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« Je surveille chaque jour la consommation d’eau pour piloter les performances de mes porcelets en post-sevrage »

Grâce à des compteurs d’eau connectés, Vincent, éleveur de porcs dans le Finistère, contrôle au quotidien la consommation des porcelets dans chaque salle de post-sevrage afin de détecter au plus vite toute anomalie.

C’est ancré dans sa routine en entrant chaque matin dans son bâtiment de post-sevrage. 

Lire aussi : Des consommations d’eau similaires selon le type de logement dans les élevages de porcs de la région Auvergne-Rhône-Alpes

Vincent surveille l’évolution des consommations d’eau de chaque salle de post-sevrage sur l’écran d’ordinateur servant également au suivi de l’alimentation multiphase des porcelets. En un coup d’œil, il peut repérer une anomalie, qu’il s’agisse d’une sur ou sous consommation d’eau par rapport aux jours précédents. Construit en 2018, le bâtiment de post-sevrage est équipé de neuf compteurs d’eau connectés, soit un par salle de 200 porcelets (système Ocene).

Un signe précurseur d’un trouble digestif

« L’objectif initial de cet équipement était de s’assurer que les porcelets recevaient bien une dose complète lors d’un traitement médicamenteux par l’eau de boisson (antibiotique, vermifuge…) », explique l’éleveur installé dans le Finistère sur l’exploitation de 270 truies naisseur-engraisseur et épaulé de trois salariés. Il est devenu un outil quotidien de surveillance et de pilotage des performances en post-sevrage. Une sous-consommation d’eau peut être un signe précurseur d’animaux malades. « La consommation d’eau baisse jusqu’à un tiers, un à deux jours avant la survenue d’une pathologie, notamment digestive, a-t-il observé. Cela m’aide à agir plus précocement et à mieux l’anticiper. »

Repérer un défaut du traitement de l’eau

Cette surveillance permet aussi de repérer rapidement une panne ou un défaut de fonctionnement : un abreuvoir qui fuit ou qui est bouché, une vanne de purge mal fermée, ou un dérèglement du dispositif de traitement de l’eau comme cela est arrivé dernièrement par mégarde… Pour l’éleveur, le surcoût des compteurs connectés (environ 1 000 euros sur le coût du tableau d’eau) est rentabilisé. « On gagne en réactivité sur le suivi sanitaire. C’est plus pratique pour la préparation et le suivi d’un traitement. » Il a prévu d’en équiper son nouveau bloc naissage, pour suivre notamment la consommation des cochettes (un compteur par salle de maternité).

Deux purges par jour des circuits d’eau

Parallèlement au suivi de la consommation, plusieurs précautions autour de l’abreuvement ont été mises en place pour garantir l’accès des porcelets à une eau de qualité et en quantité. Pour garder une tuyauterie propre, les abreuvoirs sont montés en série, sans bras mort (deux par case de 25 porcelets). Moins courant, une purge est réalisée systématiquement matin et soir. « L’objectif est de maintenir une eau fraîche, qui stimule la consommation d’autant plus en période chaude. Cela permet de vérifier que l’eau arrive bien jusqu’à la salle et évite les pipettes bouchées. » La vanne de purge est facilement accessible du couloir, près de la porte. L’éleveur l’ouvre en entrant dans la salle et laisse couler l’eau pendant qu’il fait le tour des cases. « Cela ne me prend pas de temps supplémentaire. »

L’eau en provenance d’un forage alimentant le bâtiment de post-sevrage est désinfectée au dioxyde de chlore. « Dans cet élevage, c’est la combinaison d’une purge régulière, d’une chloration efficace et d’une acidification (pH de 4,5) qui explique l’absence de soucis d’encrassement des tuyaux », relève Yannick Le Moigne, conseiller technico-économique Evel’Up. Un contrôle de chloration est réalisé toutes les semaines en post-sevrage comme en maternité.

Yannick Le Moigne, conseiller technico-économique Evel’Up

« L’eau, un des fondamentaux de l’élevage »

 

 
<em class="placeholder">Yannick Le Moigne, conseiller technico-économique Evel’Up</em>
Yannick Le Moigne, conseiller technico-économique Evel’Up © A. Puybasset

« Dans cet élevage, les très bonnes performances obtenues en post-sevrage (GMQ 8-30 kg de 528 g/j, taux de perte de 2,1 %, 1,61 d’indice de consommation 8-30 kg) sont le fruit du respect des fondamentaux, dont fait partie de la surveillance des apports d’eau (en quantité et en qualité) avec également le respect des chargements, une ventilation suffisante, un confort thermique dès l’entrée et une distribution d’un aliment frais sans rupture d’approvisionnement. L’abreuvement des porcelets en post-sevrage est sécurisé grâce à plusieurs paramètres, dont le contrôle des consommations et l’apport d’eau fraîche durant toute la phase de post-sevrage avec deux purges quotidiennes. Le post-sevrage dispose de trois pompes doseuses dédiées (retraitement au dichlore si nécessaire, acidification, traitement médicamenteux à la salle). Un forage supplémentaire a par ailleurs été réalisé pour disposer d’une eau de bonne qualité, moins chargée en fer et en manganèse. Enfin, l’élevage dispose d’une capacité de stockage de 80 m3 en cumulé, soit deux jours d’avance, pour répondre aux besoins de consommation pour l’abreuvement et le lavage au robot. »

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