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Collecte Adivalor : « En tant qu’agriculteur, je me dois de trier mes déchets sur mon exploitation dans la Vienne »

Pas de recyclage des déchets agricoles sans une implication forte des agriculteurs et des distributeurs. Thibaud Deschamps, céréalier dans la Vienne, trie et emmène ses emballages vides à la coopérative de la Tricherie, qui déploie des moyens humains et logistiques pour gérer la collecte, avant qu’Adivalor prenne le relais avec les entreprises du recyclage.

Le recyclage des déchets agricoles exige un engagement de tous les acteurs de la filière, et en premier lieu, celui de l’agriculteur. Sans lui, pas de possibilité de recyclage derrière. Sa chambre d'agriculture, sa coopérative ou son négoce sont là pour l'informer et l'accompagner dans son travail de tri. 

L'agriculteur a la responsabilité du tri à la source

Thibaud Deschamps, exploitant sur 400 ha dans la Vienne, considère qu’en tant que professionnel, il se doit de trier ses déchets. Celui-ci explique qu’il rince ses bidons de produits phytosanitaires, « on essaye de récupérer les dernières gouttes du produit étant donné le coût des intrants », puis qu’il les met à égoutter pendant quelques jours, avant de les conditionner dans des saches spécifiques et de les emmener au fur et à mesure à la coopérative à la Tricherie. Il précise que les bouchons sont mis dans des saches spécifiques. 

Concernant les sacs et big bag de semences et d’engrais, « nous faisons des fagots qui sont stockés sur palette et emmenés une fois que nous en avons suffisamment. » Pour Thibaud Deschamps, il est important d’avoir des consignes claires pour savoir comment faire le tri des déchets, tout comme il est indispensable de savoir que derrière, la filière pourra les recycler.

Le distributeur sensibilise ses adhérents et organise la collecte

Marjolène Duval, responsable environnement au sein de la coopérative de la Tricherie, explique que chaque année, elle va, avec ses collègues, dans les exploitations pour inciter les associés coopérateurs à recycler leurs déchets. La coopérative a été dans les premiers distributeurs à adhérer à la filière Adivalor il y a une vingtaine d’années, précise Emmanuelle Cyr, responsable qualité, production et service. 

La particularité de la Tricherie est que la collecte est faite toute l’année. « Nous fonctionnons de cette façon car nous travaillons en filière et sommes certifiés Iso 14001 par rapport à l’environnement. L’objectif est que nos agriculteurs trient le plus possible pour éviter qu’il y ait des déchets sur leur exploitation. Comme nous récupérons toute l’année, ils n’ont pas d’excuse pour ne pas le faire. » Et cela fonctionne puisque Marjolène Duval révèle qu'« à force de venir dans les exploitations, on se rend compte que 100 % de nos agriculteurs redonnent leurs déchets pour la filière Adivalor. »

Adivalor fait le lien avec les entreprises du recyclage

Quand la cage grillagée qui permet de stocker de façon sécurisée les saches de bidons vides est pleine, la coopérative fait ses demandes d’enlèvement. Dans les 15 jours qui suivent, Adivalor « missionne des transporteurs pour aller chercher les déchets, pour ensuite pouvoir les regrouper et les faire partir chez des recycleurs, principalement en France », explique Clémentine Delalande, conseillère collecte Centre-Ouest Adivalor. 

Les bidons sont utilisés pour refaire soit des gaines techniques pour le BTP, soit des gaines d’évacuations, les sacs de semences, pour faire des sous-couches de placo plâtre. Les big bags, quant à eux, deviennent soit des cagettes, soit des sacs-poubelle et les sacs et boites partent en valorisation énergétique.

 

Un grand nombre d'acteurs impliqués dans la filière

Les 102 000 tonnes de déchets plastiques agricoles recyclées en 2024 sont le fruit de la collaboration de tous les maillons de cette filière de recyclage. 300 000 agriculteurs trient et emmènent leurs déchets. 1 300 opérateurs de collecte (coopératives et négoces) organisent la collecte sur 8 500 dépôts et sites. 110 entreprises de l’environnement gèrent l’enlèvement, le transport et le regroupement des déchets sur des plateformes où ils sont triés, compactés puis expédiés vers 40 entreprises du recyclage en France ou dans l’Union européenne. Enfin, plus de 600 metteurs en marché contribuent au financement de la filière, via une éco-contribution spécifique.

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