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Phytosanitaire : deux nouvelles molécules pour lutter contre l’oïdium de la vigne

L’actualité des fongicides viticoles anti-oïdium est marquée par deux nouvelles matières actives, la méfentrifluconazole en conventionnel et le blad en biocontrôle.

<em class="placeholder">vigne de cépage chardonnay infectée par de l&#039;oïdium. grappe de raisin présentant des symptômes de la maladie. Grain éclaté.</em>
Contre l'oïdium de la vigne, deux nouvelles spécialités sont lancées pour cette campagne.
© J. -C. Gutner

L’arrivée de nouvelles molécules conventionnelles est devenue rare, au point qu’on ne pensait plus en voir. Et pourtant ! Cette campagne est marquée par l’apparition de la méfentrifluconazole, une azole de nouvelle génération, incarnée par le produit Revyvit de BASF. Une arme supplémentaire contre l’oïdium ainsi que le black-rot. « Il s’agit d’un produit ayant un classement toxicologique et écotoxicologique favorable, puisqu’il n’est ni CMR ni perturbateur endocrinien, et avec une formulation haut de gamme conférant une résistance particulière aux UV et au lessivage », décrit Antonio Garcia, responsable technique réglementation chez BASF.

Si la molécule est originale, la famille, elle, est déjà bien connue, puisqu’il s’agit d’une IDM (IBS du groupe 1). « Mais sa conformation est spécifique, ce qui lui confère une efficacité même en cas de résistance aux IBS avérée », poursuit Antonio Garcia. Pour Éric Chantelot, référent phytosanitaire à l’IFV, cette arrivée du Revyvit est une bonne nouvelle pour la gestion des résistances, même si « les viticulteurs sont moins en attente sur les produits anti-oïdium ». L’appartenance à la famille des IDM restreint son utilisation à une seule utilisation par campagne, selon la note commune de résistance en vigne. « Une autre particularité du Revyvit est d’être le premier en France à être homologué en intégrant une dose qui s’adapte à la surface foliaire », annonce le responsable de chez BASF. De façon concrète, le produit est autorisé à hauteur de 2 litres par hectare, mais l’usage recommandé est de 1 litre pour 10 000 m2 de végétation.

BASF préconise une utilisation à la fleur, entre les stades BBCH 59 et 73. Thierry Favier, expert technique vigne du groupe CAPL, aurait tendance à l’employer plutôt en préfloraison. « Pour l’utiliser à moindre dose et donc à moindre coût, car le seul bémol de ce produit sera son prix », estime-t-il. BASF ne communique pas de tarif, mais le place dans la gamme entre le Dynali de Syngenta et le Luna de Bayer. Sur l’efficacité, Thierry Favier n’a rien à redire. « Je l’ai travaillé sur deux campagnes, dont 2024, et malgré la situation oïdium parfois très difficile sur certains chardonnays la molécule a bien tenu », assure-t-il. L’expert estime par ailleurs que le Revyvit apportera une bouffée d’oxygène dans la lutte contre le black-rot, maladie contre laquelle certaines molécules clés ont disparu ces dernières années.

Luna Sensation, privé d’AMM, devrait revenir à la vente en 2026

Sur le segment des anti-oïdiums conventionnels, l’année 2025 est également marquée par l’absence du Luna Sensation à la vente. Cela s’explique par une perte de l’usage en vigne lors du renouvellement de l’AMM en avril. La commercialisation s’est arrêtée en octobre 2024, mais pour ceux qui auraient fait du stock, l’utilisation est autorisée jusqu’à fin 2025. « Le dossier a été reposé à l’Anses avec les informations à jour, et nous devrions en toute logique retrouver le Luna à la vente en 2026 », dévoile Hermann Yadjia, chef marché vigne chez Bayer. Dans l’attente, la firme a ressorti sa spécialité Corail, à base de tébuconazole, offrant au passage une solution plus économique dans l’actuelle situation tendue de la filière.

Toujours contre l’oïdium, Certis Belchim lance cette année le produit Problad, un fongicide de biocontrôle issu de graines germées de lupin. Le principe actif, nommé blad, est une petite protéine aux propriétés antifongiques, agissant par contact et avec un mode d’action multisite. La firme le préconise en solo à 2 l/ha après la floraison, en alternance avec d’autres produits. « C’est une nouveauté intéressante, estime Éric Chantelot, sauf d’un point de vue économique. C’est là son principal point faible. » Problad est également homologué contre le botrytis, à une dose de 3,2 litres par hectare. Certis Belchim le recommande sur les stades clés que sont la chute des capuchons floraux, la fermeture de grappe et la véraison.

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