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Investir pour gagner en compétitivité

Philippe Bizien, président du Comité régional porcin de Bretagne, souligne la nécessité vitale d’investir dans les élevages pour bien préparer l’avenir.

Philipipe Bizien, président du CRP Bretagne. « Notre filière doit être en capacité d’offrir des produits de qualité à prix compétitifs aux consommateurs les moins aisés. » © D. Poilvet
Philipipe Bizien, président du CRP Bretagne. « Notre filière doit être en capacité d’offrir des produits de qualité à prix compétitifs aux consommateurs les moins aisés. »
© D. Poilvet

« Le projet de notre filière ne peut se limiter à une montée en gamme […]. Nous devons être aussi en capacité d’offrir des produits de qualité à prix compétitifs aux consommateurs les moins aisés », soulignait Philippe Bizien, lors de l’assemblée générale du Comité régional porcin (CRP) de Bretagne, le 27 juin dernier. Une prise de position qui rappelle que le projet de filière élaboré par l’interprofession, dans le cadre des États généraux de l’alimentation, met surtout en avant la nécessité de retrouver de la compétitivité pour produire au moindre coût. « La hausse des cours liée à la FPA en Chine nous rappelle que notre filière est en prise directe avec le marché international. La compétitivité est nécessaire pour ne pas perdre du terrain face à nos concurrents. » Et s’adressant aux éleveurs : « investissez pour moderniser votre outil, pour améliorer la cohérence de la chaîne de production, créer des places de truies et d’engraissement, rationaliser les flux, pour les conditions de travail, le bien-être du personnel et des animaux, la biosécurité ». Un vaste programme, « nécessaire pour préparer l’avenir », souligne-t-il.

La segmentation doit être maîtrisée par la production organisée

Cependant, le CRP Bretagne ne tourne pas le dos à la segmentation de la production, « à condition qu’elle soit valorisante et maîtrisée par la production organisée, et non par notre amont ou notre aval ». Il met notamment de grands espoirs dans le projet de rattachement de la démarche Le porc français (né, élevé et abattu en France) à la charte qualité traçabilité (QT), qui garantit l’identification et la notification des mouvements des animaux. L’interprofession Inaporc a été chargée de faire des propositions pour enrichir le contenu actuel de la démarche QT, afin d’inscrire toute la production dans une montée en gamme progressive. Huit items ont été définis : mise en place d’une zone d’isolement pour les animaux malades, déclaration d’activité, présence de matériau manipulables dans les cases, huit heures d’éclairage par jour, accès permanent à de l’eau fraîche, abord des bâtiments bien entretenus, plan de lutte contre les rongeurs, et mise en place d’une aire d’équarrissage. Une période de test est en cours dans un échantillon d’élevages jusqu’à fin 2019.

L’AOP toujours en débat

Le projet d’AOP (association d’organisations de producteurs) lancé il y a un an par l’UGPVB (union des groupements de producteurs de Bretagne) a également été mis à l’ordre du jour de l’AG. Un groupe de jeunes éleveurs issus des conseils d’administration des groupements de producteurs de porcs a été missionné pour définir son contenu. « Elle devra réunir toutes les organisations professionnelles, qu’elles soient liées ou non à des abattoirs, pour définir et porter un plan stratégique qui permettrait à la production porcine de bénéficier demain de mesures sectorielles de la politique agricole commune (PAC) », résume Philippe Bizien, qui souligne aussi que « les OP amont, qui s’adressent à plusieurs abattoirs, devront s’organiser pour gérer collectivement les problèmes de fluidité pour le compte de leurs adhérents ».

L’AOP pour les tomates, ça marche !

Les participants à l’AG ont pu entendre les témoignages des dirigeants des coopératives finistériennes de la tomate cultivée sous serre qui se sont regroupées pour valoriser leur production « cultivées sans pesticides ». « Plutôt que de se tirer dans les pattes et d’avancer sur les marchés en ordre dispersé, nous avons préféré nous concerter pour envoyer un message clair aux consommateurs grâce à un cahier des charges et un logo communs », expliquent Pierre-Yves Jestin, le président de Savéol, et Marc Kérangueven, président de la Sica St Pol et de Prince de Bretagne. Lancée en 2018, cette démarche monte progressivement en gamme. « Elle apporte 10 à 15 % de valeur ajoutée à notre production conventionnelle », soulignent les dirigeants, qui espèrent qu’à terme, le « sans pesticides » concerne 100 % de leur production. « Nous ne pouvons pas nous positionner sur le marché des tomates standard », justifient-ils. Un an après son lancement, 10 % des volumes commercialisés par les coopératives sont estampillés "sans pesticides".

D.P.

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