Aller au contenu principal

Trésorerie à sec : éviter le mur

Le complément des aides PAC vient de rentrer, la coopérative annonce des ristournes, une partie des impôts fonciers est restituée mais ça ne suffit pas… À l’heure des commandes de morte-saison, comment retrouver de la trésorerie dans les exploitations se trouvant dans une situation tendue ?

La réalisation d'un plan de trésorerie mensuel est un bon outil pour y voir clair et gérer son stress ! © C. Baudart
La réalisation d'un plan de trésorerie mensuel est un bon outil pour y voir clair et gérer son stress !
© C. Baudart

Les aides sont faibles et peu nombreuses. Les dégrèvements de taxes foncières sur les propriétés non bâties accordées pour pertes de récolte se résument à du saupoudrage : autour de 300 € pour une ferme de 140 hectares.

Les aides des collectivités sont quasi inexistantes. Parmi les treize régions françaises, une seule propose une aide notable et spécifique aux producteurs touchés par la sécheresse 2020 : la Région Ile de France. Ce dispositif exceptionnel de 2 millions d’euros est le fruit « des discussions continues entre le Conseil Régional, la Chambre d’agriculture et les organisations professionnelles agricoles ». Accordée aux structures d'une surface de plus de 50 hectares, l’aide est de 6 500 € (majorée de 2000 € pour les jeunes agriculteurs) si les pertes de rendements dépassent 35 % par rapport à la moyenne des trois dernières années. Si les pertes de rendements sont comprises entre 30 à 35 %, l’aide est de 2 300 euros.

Financer le cycle d’exploitation

Partout ailleurs, dans les situations difficiles, le premier levier est de réduire toutes les dépenses possibles, de limiter les prélèvements et de reporter les investissements non essentiels. Mais cela suffit rarement. Il faut rapidement contacter sa banque : celle-ci accorde au cas par cas des reports d’annuités, des ouvertures de crédits ou des crédits à court terme. Qu’il s’agisse de « la banque des bons et des mauvais jours » ou de « la banque à qui parler », toutes proposent, en fonction des situations et des évènements, des solutions à des taux autour de 3 %. Ces prêts court terme de campagne permettront de financer les dépenses liées au cycle d’exploitation.

Depuis novembre 2020, les exploitations impactées par la sécheresse peuvent également prétendre au Prêt garanti par l’État (PGE). Ce prêt à court terme permet de disposer de 20 000 € à un taux de 0,25 %. Ouvert jusqu’au 30 juin 2021 et remboursable un an après sa souscription, son montant est remboursé à l’échéance ou amorti sur plusieurs années, jusqu’à cinq ans.

Si de l’épargne est disponible, peut-être vaut-il mieux le conserver pour l’instant. « Imaginez qu’un nouveau pépin survienne dans un an ! », prévient Damien Le Helloco, conseiller d’entreprise au CER France Seine-Normandie. En conservant l’épargne et en souscrivant un PGE, on assure « le coup d’après » pour passer un éventuel autre cap difficile. La déduction pour épargne de précaution (DEP) est toutefois faite pour cela. Ce dispositif fiscal permet de réinjecter dans l’entreprise des sommes épargnées lors des campagnes précédentes à des conditions fiscales et sociales incitatives.

Se projeter à cinq ans

Au-delà de ces solutions de court terme, la tenue d’un plan de trésorerie mensuel apparaît comme l’outil indispensable : il donne de la visibilité au chef d’exploitation comme au banquier. Par contre, si les mauvaises années se succèdent, une réflexion plus profonde sur le fonctionnement de l’exploitation ne pourra être évitée. « Il faut prendre du recul et mettre en place un plan d’action en se projetant dans les cinq ans qui viennent. L’idée est de reconduire un historique de chiffre d’affaires moyen et de regarder si cela permet de faire face aux futures échéances », conseille Damien Le Helloco. Si ça « ne passe pas », des réponses parfois difficiles s’imposeront. Dans les zones à faible potentiel, le chiffre de 15 % d’agriculteurs qui pourraient ne pas passer l’année reste d’actualité.

Les plus lus

Semis direct de maïs précoce après un premier semis qui n a pas levé en raison de mauvaises conditions climatiques et des dégâts d'animaux nuisibles, corbeaux et ...
Semis de printemps : quelles solutions pour remplacer les orges de printemps non semées ?

Après les semis d’automne perturbés par les fortes pluies, la sortie d’hiver et les premiers semis de printemps sont, eux…

L'arrêté abeilles impose de réaliser les traitements de type fongicides sur le colza le soir.
Fongicides sur colza : quelles sont les conditions d'utilisation prévues par l’arrêté abeilles ?

Depuis 2023, l'arrêté abeilles impose le respect d'horaires pour utiliser certains produits phytosanitaires en période de…

Thomas Pointereau, agriculteur à Epieds-en-Beauce (45)  "Contre les volatiles tels que les pigeons, je fais une demande dérogatoire de tirs auprès de la préfecture ou de ...
Dégâts d’oiseau : « Je dépose des tas de grains de pois et de maïs en bordure des champs pour faire diversion »
Agriculteur à Épieds-en-Beauce (Loiret), Thomas Pointereau parvient à contenir les attaques d'oiseaux sur maïs. C'est plus…
Le décalage de semis de maïs ou de tournesol augmente le risque d'attaques importantes de pigeons et corvidés.
Dégâts d’oiseaux : des produits efficaces à venir en traitement de semences
De nouvelles spécialités corvifuges sont en cours de test pour le traitement de semences de maïs et de tournesol, avec parfois…
Déclaration PAC 2010 . Permanence organisation  par la chambre d'agriculture . Conseiller et agriculteurs associés . Dossier PAC . Aides du ministère de l'Agriculture . Télédéclaration. Telepac. Administration . Discussion technique sur la gestion du parcellaire. Carte. ordinateur.  --- Reportage complet disponible sur le site www.photoagriculture.com (pour obtenir un code dÂ’accès, contacter  S. Leitenberger : webmestre@leitenberger.fr).
Telepac 2024 : les 10 points à avoir en tête pour réussir sa déclaration PAC

La télédéclaration PAC doit être finalisée sur Telepac 2024 avant le 15 mai 2024. Jachères, conditionnalité, écorégime,…

Frédéric Thomas, agriculteur à Dhuizon (41)   "J’ai mis en place des cultures consommant et « transpirant » de l’eau, notamment au travers de couverts végétaux ...
Gestion du sol : « Pour mes maïs, j’ai cinq à six semaines de réserve en eau dans mes sols »

Agriculteur à Dhuizon (Loir-et-Cher), Frédéric Thomas a mesuré l'effet du non-labour et de la couverture végétale du sol sur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures