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Cirhyo sécurise sa production de porcs charcutiers

Le principal groupement de la région Auvergne-Rhône-Alpes mise sur la diversité des modèles d’élevage pour maintenir la production de porcelets et assurer un approvisionnement de porcs charcutiers de qualité à ses outils d’abattage.

Noël Thuret (à gauche) et Philippe Chanteloube, président et directeur du groupement Cirhyo. « La restructuration et l’agrandissement des élevages naisseur-engraisseur ...
Noël Thuret (à gauche) et Philippe Chanteloube, président et directeur du groupement Cirhyo. « La restructuration et l’agrandissement des élevages naisseur-engraisseur a constitué le gros du développement de ces dernières années. »
© D. Poilvet

Avec 500 adhérents, 60 000 truies en production et près de 1,4 million de porcs charcutiers commercialisés en 2022, le groupement Cirhyo basé à Montluçon dans l’Allier est la plus importante organisation de producteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura). 

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« Nos adhérents sont implantés dans des zones à faible densité porcine, ce qui leur garantit un bon statut sanitaire et un fort lien au sol, décrit Philippe Chanteloube, son directeur. 70 % des porcs issus de nos élevages sont alimentés avec une fabrique d’aliment à la ferme. » La proportion est la même (70 %) pour les truies détenues par des éleveurs naisseur-engraisseur ou multiplicateur. La taille moyenne de ces élevages est de 250 truies. 

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« La restructuration et l’agrandissement des élevages naisseur-engraisseur ont constitué le gros du développement de ces dernières années, souligne Philippe Chanteloube. Le renouvellement des générations se passe bien. Ces éleveurs sont financièrement autonomes. C’est particulièrement vrai dans les zones céréalières, où la plupart ont des projets de rénovation ou de développement », se réjouit-il. Ces structures céréalières se situent essentiellement au nord de la zone d’activité de Cirhyo (départements du Cher, de l’Indre, de la Marne et de l’Aube). La région Aura présente aussi des zones céréalières (bassin de la Limagne et département de l’Ain notamment), mais également beaucoup de territoires ou la mixité porcs-bovins est encore très importante. Cette structure d’élevage s’est développée à partir des années soixante-dix. De récents travaux portés par l’association Porc Montagne ont mis en avant la complémentarité de ces deux productions animales dans les territoires herbagers du Massif central (voir Réussir Porc avril 2021). « Leur potentiel de développement est moins important que celui des structures adossées aux céréales, à cause de plans d’épandages parfois limités », déplore Noël Thuret, le président de Cirhyo. « Cependant, elles sont parfaitement viables. Leur assise foncière importante améliore leur résilience économique. Ce sont des éleveurs passionnés par l’élevage. Et ils profitent actuellement d’une conjoncture plutôt favorable au porc. »

Maintenir la production de porcelets

En parallèle à ces ateliers naisseur-engraisseur, un parc de quinze maternités collectives regroupe 20 % des truies du groupement. Ces élevages approvisionnent les post-sevreurs engraisseurs et les engraisseurs actionnaires, ainsi que des engraisseurs à façon et depuis peu des naisseurs-engraisseurs qui ont décidé d’arrêter les truies et de les remplacer par du post-sevrage engraissement. Cirhyo est actionnaire partiel ou majoritaire de la plupart de ces maternités. « L’objectif de nos prises de participation dans ces outils est de garder une production suffisante de porcelets au sein du groupement. C’est la base du maintien de notre activité », explique Philippe Chanteloube. « Cirhyo n’a pas pour vocation à être propriétaire à terme de ces outils de production, tient cependant à préciser Noël Thuret. Ce sont la plupart du temps des opérations de portage temporaires qui aident les jeunes à s’installer. La plupart des créations de maternités collectives sont initiées par des éleveurs engraisseurs qui veulent sécuriser leurs approvisionnements en porcelets de qualité. » Ces maternités collectives ont des cheptels supérieurs à 700 truies. « C’est la taille critique minimale nécessaire pour un bon fonctionnement », estime Philippe Chanteloube. « Il faut qu’il y ait au moins trois salariés afin d’avoir de bonnes conditions de travail : des horaires fixes, des journées équilibrées, un travail en équipe et une gestion simplifiée des jours de repos et des congés. » Un chef d’élevage qualifié dirige le travail de l’équipe. « La plupart des salariés ne sont pas issus du milieu porcin. Ils sont formés en interne. Des échanges sont organisés entre les élevages. » Le groupement travaille aussi en partenariat avec le lycée agricole d’Ahun, dans la Creuse, qui propose un certificat de spécialisation niveau 4 « Conduite d’un élevage porcin ». Les équipes de salariés sont assistées par un technicien référent du groupement dont le rôle est essentiel. Il collabore avec les éleveurs actionnaires à la gestion de l’élevage : recrutement et management des salariés, conduite d’élevage, gestion du troupeau reproducteur, planning des livraisons de porcelets…

Une implication dans l’aval

Cirhyo est également engagé dans l’aval. Le groupement détient 25 % des parts de la société Tradival en partenariat avec le groupe coopératif Sicarev Coop. Tradival exploite notamment les deux abattoirs de porcs à Lapalisse (Allier) et Fleury-les-Aubrais (Loiret). Ils abattent 75 % de la production des adhérents de Cirhyo. « Cette prise de participation était vitale pour notre production, afin d’éviter la fermeture de ces outils qui aurait signifié la fin de la production porcine dans nos régions. » L’abattoir de Lapalisse est essentiellement orienté vers les marchés régionaux riches d’entreprises de charcuterie salaison (troisième région de production en France). Celui de Fleury-les-Aubrais, plus au nord, approvisionne plutôt les marchés nationaux. Sa récente modernisation devrait lui permettre d’obtenir des homologations pour valoriser certains produits à l’export. Le groupement approvisionne également l’abattoir des Crêts dans l’Ain, les sociétés Hassenforder dans l’Allier et Limoujoux dans le Puy-de-Dôme, ainsi que de nombreux petits abattoirs locaux.

En chiffres

Le groupement Cirhyo (chiffres 2022)

500 adhérents
585 sites d’élevage
1,4 million de porcs charcutiers commercialisés
59 300 truies en production

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