Aller au contenu principal

Autovaccins en porc : Biovac développe la vaccination sur mesure

Le fabricant d’autovaccins Ceva Biovac s’est doté d’un nouvel outil, capable de produire avec une qualité pharmaceutique des vaccins spécifiques à chaque élevage, pour agir notamment contre de nouvelles souches de Streptococcus et aussi contre de nouvelles maladies.

Sur le nouveau site de production d’autovaccins de Ceva Biovac, des opérateurs, isolés derrière les vitres du couloir de visite, sont vêtus de la tête aux pieds d’une combinaison bleue étanche, de gants, d’un masque intégral, et évoluent dans des salles stériles. Le visiteur néophyte est surpris de découvrir que la fabrication d’un autovaccin, par définition spécifique à un élevage donné, se fasse dans des conditions de production identiques à celles de grandes industries pharmaceutiques en termes de biosécurité et de traçabilité.

Basé à Beaucouzé, dans le Maine-et-Loire, le laboratoire est spécialisé dans la fabrication d’autovaccins bactériens, destinés essentiellement aux espèces porc (59 % des ventes) et volailles (35 %). « Construit en 2020 tout près de l’ancienne unité de production, le site qui s’étend sur 1 500 m2, a vu ses capacités de production multipliées par trois », précise Alain Schrumpf, son directeur.

Ceva Biovac entend répondre à la demande croissante en autovaccins, tirée par les objectifs de démédication antibiotique des filières de productions animales et le développement des cahiers des charges sans antibiotiques mais aussi par l’émergence de nouvelles pathologies bactériennes ou de nouveaux sérotypes, à l’image de Streptococcus suis pour la filière porcine.

Un service technique autour de l’autovaccin

 

 
Chaque lot d’autovaccin contient des souches et une formulation spécifique à l’élevage auquel il est destinataire.
Chaque lot d’autovaccin contient des souches et une formulation spécifique à l’élevage auquel il est destinataire. © A. Puybasset
L’autovaccin est fabriqué à partir de souches de bactéries pathogènes prélevées sur les animaux malades de l’élevage concerné. Avec des tailles de lots très variables (de 1 à 200 litres), chaque autovaccin est fabriqué selon une formulation particulière, adaptée au contexte sanitaire de l’élevage et définie avec l’appui du support technique Ceva. « L’autovaccin est accompagné d’un service technique complet auprès du vétérinaire prescripteur, porté par Éric Lewandowski pour le porc et Stéphanie Castagnos pour la volaille », appuie Alain Schrumpf. Ils jouent aussi un rôle de veille sanitaire et remontent les demandes du terrain auprès du service Recherche et Développement, qui travaille sur la caractérisation de nouvelles bactéries pathogènes et réalise des essais de formulation.

 

Une complémentarité avec les vaccins

Racheté en 2016 par Ceva, Biovac est l’un des cinq sites de production d’autovaccins du groupe. « Ceva est le seul fabricant de vaccins à avoir développé un réseau de sites d’autovaccins dans différentes régions du monde, permettant de répondre aux besoins de proximité avec les zones d’élevage. Nous concevons l’autovaccin comme une solution complémentaire aux vaccins commerciaux. »

Elle répond aux cas de pathologies pour lesquelles il n’existe pas de vaccin avec autorisation de mise sur le marché, ou aux cas d’émergence ou de résistance d’une bactérie. « L’autovaccin apporte aussi une solution contre les pathologies d’espèces mineures, pour lesquelles les vaccins commerciaux sont peu nombreux. » Pouvant cumuler jusqu’à huit souches bactériennes différentes, l’autovaccin permet de gérer des pathologies multiples en élevage.

Une production sous certification

 

 
La mise en culture des bactéries se fait soit en milieu solide (boîtes en plastique brevetées) soit en milieu liquide (fermentateurs pour les lots de grand volume).
La mise en culture des bactéries se fait soit en milieu solide (boîtes en plastique brevetées) soit en milieu liquide (fermentateurs pour les lots de grand volume). © A. Puybasset
Ceva Biovac produit une centaine de lots d’autovaccins par semaine, destinés aux trois quarts au marché français. L’entreprise ambitionne de multiplier par deux son activité, notamment en développant l’export. En se dotant de technologies pharmaceutiques plus performantes, Ceva Biovac répond désormais à des standards internationaux, telle que la certification GMP (1), qui va faciliter son développement hors d’Europe. Cette certification permet également à Ceva Biovac de fabriquer des vaccins sous autorisation temporaire d’utilisation (ATU), sur des pathologies contre lesquelles il n’existe pas de vaccin avec autorisation de mise sur le marché.

