L’UGPVB tente un dialogue avec Eau et Rivières
Lors d’un débat sur le rôle de l’élevage organisé par l’UGPVB en présence d’Eau et Rivières, Michel Bloc’h a souligné l’enjeu de la modernisation des élevages de porc pour réduire l’impact environnemental.
Lors d’un débat sur le rôle de l’élevage organisé par l’UGPVB en présence d’Eau et Rivières, Michel Bloc’h a souligné l’enjeu de la modernisation des élevages de porc pour réduire l’impact environnemental.
C’est une tentative de dialogue qui mérite d’être saluée. Pour la première fois, l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) avait invité, à l’occasion de son assemblée générale, l’association environnementale Eau et Rivières à débattre autour de la question centrale « Et si l’élevage n’était pas le problème… mais la solution pour nos territoires, notre alimentation, notre climat ? ».
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Malgré des positions qui sont restées divergentes sur l’impact de l’élevage en Bretagne, l’objectif était avant tout de créer les conditions d’un dialogue. « Nous y sommes ouverts, à condition qu’il soit constructif, honnête, respectueux. Nous ne voulons pas d’un dialogue sous pression, ni menace, ni façonné par des récits qui déforment la réalité du terrain », a relevé Michel Bloc’h, président de l’UGPVB. Le directeur d’Eau et Rivières, Arnaud Clugery, reconnaît aussi la nécessité « d’établir un dialogue environnemental dans un monde qui est de plus en plus polarisé. On ne sera pas d’accord sur tout mais trouvons des espaces sur lesquels on converge. Il y en a beaucoup plus qu’on ne peut le penser a priori, par exemple sur la perméabilisation des sols, la disparition des espaces naturels, les prix et la chaîne des valeurs… »
Besoin d’investir et de se moderniser
« L’élevage de porc est un parfait exemple de circularité », a introduit Michel Marcon, de l’Ifip. « En valorisant des matières premières non consommables par l’homme, le porc produit des protéines à un prix abordable. Il fournit des engrais valorisés sur les terres pour l’alimentation humaine. C’est un excellent recycleur. »
En 20 ans, les émissions de gaz à effet de serre des élevages de porc ont diminué de 15 % en moyenne. « À chaque fois qu’on investit dans nos élevages, on améliore nos performances environnementales. Ils consomment moins, rejettent moins, valorisent davantage, poursuit Michel Bloc’h. Malgré les démarches de progrès, trop de projets de bâtiments neufs restent encore bloqués », regrette-t-il. L’UGPVB a recensé depuis 2020 18 contentieux administratifs sur des arrêtés individuels de projet d’élevage, majoritairement portés par Eau et Rivières de Bretagne.
Le directeur d’Eau et Rivières reconnaît les « efforts manifestes » mis en place ces dernières décennies pour réduire de « manière spectaculaire » la teneur en nitrates dans les eaux bretonnes mais celle-ci atteint depuis plusieurs années un plateau qui l’interroge. « Et les marées vertes ne diminuent pas. »
Si les arguments des uns et des autres ont pu être écoutés (plus qu’entendus), le point d’achoppement principal entre la profession et l’association environnementale porte sur la (dé) concentration de l’élevage. « On porte l’idée d’une transition de l’élevage visant à déconcentrer la production en Bretagne, et réfléchir à une meilleure répartition sur le territoire avec des élevages de plus petite taille », avance Arnaud Clugery. Une position contreproductive, comme l’a rappelé Michel Bloc’h. « Si nous produisons moins ici, ce n’est pas la demande qui s’écroule (la consommation de viande ne baisse pas) mais c’est l’origine du produit qui change. Et lorsque la production part dans d’autres pays, elle emporte avec elle nos garanties, nos emplois et nos exigences !, a-t-il conclu. Nous voulons continuer à nourrir la France. Pour cela, il faut des fermes qui tournent, des bâtiments adaptés, des éleveurs et des projets. »