Cirhyo accompagne les éleveurs de porcs entrepreneurs
Le groupement de producteurs du Centre de la France Cirhyo aide ses éleveurs adhérents à faire l’acquisition de nouveaux sites d’élevages. Dernier exemple en date, la reprise d’un naissage collectif dans la Marne.
Le groupement de producteurs du Centre de la France Cirhyo aide ses éleveurs adhérents à faire l’acquisition de nouveaux sites d’élevages. Dernier exemple en date, la reprise d’un naissage collectif dans la Marne.
À proximité de Vitry-le-François dans la Marne, dans une région de grandes cultures qui constitue la plaine de Champagne, l’élevage de la Porcinière connaît une seconde vie depuis que Cirhyo et Jean-François, Jeff et Andy Vulquin, déjà propriétaires d’un élevage de 1 500 truies naisseur-engraisseur, ont repris en 2022 le site appartenant à la Sica Porci Est.
« Nous étions à la recherche d’élevages dans la région pour compenser les arrêts d’activités non remplacées », indique Philippe Chanteloube, le directeur du groupement. « Mais pas question de l’acquérir seul. Le groupement n’achète un élevage que s’il est accompagné d’éleveurs, intéressés pour co-investir et prendre en charge sa gérance ».
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Dans un premier temps, Cirhyo est l’actionnaire majoritaire. Il cède ensuite progressivement ses parts aux éleveurs, à un taux et sur une durée définis à l’avance. Un deal qui convenait parfaitement à la famille Vulquin. « Nous voulons être des porteurs de projets », expliquait Andy Vulquin, lors de la porte ouverte organisée par Cirhyo le 12 septembre dernier. « Avec mon père et mon frère, nous investissons dans des outils de production pour développer notre activité. Mais il est difficile d’investir dans de grands élevages sans des partenaires financiers. Pour la SAS Élevage Porcinière, Cirhyo apporte le financement et la caution bancaire. De notre côté, nous apportons notre savoir-faire pour la gestion opérationnelle de l’élevage. Et dans dix ans, selon le plan conclu avec Cirhyo, nous posséderons la majorité du capital de l’élevage ».
Rénovation et engraissement neuf
Dans ce site naissage de 900 truies conduites à la semaine, la Sica Porci Est produisait des porcelets qui étaient ensuite placés chez des engraisseurs locaux. Les arrêts d’activité de beaucoup d’entre eux avaient incité les propriétaires du site à construire un premier engraissement de 2 100 places. Mais le manque de débouchés et l’obsolescence des bâtiments construits au début des années quatre-vingt pénalisaient la rentabilité de l’élevage. « Nous avons rénové le bloc naissage et le post-sevrage pour en faire un outil de production performant et dans lequel les conditions de travail sont optimales », explique Fabrice Collin, technicien bâtiment Cirhyo. « Les performances sont au rendez-vous, avec 13,7 porcelets sevrés par portée et 95 % de taux de fécondité », confirme Andy Vulquin. Pour engraisser tous les porcelets, 4 300 places d’engraissement ont été construites en deux bâtiments, en salles de 360 places, correspondant à la production d’une bande de truies.
Coproduits de l’agroalimentaire
Les porcs charcutiers sont alimentés à la soupe. « Nous utilisons de l’amydin et de la crème de pois dans les formules, deux produits liquides issus de l’industrie agroalimentaire de la région. Incorporés à 60 % dans la formule, ils nous permettent de baisser le prix des aliments de 40 €/tonne », explique Andy Vulquin. Ces produits sont stockés dans quatre grandes cuves verticales extérieures. La famille Vulquin possède une flotte de camions leur permettant de gérer les approvisionnements en coproduits pour leurs élevages. « Elle nous permet de maintenir une bonne régularité de livraison et donc de composition des formules ». Le coût global des constructions (rénovation du naissage et engraissements neufs) étalées sur trois ans est de 2,47 millions d’euros. Pour les financer, un emprunt bancaire de 2,41 millions d’euros a été réalisé, complété par des aides Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural) pour 36 000 euros et de la région Grand Est (24 000 euros). Les éleveurs projettent de nouveaux investissements d’ici cinq ans dans la partie naissage.
Un engraissement en salles de 360 places
Les 4 300 places d’engraissement neuves de la Porcinière ont été conçues pour gérer des bandes complètes de 360 porcelets produits chaque semaine dans le bloc naissage. « Nous sommes sur un concept type de ventilation centralisée basse », explique Fabrice Collin, technicien bâtiment Cirhyo. Au vu de la taille importante du bâtiment principal (neuf salles de 360 places, 113 mètres de long), les entrées d’air dans le comble ont été surdimensionnées, avec des trappes régulées en pignon et des ouvertures sous le débord de toiture et aux deux extrémités du couloir central. L’air est diffusé par un plafond perforé. Il est extrait des salles par une gaine centralisée basse sous le couloir central. Un groupe de six turbines de 900 mm est surmonté d’un laveur d’air pour abattre l’ammoniac et les poussières. Les salles sont composées de cases de 15 places, avec une alimentation soupe à l’auge. Elles sont éclairées par de larges fenêtres. Un puits de lumière au-dessus du couloir central du bâtiment permet également l’apport de lumière naturelle et contribue au confort de travail des salariés.