Une pseudo-gestation d’une durée de 36 jours est nécessaire. Ceci a été obtenu sur sept cochettes synchronisées pendant 20 jours, et après un protocole de traitements hormonaux séquentiels démarrant le dernier jour des chaleurs (J0). Un état de pseudo-gestation a été provoqué par une injection d’estrogènes à J12. Pour stimuler la croissance mammaire, l’injection a été répétée à J26 et associée à une progestérone longue action.
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Enfin la pseudo-gestation a été interrompue à J36 par un traitement classique de déclenchement des mises bas. Toutes les cochettes produisaient du lait 24 heures après. Sa composition était légèrement différente de celle du lait habituel, avec plus de protéines et moins de lipides et de lactose. Sans porcelets allaités, mais avec une traite quotidienne, la lactation s’est poursuivie pendant 8 à 10 jours seulement, sans doute par manque de stimulations mammaire. Deux cochettes ont adopté chacune quatre porcelets chétifs âgés de 5 jours. Les auteurs rapportent des difficultés transitoires de relations mère-jeunes. Au-delà de 24 heures, les femelles ont poursuivi avec succès leur lactation pendant 22 jours et ont sevré sept porcelets sur huit. Leur faible croissance (5 kg au sevrage) est cependant difficile à imputer à la seule lactation déclenchée en raison de leurs petits poids de naissance.
Avis d'expert - Sylviane Boulot Ifip-Institut du porc
Des résultats intéressants, mais inapplicables en Europe
Deux équipes (Japon, Brésil), s’intéressent depuis peu à l’induction de la lactation chez la truie. Ces travaux sont motivés par la recherche de solutions pour allaiter les porcelets surnuméraires avec moins de recours aux « nourrices classiques ». En effet, leur utilisation peut être difficile et poser des problèmes de bien-être et de reproduction en lien avec les lactations rallongées. Sous réserve de confirmer que les lactations induites permettent d’allaiter des portées de tailles normales, sans perturbations comportementales, elles pourraient renforcer la prise colostrale. En effet, d’après les chercheurs japonais, les niveaux d’IgG seraient comparables à ceux du colostrum standard. Néanmoins, pour une utilisation dans nos élevages, le protocole hormonal devrait évoluer car il repose sur des traitements qui ne sont pas tous autorisés en Europe.
Côté biblio
Successful lactation induction in non-pregnant gilts. Reproduction in domestic animals. Cordeiro A.D, Conterato A.J.B., Bianchi I. et al. (2023). vol. 58 (6), 888-892.
