Pour Cooperl, « une taille d’élevage de 500 truies deviendra demain la taille standard pour permettre les investissements nécessaires »
Cooperl défend son modèle de coopérative en filière et poursuit sa stratégie d’amélioration de la durabilité. Cela passe par le développement et la modernisation des élevages de porc.
Cooperl défend son modèle de coopérative en filière et poursuit sa stratégie d’amélioration de la durabilité. Cela passe par le développement et la modernisation des élevages de porc.

« Nous sommes la seule coopérative porcine structurée en filière. Un travail de communication a été mené auprès de nos adhérents ces derniers mois sur cette singularité de fonctionnement, critiquée par la concurrence », a expliqué Bernard Rouxel, président de Cooperl, en amont de l’assemblée générale du 20 juin qui s’annonçait dans un climat bien plus serein que celle de l’an dernier.
En 2024, l’activité du groupement s’est de nouveau contractée avec une baisse de 3,8 % des volumes, soit 4,9 millions de porcs commercialisés sur l’année. Le volume de porcs abattus par Cooperl est en revanche resté stable à 4,4 millions de porcs. « Ce sont les débouchés extérieurs qui ont été ajustés », précise son dirigeant Emmanuel Commault.
Avec un chiffre d’affaires de 2,7 milliards d’euros en 2024, le résultat baisse à 6,28 millions (contre 16,4 millions en 2023) du fait de la contraction des volumes et d’une augmentation des charges (notamment fiscales). « Nous gardons toutefois une structure financière favorable. »
Durabilité de la filière porcine
Avec sa démarche Solutions 2030, Cooperl a mis l’amélioration de la durabilité de la filière porcine au cœur de sa stratégie. Elle s’exprime à travers deux axes forts : le bien-être animal (93 % des éleveurs ne castrent plus les porcelets, arrêt progressif de la coupe des queues, 55 % des élevages engagés dans la démarche porc sans antibiotique) ainsi que l’axe environnemental. La démarche Porc Bien-Être (PSE) a cette année obtenue par l’Ademe et l’Inrae la reconnaissance de « porc à impact carbone réduit » (-8,6 % d’émissions de carbone par rapport au porc conventionnel moyen français).
Pour la Cooperl, ces performances économiques et environnementales sont rendues possibles par l’investissement dans le développement et la modernisation des outils de production. « Les attentes sociétales sur le bien-être animal sont légitimes. Elles nécessitent d’investir dans des technologies plus coûteuses. La seule variable maîtrisable par l’éleveur face à l’augmentation des charges fixes, c’est le volume ! », souligne Emmanuel Commault. Pour Bernard Rouxel, l’enjeu est aussi d’avoir des exploitations transmissibles avec une taille minimale pour investir et moderniser l’outil de production. « Une taille d’élevage de 500 truies deviendra demain la taille standard pour permettre les investissements nécessaires. » Elle est aujourd’hui d’environ 270 truies au sein du groupement.
La filière Cooperl continue de miser sur la montée en gamme par des cahiers des charges privés, dans lesquels sont engagés 50 % des éleveurs. « C’est ce qui permet d’améliorer la plus-value technique et le taux de marges des élevages. On ne peut réussir à se différencier de la concurrence des produits étrangers que par une montée en gamme, avec des élevages plus vertueux et plus grands », appuie Emmanuel Commault.