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Déconcentrer la protéine pour sécuriser le sanitaire des porcelets

Philippe Kerouedan fabrique et distribue un aliment 2e âge déconcentré en protéines en post-sevrage. Grâce à cette stratégie alimentaire, il peut travailler en aliment blanc sans impacter les résultats techniques.

Philippe Kerouedan, l'éleveur, ici en compagnie de sa techicienne FAF Triskalia, Odile Le Bars. " Enrichir l’aliment en protéines n’aurait aucun intérêt, saut à devenir une source à risques pathologique."
© B. Plesse

En 2004, Triskalia sortait des sentiers battus en lançant un plan alimentaire qui visait à distribuer des aliments déconcentrés en protéines en PS. Cette stratégie, appelée aujourd’hui Exelia, Philippe Kerouedan, gérant de l’EARL éponyme à Beuzec-Cap-Sizun, dans le Finistère, l’applique notamment pour son aliment 2e âge depuis qu’il s’est mis à le fabriquer en 2005. Ce choix lui permettait alors de baisser le coût de formule (-15 €/t comparé à une formule classique) tout en sécurisant le sanitaire et en maintenant des niveaux de performances techniques. « Là où la plupart des autres formulations imposent un aliment 2e âge avec une protéine brute entre 15,5 et 16, ici elle est à 14,83 », explique Odile Le Bars, technicienne FAF Triskalia. Ce programme, l’éleveur le suit toujours. D’autant que depuis la restructuration de ses bâtiments en 2012 en lien avec la mise aux normes bien-être des truies, et l’application d’une marche en avant stricte accompagnée d’un plan vaccinal pour les porcelets, l’exploitant a pu supprimer totalement l’utilisation de sa pompe doseuse pour produire des porcs sans antibiotique nourris avec des aliments exclusivement blancs.

Couvrir les besoins des porcelets en acides aminés

« Malgré un aliment moins riche en protéines, mes performances suivent », justifie l’éleveur. Des performances permises par une formulation qui couvre les besoins réels des porcelets en acides aminés, depuis la lysine jusqu’à la valine. Avec des porcelets sevrés à 21 jours au poids moyen de 6,4 kg, le poids moyen de sortie du post-sevrage est de 68,8 kg après une durée de présence de 60 jours. Le GMQ 8-30 kg est de 506 grammes par jour, et l’âge à 30 kg de 71 jours. Le faible taux de pertes en post-sevrage (1,1 %) révèle l’excellent état sanitaire des animaux. « Enrichir l’aliment en protéines n’aurait aucun intérêt, sauf à devenir une source à risques pathologique », souligne Philippe Kerouedan.

Odile Le Bars souligne cependant que chaque élevage est spécifique et que la formulation peut être adaptée selon le niveau de performances souhaité, le sanitaire et les choix de l’exploitant. « L’essentiel étant de couvrir les besoins en acides aminés des porcelets par le respect des ratios recommandés dans leurs tables de formulation », conclut-elle.

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