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Le diagnostic SDRP par des prélèvements de salive est fiable

Avec un dispositif de une corde pour quinze porcs 80 % des porcs sont venus la mâcher en 45 minutes.
Avec un dispositif de une corde pour quinze porcs 80 % des porcs sont venus la mâcher en 45 minutes.
© C. Gérard

La technique souvent appelée de la « corde à mâcher » est utilisée pour diagnostiquer le SDRP dans les élevages. Un kit Elisa disponible sur le marché permet de détecter les anticorps de la salive (et autres fluides de la bouche) prélevée au moyen d’une corde suspendue dans la case. En comparant les premiers résultats obtenus sur des porcs en croissance, soit par la salive, soit par des prises de sang (six élevages sur dix étudiés, 669 échantillons), les équipes de l’Anses Ploufragan montrent que la technique Elisa sur salive semble en moyenne aussi sensible que celle sur sérum (96 %), mais serait un peu moins spécifique (95 %). Pour les porcs en croissance, l’échantillon correspond à un nombre important d’animaux, prélevés sans efforts et sans contention : les mesures montrent en effet que, avec un dispositif de une corde pour quinze porcs laissée 45 minutes dans la case, 80 % des porcs sont venus la mâcher et 80 % de ceux-ci dans les dix premières minutes. Christelle Fablet calcule que, même s’il existe des variations entre élevages, il faut en moyenne six minutes pour qu’un porc vienne mordiller la corde.
Pour les truies, la problématique est un peu plus compliquée. Des mesures effectuées dans l’élevage de Crécom avaient montré que la proportion de truies venant mâcher le support collectif est affecté par le mode de logement et l’âge des animaux.

Des mesures effectuées dans 32 élevages entre février et septembre 2014 montrent
d’importantes différences de comportement des truies selon les élevages et les cases au sein d’un élevage, avec davantage de difficultés dans les élevages conduisant leurs truies sur paille. Peut-être ces animaux ont-ils suffisamment de support à mâcher…
Les mesures se poursuivent afin d’établir des protocoles de prélèvements sur truies en groupe qui puissent rendre cette technique de diagnostic plus efficiente. Ce qui rendra bien évidemment le diagnostic moins cher et moins pénible pour l’opérateur qu’une prise de sang. Celle-ci est jugée difficile pour 40 % des élevages étudiés en raison de l’agressivité des truies, en particulier les autres truies de la case, venant volontiers « défendre » la truie prélevée.

La salive permet de suivre la circulation du virus du SDRP en élevage

Les vétérinaires de la Selas Breizhpig ont démontré la validité de la technique Elisa sur salive pour fournir un diagnostic différentiel du virus du SDRP et suivre sa circulation dans l’élevage.Ils ont effectué des essais dans deux élevages naisseur-engraisseurs finistériens infectés par le SDRP, avec une faible circulation du virus en engraissement. Du post-sevrage à la fin d’engraissement, des mesures ont été effectuées sur quatre clases d’âge différentes, sur des prélèvements de fluides oraux au moyen d’une corde et sur les sérums de ces mêmes porcs. L’objectif était évidemment de comparer les niveaux d’anticorps fournis par les tests Elisa (Idexx) avec ces deux techniques de prélèvement. Au final, les vétérinaires concluent qu’il existe une très bonne corrélation entre le pourcentage de porcs séropositifs identifiés selon les deux méthodes. « La technique du prélèvement de salive se révèle donc tout à fait intéressante puisqu’elle permet de réduire les coûts, la pénibilité, travailler sur des échantillons plus importants d’animaux et ceci dans un meilleur respect du bien-être animal », résume Claudio Trombani, vétérinaire Breizhpig qui témoigne que la technique s’impose très vite au sein de sa Selas. Il prévient toutefois qu’elle n’est fiable qu’à condition de bien respecter les recommandations, à savoir une corde pour quinze animaux, et le respect de la chaîne du froid des prélèvements, ceux-ci pouvant d’ailleurs tout à fait être congelés pour attendre la livraison au laboratoire.

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