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L’alimentation de précision étudiée par l'Inra

L’individualisation de l’alimentation des truies avec les boucles RFID permet de mieux répondre à leurs besoins nutritionnels tout en réduisant les apports et les rejets. Avec à la clé une baisse du coût alimentaire.

Jean-Yves Dourmad, Inra de St Gilles. "Nous avons aujourd’hui toutes les informations nécessaires à une alimentation de précision."
© D. Poilvet

L’Inra a présenté aux dernières Journées de la recherche porcine une étude dont l’objectif est de développer un système d’aide à la décision (SAD) qui pourrait être intégré à un dispositif d’alimentation automatique (DAC) pour les truies en gestation. L’objectif étant que les apports calculés à l’échelle de l’animal correspondent mieux aux besoins des animaux qu’une alimentation gérée à l’échelle d’un groupe. Le calcul des besoins des animaux se fait à partir de modèles mathématiques (logiciel Inraporc) qui prennent en compte les caractéristiques de la truie : génétique, rang de portée, prolificité attendue, stade de gestation, état corporel (poids et épaisseur de lard dorsal) et activité physique. Certaines récoltes de données sont encore en phase d’expérimentation, par exemple les accéléromètres qui mesurent l’activité physique de l’animal. Les mesures des ELD se font encore manuellement, mais des technologies, pour le moment trop onéreuses, existent déjà pour les automatiser. Les données environnementales (type de sol, température ambiante) sont également prises en compte. "Nous avons aujourd’hui les outils nécessaires pour collecter toutes ces informations", souligne Jean-Yves Dourmad, chercheur à l’Inra.

Mélange de deux aliments de valeurs protéiques différentes

Le SAD prend en compte en temps réel l’ensemble de ces critères. À l’aide d’équations décrivant l’utilisation des nutriments par la truie (besoins d’entretien, de croissance pour les cochettes, des foetus en gestation), il envoie la meilleure décision au DAC. L’alimentation de précision est obtenue en mélangeant 2 aliments de même valeur énergétique, mais avec des teneurs en protéines et en acides aminés digestibles différentes. Elle réduit la proportion de truies qui recevaient des apports de lysine inférieurs à leurs besoins, ainsi que la proportion de truies en suralimentation. En gestation, les résultats de l’alimentation de précision montrent une réduction des apports en protéines et de lysine de 25 %, comparativement à l’alimentation conventionnelle. Les besoins des jeunes truies sont mieux couverts en fin de gestation et les apports en excès minimisés pour les vieilles truies en début de gestation. La même démarche peut se faire en lactation, durant laquelle les besoins varient beaucoup en fonction du nombre de porcelets à la mamelle.

Raisonner l’alimentation en termes de noyaux

"Cette approche individuelle nécessite de repenser totalement l’alimentation des truies, avec un raisonnement en termes de noyaux plutôt que d’aliments types", souligne Jean-Yves Dourmad, qui ajoute qu’en toute logique, le coût alimentaire en sera réduit. Cependant, beaucoup de travail reste à faire. D’un point de vue approche alimentaire tout d’abord : "d’autres nutriments doivent être pris en compte, comme le phosphore, dont la dynamique d’évolution des besoins est différente de celle des acides aminés, ou les fibres, qui jouent un rôle important sur le comportement et la santé digestive". L’autre défi se situe dans le transfert des données des appareils de mesure en élevage, qui devront tous se connecter à l’alimentateur pour lui envoyer les éléments nécessaires au calcul de la ration. Un gros travail de coordination entre les différents équipementiers en perspective !

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