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« Avec le suivi à la bande, nous chiffrons l’impact de nouvelles stratégies de notre atelier porc»

À la SARL de la Ville Corvec, le suivi à la bande proposé par Nutrifirm a permis aux éleveurs d’améliorer leurs performances technico-économiques et de comparer en temps réel l’impact financier de différentes options testées sur leur exploitation.

À Caro dans le Morbihan, Florence Gueho et Jérémy Mainguy pilotent depuis deux ans leur atelier porc de 200 truies naisseur-engraisseur avec un outil de gestion technique immédiate proposé par Jérôme Planté, le directeur technique de leur fournisseur d’aliments Nutrifirm. « Malgré l’utilisation d’un logiciel de GTTT et d’une GTE trimestrielle, nous avions atteint un plafond en termes de performances techniques », explique Florence. « Nous sentions que nous avions du potentiel de progrès, mais nous n’arrivions pas à l’exprimer. La mise en place d’une gestion immédiate bande par bande avec l’aide de Jérôme nous permet désormais d’être hyper réactif pour apporter des actions correctives immédiates en cas de problème ou pour valider une nouveauté testée sur l’exploitation. Elle nous a permis de faire progresser nos performances techniques et économiques. » Le suivi à la bande proposé par Jérôme Planté intègre à la fois les performances de reproduction des truies et celles des porcs charcutiers jusqu’à l’abattage. « Les écarts de marge s’expliquent toujours essentiellement par la productivité numérique et par les kilos produits », justifie le technicien. « Avoir un œil permanent sur ces deux critères est indispensable pour optimiser la rentabilité de l’élevage. »

Suivi à la bande

Toutes les cinq semaines, à chaque sevrage, les éleveurs envoient à Jérôme un fichier récapitulatif produit par leur logiciel de GTTT Pig’up des résultats de la bande de truie sevrée. Les critères de productivité à la portée sont reportés dans un fichier Excel. Ils sont ensuite complétés par les performances des animaux de la bande entre le sevrage et la vente, ainsi que par les caractéristiques de carcasse récupérées dans l’intranet d’Uniporc. « Une ligne de résultat par bande et des codes couleurs permettent immédiatement de mettre en évidence le niveau de performance de chaque critère analysé par rapport à la moyenne du groupe géré par ce programme », explique le technicien. La synthèse des performances d’élevage aboutit au final au nombre de kilos de carcasse produit par la bande, « le critère le plus important pour écraser le coût de production ». Il est complété par les performances de carcasse et par la plus-value à l’abattoir.

Résultats de tests en temps réel

« Cette méthode de travail nous permet désormais de tester des changements de conduite ou de fournisseurs en temps réel », souligne Jérémy Mainguy. « Nous avons ainsi décidé de changer de génétique mâle afin d’améliorer les croissances en engraissement. » Il précise que ce choix ne s’est pas fait uniquement sur le critère du GMQ. La nouvelle génétique testée sur trois bandes a effectivement amélioré la croissance des animaux entre le sevrage et la vente de 27 grammes par jour en moyenne. L’âge moyen à l’abattage est passé de 176 à 173 jours. Le poids de carcasse a légèrement augmenté de 700 grammes. Elle a aussi contribué à diminuer le taux de pertes en maternité grâce à des porcelets plus vigoureux à la naissance. L’ensemble de ces améliorations ont permis de produire 56 kg de carcasse de plus par portée. « En revanche, le taux de muscle des pièces (TMP) a été pénalisé et la plus-value a diminué de 2,1 c/kg, ce qui nous a fait douter de la pertinence de ce choix. » Un calcul économique incluant l’impact de chacun de ces critères a cependant révélé au final un gain net de 1,74 euro par porc vendu, validant ainsi le choix de la nouvelle génétique. « Sans la gestion immédiate, nous n’aurions certainement pas pu mesurer cet écart », constate l’éleveur. Le prochain challenge va consister à comparer les performances de l’alimentation à la soupe des engraissements existants de l’élevage à une alimentation individuelle multiphase qui équipe depuis peu un bâtiment extérieur rénové. « L’objectif est d’évaluer l’intérêt de cette nouvelle technique d’alimentation par des chiffres précis. Pour cela, la gestion à la bande nous donne les moyens d’avancer », concluent Florence Gueho et Jérémy Mainguy.

Fiche élevage

SARL de la Ville Corvec à Caro (Morbihan)

Florence Gueho et Jérémy Mainguy + un salarié et une apprentie
200 truies naisseur-engraisseur
280 hectares de SAU (Maïs, blé, orge, colza, légumes)
FAF partielle (complémentaires en engraissement) + aliment du commerce (truies et post-sevrage)

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