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Recrutement en élevage porcin : les futurs diplômés veulent une bonne ambiance

Les jeunes en formation au CS porc de Quintenic dévoilent les clés de recrutement dont ils tiendront compte pour leur premier emploi en élevage.

A la question : « Quel est votre principal critère de choix pour travailler dans un élevage ? », spontanément les 21 stagiaires du CS (Certificat de spécialisation) porc de Quintenic dans les Côtes-d'Armor répondent majoritairement : « la bonne ambiance ! ». Pour eux, l’employeur doit veiller à maintenir une atmosphère de travail agréable. D’autant qu’en production porcine, le salarié est désormais une perle rare. Ayant pléthore de choix, ce dernier, avant de s’engager, s’informera donc sur son futur employeur et sera attentif sur la réputation de ce dernier. La campagne est petite ! Un turn-over élevé éveillera le soupçon. « Je suis attentif aux annonces d’emploi. Si l’une d’elles revient souvent, c’est généralement synonyme d’un problème chez l’employeur », souligne un stagiaire de la formation. Et de remarquer : « En production porcine, il y a du boulot partout. Mais dans les offres, il y a à boire et à manger ! ».

L’ambiance, le salaire et le confort de travail

Le deuxième critère est la rémunération. Un salaire net mensuel de 1 500 euros leur semble être un minimum pour 35 heures, avec des journées allant de 7-8 heures le matin à 17 h 30-18 heures le soir. Le fait de travailler 39 heures par semaine ne rencontre aucune réticence, d’autant que les stagiaires ont bien noté depuis peu que les heures supplémentaires sont de nouveau défiscalisées. Quant à l’astreinte dominicale, un week-end sur trois semble être le maximum.

Le confort de travail, avec des bâtiments fonctionnels et propres, et des équipements récents et en bon état sont aussi des éléments importants pris en compte dans le choix. Alexis Dion, élève en formation, le suggère d’ailleurs avec humour : « Moi, ce que je veux ce sont des couloirs pas trop froids et une machine à soupe qui fonctionne ! ». Des éléments d’autant plus utiles que le salariat en élevage se féminise. Pour preuve, 40 % des stagiaires du CS sont issus de la gent féminine. Et à la question du travail physique, d’une même voix les neuf filles de la formation répondent qu’en aucun cas elles ne veulent être assignées qu’au suivi des maternités : « Si un travail est à faire, il doit être réalisé. Peu importe qu’il soit physique ou pas ! ». Ensuite, suivent plusieurs critères que sont la taille de l’élevage, la robotisation et la technologie interne, les bonnes performances techniques, le travail en équipe… Le vestiaire avec douche n’a pas été directement évoqué car pour tous, sa présence leur paraît évidente et obligatoire.

" Travailler l’image de la production" 

Comment se situe le marché de l’emploi en élevage de porcs ?

Jérémy Villalon - Actuellement, la situation est paradoxale : la production a beau être en crise, elle a toujours besoin de main-d’œuvre. C’est un secteur à faible taux de chômage. Le salariat vient compenser la baisse du nombre de chefs d'exploitation. Cela s’explique notamment par la concentration des ateliers qui s’agrandissent par des reprises du fait d’arrêts d’activités.

Quelles sont les pistes à explorer pour faciliter l’embauche en production porcine ?

J. - V - Avant tout, la production porcine souffre d’un déficit historique d’image qui est, en plus, accentué par certains médias ou associations aujourd’hui. Or, la majorité des gens ne connaissent pas le métier en tant que tel. Ils ne savent pas ce qui se passe réellement à l’intérieur d’un bâtiment. Pour preuve, iI est fréquent qu’un stagiaire du CFA ait été attiré par cette production suite à un stage découverte de trois semaines dans son cursus scolaire. Il est donc essentiel de travailler l’image. D’autant qu’il existe un potentiel salarial issu du milieu non-agricole. Pour cette cession CS porc, 12 stagiaires ont un lien indirect (grands-parents, oncles, voisins…) avec l’agriculture. Leur orientation finale est le fruit du travail de la profession.

Que doit faire un employeur pour faciliter l’embauche d’un salarié ?

J. - V - Les conditions d’accueil, d’ambiance de travail sont essentielles. C’est ce qui prime bien avant le nombre d’heures travaillées. Vient ensuite le salaire. Il faut bien se rendre compte que la majorité des salariés sont en situation favorable pour discuter de leur niveau de rémunération. Certains éleveurs font aussi le choix de s’engager dans l’accueil de stagiaires. Ainsi, ils disposent d’un vivier de main-d’œuvre qui connaît l’exploitation en cas de problèmes. Il faut aussi prendre en compte la féminisation de la profession. Les filles ont souvent des profils plus animaliers, plus rigoureux.

Comment le CFA évolue pour mieux répondre à la demande des éleveurs ?

J. - V - Cette année, la moitié des effectifs du CFA est en production porcine (45 personnes). C’est un chiffre constant. L’âge des stagiaires va de 18 à 58 ans. La majorité d’entre eux se destine au salariat. Notre objectif est d’avoir des stagiaires opérationnels à la sortie de la formation. Nous privilégions donc l’expérience du terrain par l’alternance pour être au plus proche de la réalité.

En savoir plus

CS porc, une formation en conditions réelles

Formation en contrat de spécialisation (diplôme du ministère de l’Agriculture), le CS porc de Quintenic a pour but d’approfondir les connaissances de futur technicien, responsable d’élevage ou exploitant agricole en production porcine. Elle est axée sur la pratique d’élevage en conditions réelles. Sa durée est de 12 mois, dont 13 semaines au centre. Chaque stagiaire est rémunéré par l’employeur selon les conditions légales en vigueur (en % du Smic). La formation s’adresse aux candidats adultes justifiant au minimum d’un diplôme agricole de niveau IV équivalent (Bac pro CGEA, Bac STAE, BPREA, BTS…). Elle dépend de la chambre d’agriculture.

www.chambagri-formation.com - Tél. 02 96 50 43 43

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