Aller au contenu principal

Vers 100 % de soja importé durable pour les élevages français

Les fabricants d’aliment se sont donné pour objectif de s’approvisionner en tourteaux de soja non issus de la déforestation d’ici 2025.

L’idée est de produire en France et d’importer quand c’est nécessaire une alimentation animale 100 % durable, non contributive à la déforestation et ainsi de baisser l’impact carbone.
L’idée est de produire en France et d’importer quand c’est nécessaire une alimentation animale 100 % durable, non contributive à la déforestation et ainsi de baisser l’impact carbone.
© Inra

Les industriels de la nutrition animale française et leurs syndicats (Snia et La Coopération agricole nutrition animale) se sont donné pour objectif, à travers la plateforme collaborative Duralim, d’importer 100 % de tourteau de soja avec des garanties de non-déforestation d’ici 2025.

Lire aussi : Six leviers pour limiter l’impact carbone des élevages de porcs

« L’idée est de produire en France et d’importer quand c’est nécessaire une alimentation animale 100 % durable, non contributive à la déforestation et ainsi de baisser l’impact carbone », explique Vincent Héral, chargé de mission RSE au Snia. Pour cela, les fabricants d’aliments doivent s’approvisionner, pour les origines à risque de déforestation, auprès d’importateurs proposant un soja avec des garanties reconnues compatibles avec les « lignes directrices pour un soja responsable » de la Fefac. Ces lignes directrices constituent un document de référence européen incluant 73 critères de durabilité, et notamment un critère de non-déforestation et de non-conversion d’écosystème pour aller au-delà de la législation des pays producteurs.

1 à 2 cts€/kg de viande de porc

Dans une étude (1) datée de 2019 pour Duralim, le Céréopa évalue à 69 millions d’euros par an le surcoût du tourteau de soja et de l’huile de palme durables et tracés pour l’ensemble des aliments pour animaux fabriqués en France. Dans le contexte de prix des matières premières au moment de l’étude (2018-2019), avec l’hypothèse prise en matière de surcoût à la tonne de soja non déforestant, et à la condition que l’intégralité de l’alimentation animale bascule sur cette exigence, cela induirait une augmentation pour le consommateur d’un peu plus de 1 cts€/kg de viande de porc et 2 cts €/kg de jambon cuit. Le Céréopa souligne que les importations de soja semblent aujourd’hui avoir atteint un minimum incompressible (3,4 millions de tonnes par an, dont plus de la moitié issue du Brésil (2)).  « Si la disponibilité des autres matières protéiques diminue (baisse des surfaces cultivées, hausse de la demande chinoise, raréfaction d’autres sources protéiques sur le marché mondial), la consommation de soja d’importation risque d’augmenter, impactant ainsi à la hausse le surcoût lié à la durabilité », met en garde le rapport.

L’impact carbone des matières premières évalué

Le Snia suit de près les travaux d’évaluation de l’impact environnemental des matières premières pour ses adhérents et travaille à l’enrichissement et au déploiement des outils de calcul de l’impact carbone des matières premières utilisées en formulation. « Chaque lot de matière première arrivant à l’usine peut être caractérisé sur ce critère selon son origine et l’itinéraire technique utilisé pour la produire », explique Vincent Héral. Au même titre que les valeurs nutritionnelles et le prix, la valeur environnementale des matières premières pourrait ainsi devenir à terme la troisième composante des formules. « Si le critère environnemental devient prédominant, il faudra alors s’attendre à valoriser les hausses de coût matière, que le consommateur final ou des filières « bas carbone » pourront rémunérer », conclut-il.

(1) Céréopa, Abcis, Duralim (2019) Étude sur le surcoût d’une alimentation animale française « durable » dans les produits animaux.
(2) Données douanes 2020.

Repères

Le Snia (syndicat national de l’industrie de la nutrition animale) représente les entreprises privées du secteur de la nutrition animale.
La Coopération agricole nutrition animale regroupe 43 groupes coopératifs ayant une activité dans la production française d’aliments pour animaux.
La Fefac est la fédération européenne des fabricants d’aliments composés.
Le Céréopa est le Centre d’étude et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales.

Les plus lus

<em class="placeholder">Isabelle et Mickaël Belloeil :« Nous mettons six minutes pour bloquer ou débloquer les 23 truies. » </em>
« Dans notre maternité de truies en liberté, la clé est de maintenir les deux ambiances de température"

Pour Isabelle et Mickaël Belloeil, la clé pour éviter les écrasements est de bien gérer les deux ambiances de température de…

<em class="placeholder">Un bon alignement entre l&#039;horloge biologique des porcs charcutiers et les prises alimentaires améliorent les performances.</em>
Deux repas quotidiens espacés de huit heures favorisent les performances des porcs en engraissement

Une étude réalisée par la firme service ADM démontre que le nombre de repas et leur fréquence quotidienne doivent être…

<em class="placeholder">Estelle et Mathis Talec : « La nouvelle maternité permet de s’adapter à l’évolution de la prolificité des truies et de soutenir les performances de porcelets ...</em>
« Nos choix d’investissements de notre élevage de porcs sont raisonnés sur l’efficacité »

Avec une grande salle neuve de 72 truies en maternité liberté, Mathis et Estelle Talec poursuivent leur objectif d’…

<em class="placeholder">Les deux salles maternité de 24 places disposent de cases maternité liberté balance (grand modèle 2,80 x 2,80 m) équipées de capots de nids et de plaques eau chaude ...</em>
"Je bonifie la valeur de mon élevage de porc avec un nouveau bloc maternité"

À Lantic dans les Côtes d’Armor, Ludovic Forestier vient d’investir dans un nouveau bloc maternité. En plus de la prise…

<em class="placeholder">Les manquements aux règles sanitaires concernent parfois les mouvements dans l’élevage, avec notamment  le passage d’un bâtiment à l’autre sans changement de ...</em>
« Beaucoup d’efforts restent à faire sur l’observance des mesures de biosécurité en élevage de porcs »

Les audits réalisés depuis 2020 en élevage montrent un niveau de biosécurité général insuffisant. Des mesures simples à mettre…

<em class="placeholder">vestiaire douche local technique</em>
Reconnaissance et considération, les piliers pour fidéliser les salariés en élevage de porcs
Vos salariés sont indispensables au fonctionnement de l’exploitation, et vous êtes content de leur travail. L’exprimer, par des…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)