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« Quand je ne porte pas mon masque respiratoire, je le regrette le soir », témoigne l'éleveur de porcs

François Hamon est éleveur de porcs dans les Côtes-d’Armor. Cela fait maintenant quatre ans qu’il porte des masques de protection respiratoire. Il nous livre son ressenti.

François Hamon, éleveur de porcs à Plédéliac dans les Côtes-d'Armor.
François Hamon, éleveur de porcs à Plédéliac dans les Côtes-d'Armor.
© N. Guingand

Quels types de masques respiratoires utilisez-vous en élevage ?

François Hamon - J’utilise les masques pour certaines tâches uniquement. Pour les traitements phytosanitaires, je mets un demi-masque réutilisable à cartouche sans lunettes de protection, car je porte déjà des lunettes. Lorsque je mets le désinfectant, je porte un masque intégral Abek. Enfin, quand je vais en engraissement pour marquer les porcs charcutiers et les trier, j’utilise un masque jetable FFP2.

Lire aussi : Quatre raisons pour utiliser les équipements de protection individuelle en élevage de porcs

 

Êtes-vous satisfait de ces moyens de protection ?

F. H. - Globalement, je ressens moins de gêne respiratoire depuis que je mets les masques. Avant, quand j’allais en élevage sans masque je pouvais tousser tout le reste de la journée. 

Lire aussi : « La santé en élevage de porcs, ça se préserve »

Maintenant, je ne ressens plus cette gêne, sauf quand je suis pressé et que je ne prends pas le temps d’en porter. Le soir, je le regrette et je me dis : « Si j’avais su, j’aurais pris deux minutes pour le mettre. » En revanche, je n’ai pas trouvé le masque idéal qui soit à la fois confortable, simple d’utilisation, léger, protecteur, pas cher et compatible avec les lunettes. Ce dernier point me pose problème, car avec mes lunettes de vue, je ne peux pas porter de masque intégral. Les demi-masques sont bien, mais ne protègent pas les yeux, notamment vis-à-vis de certains produits irritants. Enfin, les masques FFP2 ne sont pas idéals non plus, car ils prennent l’humidité, se déforment et ne sont pas confortables. J’ai mal derrière les oreilles après les avoir utilisés.

Quelle est, selon vous, la solution pour se protéger au mieux des gaz et des poussières ?

F. H. - Je pense qu’il faut avant tout penser prévention des risques respiratoires. Je trouve que l’on ne parle pas beaucoup de tout ce qui porte sur les problèmes respiratoires, alors que c’est un sujet très important. Dans l’un de nos bâtiments d’engraissement, nous avons mis en place des racleurs en V afin d’exporter le phosphore et l’azote. Cette technique, associée à une bonne ventilation, permet également de réduire fortement les odeurs et les émanations gazeuses. Dans ces salles, les conditions de travail sont bonnes sans avoir besoin de moyens de protection. Il nous reste maintenant à améliorer les autres bâtiments de post-sevrage et d’engraissement. Si, à l’avenir, nous pouvons supprimer le stockage des effluents sous les animaux, ce serait une belle avancée d’un point de vue de la qualité de l’air. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Pour les moyens de protection, il faudrait trouver le bon compromis en matière de confort, de protection, de poids et de prix, pour que leur utilisation devienne un réflexe. Il faudrait aussi des boîtes de rangement adaptées aux masques et faciles d’accès. Aujourd’hui, cela n’existe pas.

Solène Lagadec, solene.lagadec@bretagne.chambagri.fr

Le masque idéal doit pouvoir être proposé aux travailleurs

 

 
solène lagadec
Solène Lagadec, Chambre d'agriculture de Bretagne. © Chambre d'agriculture de Bretagne

Solène Lagadec, Chambre d’agriculture de Bretagne

« Aujourd’hui, le port du masque respiratoire est peu intégré dans le quotidien des travailleurs en élevage et c’est problématique. Pour permettre aux éleveurs et à leurs salariés d’utiliser des masques en routine dans leur élevage, il va falloir lever plusieurs leviers : leur proposer des masques qui répondent à leurs besoins (confort, poids, prix) et avec la bonne organisation associée (boîtes de rangement adaptées et bien positionnées dans l’élevage). Des premiers tests de masques ont montré qu’aucun ne répondait à ces critères. L’objectif du projet QualiAir sera donc de mettre au point, en collaboration avec les travailleurs et les fabricants, le masque idéal à porter en élevage. »

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