

F. R. - Une formation se choisit en fonction de son projet, de son diplôme et de ses compétences. Que l’on choisisse ou non de demander les aides nationales à l’installation, il est important d’avoir un socle de formation solide avant de s’installer.

La chambre d’agriculture propose plusieurs formations pour les candidats à l’installation. Toutes ne sont pas nécessaires. La seule formation obligatoire est la formation 21 heures. C’est un stage de trois jours durant lesquels sont balayés les enjeux principaux en matière de moyens humains, de foncier, de PAC, d’environnement économique d’une exploitation et de réglementation liée aux aides à l’investissement.

Les autres formations sont prescrites en fonction des besoins mis en évidences lors de l’entretien PPP. La formation au chiffrage du projet est souvent prescrite. Elle dure quatre jours et permet de savoir évaluer la faisabilité économique et financière d’un projet. La formation de compréhension des documents comptables est également souvent recommandée. Toutes ces formations sont payantes, mais prises en charge partiellement ou complètement par le CPF, la Région ou éventuellement par le fond d’assurance formation Vivea.

Quelles sont les erreurs les plus fréquentes lors de l’installation ?

F. R. - L’erreur la plus fréquente commise par les candidats à l’installation est de ne pas assez anticiper. L’anticipation est très importante, car certains dossiers prennent du temps à traiter, comme les dossiers d’urbanisme par exemple. Le processus d’installation dans son ensemble est une démarche de long terme. Chaque étape nécessite un temps important. Il ne faut pas se précipiter.

La chambre d’agriculture effectue-t-elle un suivi des nouveaux agriculteurs après leur installation ?

F. R. - Nous effectuons bien un suivi des projets post-installation. Il s’agit surtout de voir si tout se déroule bien comme prévu. Souvent, s’il y a des problèmes, c’est sur l’aspect économique. Le pôle installation permet de surveiller si l’évolution économique de l’exploitation est en adéquation avec l’étude prévisionnelle faite sur quatre ans au moment du projet d’installation avec la chambre.

Il arrive aussi que le problème soit une surcharge de travail par rapport à ce qui avait été prévu. Dans tous les cas, le service entreprise de la chambre peut fournir un accompagnement technique ou juridique, ou bien prescrire une formation complémentaire. Cependant, la plupart des projets qui sont accompagnés sont pérennes dans le temps. 95 % des exploitations n’ont pas de problème après leur installation.

Constatez-vous une évolution du profil des installations au fur et à mesure des années ?

F. R. - Oui, il y a une évolution importante des profils des candidats à l’installation. Globalement, il y a de plus en plus de hors cadre familial. Les nouveaux exploitants sont plus souvent issus d’une reconversion, et vendent plus souvent en circuit court. Côté filière, ce sont les maraîchers qui voient leur effectif croître le plus vite.

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