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Les boucles RFID accélèrent la sélection sur l’indice de consommation

La connaissance des performances individuelles des verrats candidats à la reproduction en cours d’engraissement a permis d’ajouter l’indice de consommation dans les objectifs de sélection des schémas génétiques.

La plupart des grands schémas de sélection présents en France ont aujourd’hui mis en place le contrôle individuel de la plupart de leurs verrats candidats à la reproduction. C’est le cas d’Axiom, qui a investi en 2015 dans une station de contrôle à Azay-sur-Indre, en Indre-et-Loire, équipée de 120 alimentateurs individuels avec plateaux de pesée (voir Réussir Porc juin 2015 page 34). « Grâce à ces installations, nous pouvons calculer l’indice de consommation individuel d’un maximum d’animaux dans un environnement similaire, ce qui nous a permis de déterminer très précisément l’héritabilité de ce critère que nous avons évalué à 0,42 », souligne Anne Duclos, ingénieure génétique chez Axiom. "Cette valeur haute, obtenue grâce à la qualité des mesures, laisse entrevoir un progrès génétique rapide. Elle est sensiblement du même niveau que celle de la croissance (0,3) et de l’épaisseur de lard dorsal (0,49) ». Aujourd’hui, l’indice de consommation rentre pour 21 % dans les objectifs de sélection des lignées Piétrain Axiom. Les mesures réalisées à la station depuis sa création démontrent une progression impressionnante de ce critère : « Entre les 10 premières bandes et les 10 dernières bandes mesurées, l’indice de consommation est passé de 2,29 à 2,17, soit l’équivalent d’un écart type en un an », se félicite Anne Duclos. Axiom a rapidement mis à profit cette sélection en créant en 2017 une gamme de verrats sélectionnés sur l’indice de consommation.

Traçabilité complète du sevrage jusqu’à l’abattage

À Azay-sur-Indre, les animaux sont pucés à l’entrée dans la nurserie de la station. Ils sont pesés individuellement sur une balance connectée à leur passage en post-sevrage, puis en engraissement, dans lesquels se trouvent les stations de contrôle. « Nous pouvons ainsi avoir une traçabilité complète de chaque animal depuis son arrivée », apprécie l’ingénieure. À chaque visite dans l’alimentateur, l’ordinateur relève l’heure, la durée de présence la quantité d’aliment ingérée, et le poids de l’animal. "Ces données nous offrent des perspectives très intéressantes pour de futurs axes de sélection : profils de croissance en cours d’engraissement, comportement des animaux… ». Par ailleurs, Axiom peut désormais recueillir les performances d’abattage des animaux non retenus pour la reproduction grâce aux puces RFID, identifiées à l’abattoir par un portique installé sur la chaîne. « Elles nous permettent d’accumuler des données sur les collatéraux des animaux sélectionnés concernant les critères d’abattage et de qualité de la viande. »

Pour accentuer ses efforts de sélection, Axiom prévoit d’installer 40 alimentateurs sur son site lignées mâles de Bizy, dans le Loir-et-Cher, où sont présentes pour partie les lignées Piétrain, Piétrain NN et Duroc Axiom. La station d’Erin, dans le Pas-de-Calais, le site d’origine de la société, va être reconstruite et agrandie. Ce nouveau bâtiment sera également équipé de 60 alimentateurs. « Avec 11 000 verrats contrôlés chaque année, l’idée est d’évaluer la capacité des animaux à obtenir de bonnes performances techniques dans des environnements différents », explique Anne Duclos. Et ainsi de prendre en compte la diversité des élevages de production en termes de bâtiments et d’environnement.

Une gamme de Piétrains améliorateurs sur l’IC

Axiom a lancé dès 2017 une gamme de Piétrains spécialement sélectionnés sur l’indice de consommation. Ces verrats sont proposés sous le nom de Piétrain Saphir dans les centres d’insémination Gènes Diffusion, et sous le nom d’Ultra Perf chez Yxia. L’indice de consommation en engraissement de leurs issues est amélioré de 0,05 point par rapport au Piétrain Axiom. « Nous avons évalué ces performances à la station de Mauron dans le Morbihan, également équipée d’alimentateurs individuels », indique Anne Duclos. Le nombre important de données collectées grâce à l’identification individuelle permet une analyse statistique qui rend les données plus précises. Axiom estime le gain permis par l’utilisation de ces verrats à 25 euros par truie en moyenne. « De nombreux critères comme l’épaisseur de lard et le TMP, corrélés positivement à ce critère, sont également améliorés », souligne l’ingénieure.

D.P.

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