Aller au contenu principal

Odeurs de mâles entiers : les lignées génétiques ne sont pas toutes égales

Gène + a dévoilé les premiers résultats de l’évaluation des risques d’odeur sur les mâles entiers issus du Piétrain Gène+ et de la Youna.

Michel Sourdioux, directeur Gène+
Michel Sourdioux, directeur Gène+
© dp

«Aucun maillon de la filière ne peut garantir aujourd'hui le risque zéro d'odeurs sexuelles sur les carcasses", affirme Michel Sourdioux, le nouveau directeur de Gène+. Il y a cependant des schémas génétiques qui s’approchent un peu plus que d’autres de cet objectif. « D’après une étude réalisée à la station de testage du Rheu par l’agence de sélection porcine et l’Ifip, les issus du Piétrain Gène + et de la truie Youna présentent un risque de mauvaises odeurs à l’abattoir moins important que la moyenne des autres types de porcs charcutiers présents sur le marché français », affirmait-il le 5 décembre dernier lors du forum Gène+ au Mans. Selon ces résultats, seulement 6 % des issus du croisement Gène+ présentent un risque élevé, et 18 % un risque modéré, contre respectivement 17 % et 16 % pour la moyenne.
D’après une autre étude publiée par l’Inra, le Piétrain est la race la moins à risque de toutes les génétiques utilisées en France. Le Landrace présente un risque important de production de scatol, un composé chimique malodorant produit par la flore bactérienne des mâles entiers. Le Duroc est plutôt à risque pour la production d’androsténone, un stéroïde produit par les testicules et stocké dans le gras. Les données concernant les lignées sino-européennes sont méconnues. « Mais les tests réalisés à la station du Rheu prouvent qu’il n’y a pas de risques d’odeurs plus élevés sur les issus de la Youna », constate-t-il. Cependant, le risque de commercialiser des carcasses présentant des odeurs de verrats est toujours bien réel, et pourrait affecter la consommation de porcs si leur détection à l’abattoir n’est pas maîtrisée. Pour diminuer ce risque, la sélection génétique a un rôle essentiel à jouer. Une sélection uniquement sur la voie mâle est envisageable et permettrait d’éviter des effets négatifs sur les critères de reproduction des lignées femelles. Les OSP françaises ont engagé des simulations avec l’Inra pour évaluer l’efficacité d’une sélection indirecte sur la croissance, la teneur en gras ou encore l’âge à la puberté, des critères corrélés avec les odeurs de verrat. Enfin, la sélection à l’aide de marqueurs génétiques constitue certainement une voie d’avenir. Des gènes agissant sur la teneur en androsténone et en scatol ont été détectés sur le porc. Cela sera-t-il suffisant pour produire d’ici 2018 des carcasses de mâles entiers exemptes d’odeurs de verrats? « Ce qui est sûr, c’est qu’en cinq ans, la génétique ne va pas résoudre seule le problème des odeurs », conclut Michel Sourdioux.

Les plus lus

<em class="placeholder">David Le Lay éleveur dans le Finistère</em>
« J’investis dans l’élevage de porc de demain »

David Le Lay en est persuadé. C’est maintenant qu’il faut construire l’élevage de demain. Un élevage décarboné, doté d’un…

<em class="placeholder">Tous les matins, Dominique et Philippe Gautier prennent leur petit déjeuner avec leurs salariés dans une ambiance conviviale.</em>
Comment ces éleveurs de porcs bretons ont fait évoluer leur exploitation pour fidéliser leurs salariés
Dans leur exploitation porcine, Dominique et Philippe Gautier ont fait évoluer leurs pratiques managériales : vestiaires…
Sylvie Roudaut, éleveuse de porcs en Ille et Villaine
« Moi et mon mari avons des compétences complémentaires sur notre exploitation porcine »

Associée avec son mari sur leur élevage en Ille-et-Villaine, Sylvie Roudaut exerce son métier de chef d’exploitation en…

<em class="placeholder">L&#039;étude de la chambre d&#039;agriculture et d&#039;Evel&#039;up démontre qu&#039;une augmentation de 37% de la taille moyenne des cheptels permettrait de compenser la baisse des installations ...</em>
Maintenir la production porcine bretonne par une augmentation de la production par éleveur : utopie ou réalisme ?
La baisse de la production porcine bretonne constatée depuis 2008 n’est pas inéluctable. Une étude réalisée par la Chambre d’…
<em class="placeholder">L’abattoir de Montfort sur Meu de Cooperl Viande a investi en 2024 dans un dispositif d’étourdissement au CO2.</em>
Les grands abattoirs de porcs français consolident leur production
Après la crise de 2022-2023, les grands abattoirs du Grand Ouest stabilisent leur production et investissent de manière raisonnée.
<em class="placeholder">L&#039;objectif du Défi employeur organisé par les chambres d&#039;agriculture est de développer les compétences de manager des agriculteurs employeurs.</em>
Employeur agricole : et si le vrai défi, c’était le management ?
À partir de novembre 2025 et jusqu’en mars 2026, les chambres d’agriculture organisent le Défi Employeur, un…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)