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Quelle stratégie nutritionnelle adopter pour la dinde française

Le sélectionneur de dindes Aviagen Turkeys propose des recommandations nutritionnelles différentes pour nourrir les dindes, selon que la filière vise une rentabilité focalisée sur le poids vif ou sur le filet.

Par rapport aux recommandations nutritionnelles d'Aviagen Turkeys, la production française aurait tendance à être moins dense en lysine et plus chargée en énergie.
Par rapport aux recommandations nutritionnelles d'Aviagen Turkeys, la production française aurait tendance à être moins dense en lysine et plus chargée en énergie.
© P. Le Douarin

En production animale, notamment en dinde, la génétique et la nutrition sont intimement liées. La performance escomptée n’est atteignable qu’avec des aliments ayant la « densité » adéquate de nutriments, à commencer par l’énergie et les acides aminés essentiels, lysine en tête.

Mais de quelle performance parle-t-on : économique ou technique ? Comment évolue la marge alimentaire par dinde en fonction des densités nutritionnelles de l’aliment ? Est-elle la même si on considère une dinde sur pied ou à sa viande après découpe ? C’est à ces questions qu’a répondu Marcus Kenny, le nutritionniste du sélectionneur Aviagen Turkeys, lors de la journée technique que la filiale française a organisé au mois de février.

Une marge élevage et une marge découpe différentes

Marcus Kenny a calculé les effets des variations de deux densités nutritionnelles (lysine et énergie) sur la marge aliment calculée pour une dinde en sortie d’élevage, ou bien sur le filet de dinde découpée.

 

 
Quelle stratégie nutritionnelle adopter pour la dinde française
© P. Le Douarin

Pour une dinde sur pied, la marge élevage augmente jusqu’à un optimum avec la densité de lysine, puis diminue. En revanche, cette marge diminue toujours à mesure que l’énergie s’accroît. La meilleure marge élevage est obtenue avec 95 % de densité énergie et 100 à 110 % de densité lysine.

Qu’en est-il de la marge découpeur ? Sans surprise pour le nutritionniste, la plus forte marge correspond aux densités nutritionnelles maximales. « La marge découpeur est beaucoup plus sensible aux augmentations de densités nutritionnelles », résume Marcus Kenny.

La France sous-performante en élevage et découpe

La France se situerait 11 % en dessous de l’optimum de marge élevage avec une formulation moyenne d’aliment titrant 102,5 % de densité énergie et 95 % de densité lysine par rapport aux valeurs standard d’Aviagen. La France serait aussi en retrait de 15 % par rapport à l’optimum de marge découpe. « Ces écarts sont assez importants, constate le nutritionniste. Il y a donc une forte marge de progression ».

La France pourrait améliorer ses performances en reconsidérant ses formules, puisque la densité française en lysine est jusqu’à 5 % plus basse que les recommandations 2024 d’Aviagen et celle de l’énergie jusqu’à + 3 % plus haute.

Graphique : La France pourrait améliorer ses marges élevage et découpe en réajustant les densités en lysine et en énergie - Gains potentiels de deux scénarios de ...

Deux voies possibles d’évolution nutritionnelle

Marcus Kenny n’a pas indiqué quelle stratégie nutritionnelle choisir, mais laisse entendre qu’un compromis paraît possible pour augmenter à la fois la marge élevage et la marge découpe. « Certains de nos clients rapportent le coût de l’aliment au kilo de filet. Dans ce cas, l’optimum se situe à 95 % de densité énergétique, avec un taux de lysine entre 100 % et 110 % du standard. » C’est le scénario qui permettrait à la filière française d’augmenter à la fois la marge élevage et la marge découpeur de 12 à 13 %, tout en réduisant le coût de l’aliment de 7,5 %.

En revanche, le scénario de maximisation de la marge découpeur (+18 %) exigerait un aliment plus dense, donc plus cher (+14 %), et entraînerait une perte de la marge élevage (-5,5 %).

 

 

L’énergie coûte cher dans l’aliment dinde

L’étude Aviagen a consisté à faire varier les concentrations de l’énergie et de la lysine au cours de six essais nutritionnels. Réalisés sur la souche lourde Big 6, ils sont extrapolables à la médium Premium.

Les variations de densité autour des recommandations à 100 %, allaient de 95 % à 105 % pour l’énergie et de 90 % à 120 % pour la lysine. « Ce sont à peu près les variations que nous observons sur le terrain pour l’énergie, souligne Marcus Kenny. Sur la lysine, la plage d’essai a été élargie, car nous avons voulu voir comment notre dinde répondait à un niveau élevé. »

Les réponses ont permis de calculer des marges économiques en se basant sur un aliment de référence (100 % lysine et 100 % énergie) à 400 euros la tonne. Densifier l’aliment en énergie coûte plus cher que l’enrichir en lysine. À taux de lysine constant, le surcoût de la densification énergétique est de l’ordre de 15 à 16 % par tonne d’aliment, tandis qu’à taux d’énergie constant le surcoût de la densification en lysine croît de 11 à 12 %.

Le nutritionniste a ensuite calculé une marge aliment pour une dinde sortie élevage, valorisée à 1,40 euro par kilo vif et une marge découpeur par dinde, avec un filet valorisé à 7,50 euros par kilo.

 

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