Aller au contenu principal

Le manque de biosécurité expose les pays de l’Est

La fièvre porcine africaine (FPA) se propage à grande vitesse dans le sud-est de la Roumanie. Le manque de biosécurité et les contacts directs entre les sangliers et les porcs domestiques en sont les principales causes.

Depuis le 10 juin 2018, les cas de fièvre porcine africaine se multiplient dans le sud-est de la Roumanie, près du delta du Danube. « Aujourd’hui, plus de 1 000 foyers domestiques et plus de 150 sangliers atteints par la maladie ont été recensés », indique Nicolas Rose, chef de l’unité épidémiologie, santé et bien-être du laboratoire Anses de Ploufragan, en Côtes d’Armor. Il s’est rendu récemment en mission dans ce pays pour analyser les causes de la propagation de cette maladie. Pourtant le pays était indemne de FPA jusqu’au 31 juillet 2017. À cette date, des premiers foyers avaient été déclarés dans le nord-ouest, près de la frontière avec l’Ukraine. Mais la situation ne s’est réellement dégradée qu’à la fin du printemps. Entre le 10 juin et le 19 août, 670 nouveaux foyers ont été déclarés !

L’épidémiologiste pointe du doigt les interactions étroites entre la population sauvage de suidés, les élevages de porcs domestiques de type « basse-cour », encore en nombre très important dans cette région, et les élevages industriels. « L’explosion virale est liée avant tout au grand nombre de petits détenteurs de porcs », estime-t-il. Ces petits éleveurs n’appliquent aucune mesure de biosécurité. Les échanges d’animaux entre villages sont fréquents. Ils sont souvent alimentés avec des déchets de cuisine. Ces porcs ne sont parfois pas identifiés et ne peuvent donc pas prétendre à des indemnisations, d’où des retards ou des absences de déclaration quand survient la maladie. « Tous ces éléments amplifient la propagation de la maladie », estime Nicolas Rose.

Les élevages industriels sont très exposés

Les élevages de type commerciaux sont également fortement touchés. « Les cinq élevages industriels du comté de Tulcea, près du delta du Danube, ont tous été contaminés, dont un site de 40 000 porcs », relate-t-il. Ces élevages de très grande taille, issus d’anciens combinats, sont aujourd’hui détenus par des entreprises privées roumaines ou étrangères (dont Smithfield). Les installations sont plutôt modernes. Les murs d’enceinte empêchant toute intrusion non contrôlée sont imposants. Des mesures de biosécurités externes importantes sont théoriquement en place. Le personnel est formé. Il leur est interdit de détenir des porcs. « Mais ces mesures sont-elles réellement mises en œuvre ? », s’interroge Nicolas Rose. Difficile de vérifier si l’ensemble des équipes, qui comptent parfois plus de 150 salariés par site de production, appliquent les consignes à la lettre. Par ailleurs, en cas d’infection, les délais d’élimination du foyer sont parfois très longs, ce qui donne au virus tout le temps nécessaire pour se propager à d’autres installations. « Il a fallu plus de 15 jours d’abattage pour le site de 40 000 porcs, déplore Nicolas Rose. Dans ces conditions, l’assainissement de la région est pratiquement impossible », conclut-il.

Les plus lus

<em class="placeholder">Tous les matins, Dominique et Philippe Gautier prennent leur petit déjeuner avec leurs salariés dans une ambiance conviviale.</em>
Comment ces éleveurs de porcs bretons ont fait évoluer leur exploitation pour fidéliser leurs salariés
Dans leur exploitation porcine, Dominique et Philippe Gautier ont fait évoluer leurs pratiques managériales : vestiaires…
<em class="placeholder">Une unité de méthanisation</em>
Pourquoi la rentabilité de la méthanisation en élevage porcin s’améliorera avec le marché du carbone ?
La mise en place de paiements carbones favoriserait l’investissement dans des méthaniseurs pour un plus grand nombre d’…
<em class="placeholder">De gauche à droite : Pierre Morfouace, Niels Veille (apprenti), Jules Chaton et Noémie Studer</em>
"Physior est un concept d'élevage porcin alternatif prometteur"

Pierre Morfouace et ses deux salariés dressent un bilan très positif de leur élevage alternatif conçu selon le concept Physior…

<em class="placeholder">Les truies sont en totale liberté durant toute leur carrière sur l’exploitation.</em>
Le concept d'élevage porcin alternatif Physior renforce le bien-être animal

Le nouveau concept de bâtiments Physior mis en place par Le Gouessant dans un élevage des Côtes d'Armor se caractérise par…

<em class="placeholder">L’exposition aux poussières présente un risque pour la santé qui est, dans la majorité des cas, invisible au quotidien.</em>
Les poussières en élevage de porc : pourquoi il est important de s’en protéger

La prévention des poussières en agriculture est à la fois un sujet sanitaire, réglementaire et stratégique. Raymond Bykoukous…

<em class="placeholder">Sandrine et Jean Michel Langlais sont passés de six heures pour trier 250 porcs à presque rien avec les stations Selfi GFI.</em>
« Avec la station Selfi GFI d’Asserva, j’optimise mon temps de travail »
Sandrine et Jean Michel Langlais ont ouvert les portes de leur engraissement équipé des stations Selfi GFI à l’occasion des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)