L'hypothèse de ces chercheurs américains était que le matériau des cordelettes odorantes contribuerait à augmenter la fréquentation des nids et donc à réduire les risques d’écrasements.
Ce travail a été réalisé en station expérimentale sur 161 porcelets issus de 26 truies. L’objectif était de mettre au point et d’évaluer l’intérêt de matériaux manipulables odorants pour réduire les écrasements en maternités conventionnelles.
À deux jours d’âge, des cordelettes de coton de 33 cm ont été suspendues à hauteur des porcelets au-dessus des tapis. Selon les cases, elles étaient imprégnées d’huile de tournesol, de fromage blanc ou d’un mélange de scatole et d’acide myristique.
Ce mélange visait à reproduire les signaux sémiochimiques de l’odeur fécale maternelle, appréciée par les porcelets sevrés. Les cordelettes ont été retirées à l’âge de 5 jours. Elles ont été touchées dès le 1er jour par 75 % des porcelets. Les fréquences et durées d’utilisation varient selon les porcelets, avec une dégradation moyenne de 8,4 cm en 4 jours.
Entre 2 et 5 jours d’âge, les mortalités les plus faibles (6 % vs 11 %) sont obtenues avec l’odeur de fromage, qui correspond au support préféré des porcelets. Par contre, après le retrait des cordelettes et sur l’ensemble de la période, la mortalité minimum est observée pour le mélange de scatole : 14 % vs 19 % entre 2 et 21 jours d’âge.
Côté biblio
The use of attractants to stimulate neonatal piglet interest in rope enrichment. Sundman ER, Gabler NK, Millman ST, Stalder KJ, Karriker LA, Johnson AK (2022). Animals (Basel), 17 ; 12 (2) : 211. doi : 10.3390/ani12020211.
Sylviane Boulot, Ifip-Institut du porc
« Des résultats à confirmer sur des portées plus grandes »
Éloigner les porcelets de la truie fait partie des stratégies recommandées pour limiter les écrasements. Différents leviers peuvent augmenter l’attractivité des nids : température ambiante de la maternité, confort, ajout de lampes, contrôle de la lumière, huiles essentielles…
Néanmoins les effets sur la survie sont rarement convaincants, probablement en raison d’autres facteurs limitants. Cette étude est originale, car les matériaux d’enrichissement sont rarement évalués pour des porcelets aussi jeunes. Mais il s’agit seulement d’une preuve de concept, dont les résultats positifs sont difficilement extrapolables à nos élevages.
En effet, l’étude concerne peu de truies et des portées de très petites tailles (moins de 10 porcelets). La mortalité se produisant bien souvent avant 2 jours d’âge, ce procédé aura-t-il un réel bénéfice ? Il serait intéressant d’évaluer l’intérêt d’un enrichissement plus précoce.
