Prairie : de nouveaux matériels pour l’entretien autour des clôtures
La gestion de la végétation sous les clôtures électriques est essentielle en système herbager. Des outils utilisés dans d’autres domaines peuvent faciliter ce travail. L’enjeu est de trouver le bon compromis entre coût, efficacité et temps passé à l’entretien.
« Quand la végétation touche les fils, la tension diminue dans toute la clôture et les animaux peuvent sortir plus facilement des paddocks », a souligné Grégoire Dufour, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, lors d’une journée sur l’entretien des clôtures (1). « L’entretien manuel implique toutefois de nombreuses heures passées à un travail pénible : c'est un frein au développement des systèmes herbagers. » Le plus souvent, l’entretien sous clôtures se fait à la débroussailleuse. Des éleveurs utilisent aussi du matériel en Cuma, des épareuses ou des broyeurs d’accotement, avec la difficulté que les outils ne sont pas toujours disponibles en mai-juin, période de forte pousse de la végétation sur toutes les exploitations. Les constructeurs commencent à proposer de nouveaux matériels, utilisés dans d’autres domaines (arboriculture, entretien des autoroutes…) et qui peuvent convenir pour l’entretien sous clôtures.
Desvoys propose un broyeur monodisque surbaissé
Le broyeur monodisque surbaissé de la société Desvoys a été conçu à l’origine pour l’entretien sous les glissières de sécurité des autoroutes avant d'être adapté à l’entretien sous clôtures. L’outil, de 370 kg, peut s’atteler sur le trois-points avant ou arrière ou, en option, sur un chargeur frontal ou un télescopique. Il est déportable hydrauliquement pour une meilleure visibilité. Le rotor à entraînement hydraulique tourne à 1 800 tr/min.
La coupe se fait sur un mètre de large grâce à trois couteaux réversibles combinés à cinq contre-couteaux, à 35 cm du sol, voire 18 cm si on n’utilise qu’une partie du disque, avec une distance de 2,46 m de la prise de force jusqu’au rotor. Celui-ci peut s’incliner pour un suivi parfait du sol. Il ne travaille par contre pas à la verticale et ne coupe pas de végétation de plus de 2-3 cm de diamètre. Le broyeur est équipé de base d’un système d’effacement composé d’un vérin, d’une boule d’azote et d’une pompe à main. Il peut être complété en option d’un palpeur, plus sensible, pour les piquets en fer ou en fibres de verre. Son prix varie de 8 000 à 15 000 € selon notamment qu’il est équipé ou non d’une centrale hydraulique, d’un kit de commande électrique ou d’un palpeur.
Boisselet présente une tondeuse sur un porte-outil
La société Boisselet propose une tondobroyeuse associée au porte-outils arbo léger, conçu à l’origine pour l’entretien des vergers. Le bâti trois-points peut se monter sur n’importe quel tracteur, puisque le débit de pression nécessaire n’est que de 30-35 L/min. Le porte-outils est équipé d’un bras à extension mécanique par vérin. La tondobroyeuse en elle-même est équipée d’un porte-lame doté de six couteaux, avec un carter de protection qui améliore également l’aspiration de l’herbe. Le moteur hydraulique peut être centré ou déporté. La largeur de coupe est de 80 cm. L’outil peut être équipé d’un effacement mécanique ou d’un effacement hydraulique. Son prix est d’environ 6 000 € pour un effacement mécanique, 8 000 € pour un effacement hydraulique.
Le lamier à scies de Fliegl pour l’entretien des haies
Le Woodking Duo de Fliegl est un lamier à scies qui peut être utilisé pour l’entretien des haies proches des clôtures. Il peut se monter sur un tracteur, un télescopique ou un chargeur frontal, à droite ou à gauche. Le bras à extension latérale permet de monter très haut. Les trois disques de 700 mm de diamètre, aux dents en carbure très résistantes, permettent de couper des branches de 280 mm de diamètre sur une largeur de haie de 2,10 m. Tout se gère depuis un boîtier dans la cabine. La vitesse de travail peut atteindre 8 km/h. Son prix avec un attelage télescopique est d’environ 17 000 €. La tête de scie peut aussi être remplacée par un sécateur, plus léger.
Côté éco
Les coûts varient selon l’outil et la puissance du tracteur. Selon le Barème d’Entraid 2024-2025, le coût d’utilisation d’un broyeur d’accotement pour 75 hectares de traitement par an s’élève au minimum à 40-45 €/h hors main d’oeuvre. Pour une épareuse à bras de 6 m, pour 450 heures d’utilisation par an, le coût est de 72 à 75 €/h, hors main d’oeuvre.
« Et à ces coûts liés aux outils, il faut ajouter le coût du tracteur qui peut varier de 18 à 30 €/h selon le type de tracteur et sa puissance, précise Grégoire Dufour. Utiliser un tracteur de forte puissance, plus confortable pour l’intervenant, augmente le coût de l’entretien des clôtures. »