(1) Standard GMP bonnes pratiques de fabrication des autovaccins

 

Dico

Un autovaccin est un vaccin inactivé produit à partir d’un ou plusieurs pathogènes isolés au sein d’un élevage. Il ne peut être administré qu’aux animaux de l’élevage dont sont originaires ces pathogènes.

 

Streptococcus suis, première cible des autovaccins en France

Les souches bactériennes les plus rencontrées en porc et qui sont les cibles d’autovaccins en France sont Streptococcus suis, de loin la principale valence, suivie d’Actinobacillus pleuropneumoniae puis de Glaesserella parasuis. Les attentes de certains vétérinaires pour un autovaccin sont fortes concernant d’autres bactéries émergentes, telles que Enterococcus hirae, souvent impliquée dans les diarrhées néonatales ou Brachyspira hyodysenteriae. Cette bactérie est responsable de dysenterie porcine sur les porcs en engraissement (diarrhée hémorragique et dégradation de l’indice de consommation).

 

Processus de fabrication d’un autovaccin

 

 
Dans la zone de formulation, les antigènes sont mélangés avec les adjuvants.
Les bactéries pathogènes sont isolées à partir de prélèvements réalisés par le vétérinaire sur les animaux malades représentatifs de la pathologie observée dans l’élevage. Après identification, le vétérinaire prescripteur en collaboration avec le service technique de Ceva Biovac sélectionne la ou les souches d’intérêt et définit la formulation adaptée (nombre de souches, type d’adjuvant). Le processus de fabrication est similaire à celui d’un vaccin classique (mise en culture des bactéries pour produire les antigènes, inactivation, stérilisation, formulation et mise en flacon). Le délai entre la prescription et la délivrance d’un autovaccin est de 5 à 7 semaines. En plus des autovaccins, le site produit également des réactifs et des allergènes pour désensibiliser les chiens et chats.

 

Ceva Biovac en chiffres

10 millions de chiffre d’affaires en 2020

59 % d’autovaccins en porc, 35 % en volailles

28 % du chiffre d’affaires à l’export

Les plus lus

<em class="placeholder">À gauche, les trois associés de la SCEA La Blanche (Guillaume Loirat, olivier Jaunet et Romain Aumasson) avec leurs quatre salariés. </em>
« Nous voulons être autonomes et indépendants pour gérer notre élevage de porcs »

Autonomie en plan d’épandage et en alimentation, maîtrise de la production et de la vente de leurs porcs charcutiers, les…

<em class="placeholder">Louis et Victor Colin : « Lors du projet de maternité, nos salariés ont été impliqués dans la réflexion sur les choix aménagements, afin d’optimiser l’ergonomie, ...</em>
« Nous avons investi dans un outil performant, hyperconnecté et attractif pour nos salariés en élevage de porcs »

À la SARL Keranfors, la construction d'une maternité liberté marque une étape clé du programme d'investissement défini sur 15…

<em class="placeholder">David Louzaouen et son frère Romain prolongent la bonne entente qui prévalaient déjà entre leurs parents et leurs voisins, qu’ils soient agriculteurs ou non.</em>
« Nous recherchons la convivialité avec nos voisins »

David Louzaouen et son frère entretiennent d’excellentes relations avec leur voisinage. Pour eux, la convivialité avec les…

<em class="placeholder">Bien-être animal : Le sol des maternités joue-t-il un rôle sur les lésions podales des porcelets?</em>
Bien-être animal : Le sol des maternités joue-t-il un rôle sur les lésions podales des porcelets?

Et si tout se jouait au sol ? Une étude allemande menée dans quatre élevages commerciaux met en lumière le rôle central…

<em class="placeholder">Dans la salle maternité bloquée de Crécom, les cloisons à l&#039;arrière des truies ont été retirées, donnant accès au couloir central et constituant des groupes de ...</em>
Bien-être animal : la chambre d’agriculture évalue les effets de la sociabilisation des porcelets en maternité

La chambre d’agriculture a réalisé une série d’essais concernant la sociabilisation des porcelets en maternité dans sa station…

<em class="placeholder">Dispositif de récupération d&#039;eau de pluie de la SCEA de Kerbohec</em>
« Je récupère l’eau de pluie pour le lavage des salles de mon élevage de porc »
La SCEA de Kerbohec est équipée d’un dispositif de récupération et de traitement des eaux de pluie, permettant d’économiser l’eau…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)