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Un engraissement sur paille dédié au porc Capelin

En parallèle à leur activité de multiplication, les membres du Gaec de Clamonet ont investi dans un bâtiment sur paille destiné à la production de porc Capelin proposé par leur groupement Capp.

À Lorlanges en Haute-Loire, au sud de Clermont-Ferrand au bord de l’autoroute qui mène vers la Méditerranée, l’élevage de porc de Serge, Julien et Sylvain Bard est représentatif du potentiel de développement de la production porcine de la région. Avec un atelier de 210 truies naisseur-engraisseur dont une partie est consacrée à la multiplication d’une lignée femelle, les trois membres du Gaec de Clamonet assurent la pérennité de leur exploitation en investissant dans un engraissement sur paille de 680 places pour produire du porc Capelin.

Cette marque est portée par le groupe coopératif Altitude qui s’appuie sur son abattoir Covial situé à Aurillac dans le Cantal, et de ses outils de transformation Cantal salaisons et Porcentre. Elle bénéficie également du signe de qualité Porc montagne qui rassemble les acteurs des filières porcines de montagne situés à plus de 600 mètres d’altitude. Les éleveurs de porcs adhèrent au groupement Capp (Coopérative agricole de producteurs de porcs) qui a créé et déposé la marque Capelin. « La production porcine est la meilleure amie des céréales », soulignait Jean-Luc Doneys, son directeur, à l’occasion de la porte ouverte organisée au Gaec de Clamonet le 7 février dernier. « Ici, en zone Livradois, les élevages de porcs ne sont pas hors sol. L’association des cultures de céréales et de la production porcine est forte. » Le Gaec de Clamonet dispose de 296 hectares de surface d’épandage autour de l’exploitation. Il produit de 32 à 40 % des céréales ou oléagineux nécessaires à l’alimentation des porcs. « Avec cette porte ouverte, nous voulons démonter que la production porcine est une solution intéressante pour tous les agriculteurs et les jeunes qui veulent s’installer de la région. »

Une complémentarité avec les cultures

Au Gaec de Clamonet, les éleveurs exploitent 180 hectares de SAU. Les céréales sont valorisées à façon par l’usine d’aliment Equation de Blesle toute proche de l’élevage. « Le lisier fait pousser les céréales, qui nourrissent nos porcs. C’est un cycle vertueux, d’autant plus que le prix des engrais minéraux est très élevé », se réjouit Julien Bard. Par ailleurs, les éleveurs bénéficient d’un soutien conséquent de la part de leur groupement via un fonds de développement, et d’un prêt de l’interprofession Rhône Alpes. Les aides PCAE couvrent 30 % du montant de l’investissement. Le bâtiment sur paille a coûté 346 000 euros au total, soit 600 euros la place. Le paiement des porcs est calqué sur le prix du marché du porc breton complété des plus-values techniques, auxquels s’ajoute un bonus de 0,20 euro par kilo. Pour lisser le revenu des éleveurs et limiter les impacts des crises, un système de péréquation a été mis en place par le groupement. « Ce n’est pas parfait, mais on va dans le bon sens », estime Benoît Julhes président de la Capp et vice-président du groupe Altitude. Éleveur dans le Cantal, lui-même avait montré la voie en créant en 2012 son propre atelier de 130 truies naisseur-engraisseur (voir Réussir Porc décembre 2013 page 14). « Notre groupement est adossé à l’union Altitude dont les outils d’aval permettent de valoriser notre production. Cette organisation en filière et la garantie de débouchés à valeur ajoutée rassurent les jeunes qui veulent investir dans le porc. »

Un bloc naissage pour 210 truies productives

En parallèle à la construction de l’engraissement sur paille, les éleveurs ont investi dans un bloc naissage neuf permettant une conduite en sept bandes de 30 truies, dont onze en race pure destinées à la production de cochettes Adénia (Axiom) et 19 en truies croisées. Le bâtiment comprend deux maternités liberté de 30 places (Aco Funki) et une salle de truies gestantes logées en quatre lots de 30 places avec une alimentation aux Selfifeeder (Asserva). Le sas sanitaire est intégré dans ce bâtiment (vestiaire, douche, magasin et bureau). Le coût de cet ensemble est de 486 000 euros, soit 2 300 euros par truie productive.

« Avec cette porte ouverte, nous voulons démonter que la production porcine est une solution intéressante pour les agriculteurs de la région. »

Fiche élevage

Gaec de Clamonet à Lorlanges (Haute-Loire)

Serge, Julien et Sylvain Bard
210 truies naisseur-engraisseur en multiplication femelles
Conduite en 7 bandes, sevrage à 28 jours
Démarches de qualité : Appellation montagne, IGP Auvergne, HVE

Repères

Le financement du projet (naissage + engraissement)

Prêts bancaires : 495 222 €
Capp fonds de développement : 77 950 €
Prêt Interporc Rhône-Alpes : 69 100 €
Subvention PCAE (Gaec 3 parts) : 313 000 €
TOTAL : 955 272 €

Le Capelin, un marqueur de la production locale

La filière de production et de valorisation des porcs Capelin a été créée et développée par le groupe coopératif Altitude basé à Aurillac (Cantal) et son groupement porc Capp (40 éleveurs et 40 000 porcs commercialisés par an). Le cahier des charges du Capelin a été élaboré avant tout pour favoriser la qualité de la viande : carcasses lourdes (gamme de poids comprise entre 80 et 120 kg), engraissements sur paille avec une surface de 1,2 m2 par porc, incorporation de farine de châtaigne dans l’aliment finition, et des animaux contenant 50 % minimum de génétique Large-White, ce qui exclut de facto le verrat Piétrain pur en lignée mâle. À cela s’ajoute l’origine des porcs, obligatoirement nés et élevés en zone de montagne, dans le département du Cantal et les cantons limitrophes. Ils sont abattus et transformés à Aurillac dans des outils du groupe Altitude. La touche locale est confortée par l’origine des céréales qui composent l’aliment, dont 25 % au moins sont issues de zone montagne. Cette production est essentiellement commercialisée par des artisans charcutiers de la région.

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