Aller au contenu principal

De nouvelles règles pour stocker les effluents d’élevage

Le guide de calcul des capacités de stockage des effluents d’élevage a dernièrement fait l’objet d’une mise à jour. La pluviométrie est désormais prise en compte pour les fosses et fumières non couvertes.

Le volume de stockage des lisiers exigé antérieurement était le même, que la fosse soit couverte ou non, et quelle que soit l’importance de la pluviométrie. Désormais, pour les fosses non couvertes, la hauteur d’eau à stocker en plus des effluents de l’élevage (déjections + eau de lavage) est modulée en fonction de l’importance de la pluviométrie locale ou de la petite région (voir encadré). Dans les régions à pluviométrie modérée (moins de 850 mm par an), cette évolution n’entraîne pas une augmentation notable du besoin de stockage. Par contre, dans les régions plus pluvieuses, le volume de stockage pour une même durée sera sensiblement majoré. L’augmentation peut atteindre 10 à 15 %, voire 20 % lorsque la pluviométrie dépasse 1 200 mm.

Avec ce nouveau mode de calcul, les fosses de faible profondeur ou de type lagune sont désavantagées par rapport aux fosses de grande profondeur. La présence d’une couverture de fosse est maintenant prise en compte en permettant de réduire le besoin de stockage. Cette économie de stockage du fait de la couverture est quantifiée. Elle apparaît ainsi particulièrement intéressante dans les zones à forte pluviométrie. Concernant les lixiviats (mélange d’eau de pluie et de matière organique issues des aires souillées découvertes et des fumières), ce principe de calcul déjà appliqué en production bovine est également adopté. La quantité à collecter et à stocker est évaluée au cas par cas en fonction de l’importance de la pluviométrie du secteur.

Dépôt au champ possible pour les litières accumulées

En élevage porcin, une litière accumulée bien conduite est peu humide et peut généralement être qualifiée de « fumier non susceptible d’écoulement ». Si le temps de séjour sous les animaux est supérieur à eux mois, le fumier peut alors être directement mis en dépôt sur la parcelle d’épandage, en respectant les règles qui s’appliquent à ces dépôts. Pour des fumiers de moins de deux mois, ce qui peut être le cas en post-sevrage, un passage transitoire sur fumière aménagée est exigé.

Pour les fumiers de raclage humides et la fraction solide de raclage séparatif sous caillebotis, le stockage sur fumière est obligatoire. L’ouvrage doit être équipé d’un dispositif de récupération des purins et eaux de pluie. Les nouvelles références permettent un dimensionnement plus précis des plateformes fumières. Elles prennent en compte des possibilités de stockage sur de plus grandes hauteurs pour les fumiers pailleux (jusqu’à 2,6 m) et intègrent un facteur de tassement avec l’âge, ce qui limite la surface de l’ouvrage.

Un calcul plus complexe

Ces nouvelles références ont l’avantage d’être plus précises et de mieux répondre aux diverses situations de terrain. Cependant les calculs deviennent souvent plus complexes à réaliser. L’utilisation du calculateur « Dexel » est alors nécessaire pour valider le résultat du calcul des capacités de stockage. Leur application ne devrait le plus souvent pas induire de besoin de stockage supplémentaire, mais ce ne sera pas le cas pour tous. Aussi, il revient à chaque éleveur de faire le point de sa situation avec son technicien.

En savoir plus

Les nouvelles références techniques servant pour le calcul des capacités de stockage des effluents porcins ont été publiées en septembre 2018. Son contenu constitue une mise à jour de la circulaire capacités de stockage de décembre 2001. La brochure est téléchargeable gratuitement sur le site de l’Idele.

 

La pluie est évaluée par un bilan hydrique

La pluie tombant sur les stockages non couverts génère un besoin de stockage supplémentaire. Il est évalué par un bilan hydrique simplifié qui tient compte de l’importance de la pluie durant la période de stockage, mais aussi de l’évaporation. Le calcul s’effectue au cas par cas, sur la base de données climatiques locales.

Exemple de calcul pour un élevage de porcs à l’engrais

Prenons l’exemple d’un élevage de 1 000 places sur caillebotis intégral, alimentation en soupe. Le bâtiment comprend une préfosse sous caillebotis d’une capacité utile de 330 m3. L’élevage dispose d’une fosse extérieure cylindrique non couverte d’un volume total de 720 m3. Sa capacité utile est de 600 m3, après déduction d’une garde de 50 cm sur une profondeur totale de 3 mètres. L’élevage est en zone vulnérable au titre de la directive nitrate. La durée réglementaire forfaitaire de stockage pour les lisiers dans cette zone est de 7,5 mois (du 15 août au 31 mars). Dans une région à pluviométrie modérée, les nouvelles bases de calcul font passer sa capacité de stockage de 7,5 à 7,6 mois. Cependant, dans une zone à forte pluviométrie, les nouvelles règles de calcul expriment un besoin de stockage plus important du fait de la quantité de pluie importante tombant dans la fosse (+ 60 m3). De ce fait la capacité de stockage existante (7 mois) devient insuffisante pour respecter la durée forfaitaire de 7,5 mois. Une couverture de la fosse permet d’y remédier. Elle conduit même à une augmentation conséquente de la durée de stockage (8,9 mois). Cette augmentation résulte de la suppression de la pluie (150 m3 en moins), mais aussi du fait que pour une fosse couverte, la hauteur de garde exigée passe de 50 cm à 25 cm, entraînant 10 % de volume utile en plus dans le cas présent.

Les plus lus

<em class="placeholder">David Le Lay éleveur dans le Finistère</em>
« J’investis dans l’élevage de porc de demain »

David Le Lay en est persuadé. C’est maintenant qu’il faut construire l’élevage de demain. Un élevage décarboné, doté d’un…

<em class="placeholder">OPHELIE CHARTIER ELEVEUSE DE PORCS EN MAYENNE CHEFFE D&#039;ENTREPRISE SELECTION NUCLEUS</em>
« J’ai les mêmes capacités qu’un homme pour conduire un élevage de porcs»

Non issue du milieu agricole, Ophélie Chartier s’est installée seule à la tête d’un élevage de 165 truies, à Cigné en Mayenne…

Sylvie Roudaut, éleveuse de porcs en Ille et Villaine
« Moi et mon mari avons des compétences complémentaires sur notre exploitation porcine »

Associée avec son mari sur leur élevage en Ille-et-Villaine, Sylvie Roudaut exerce son métier de chef d’exploitation en…

<em class="placeholder">L&#039;étude de la chambre d&#039;agriculture et d&#039;Evel&#039;up démontre qu&#039;une augmentation de 37% de la taille moyenne des cheptels permettrait de compenser la baisse des installations ...</em>
Maintenir la production porcine bretonne par une augmentation de la production par éleveur : utopie ou réalisme ?
La baisse de la production porcine bretonne constatée depuis 2008 n’est pas inéluctable. Une étude réalisée par la Chambre d’…
<em class="placeholder">Ténor, un verrat Piétrain plus compétitif</em>
Ténor, un verrat Piétrain plus compétitif

Nucléus a lancé au Space son nouveau verrat terminal Ténor.

<em class="placeholder">L’abattoir de Montfort sur Meu de Cooperl Viande a investi en 2024 dans un dispositif d’étourdissement au CO2.</em>
Les grands abattoirs de porcs français consolident leur production
Après la crise de 2022-2023, les grands abattoirs du Grand Ouest stabilisent leur production et investissent de manière raisonnée.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)