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ROM Sélection prend de la hauteur

Direction les hauts plateaux du Cézallier dans le Cantal pour l’assemblée générale de ROM Sélection le 3 juin dernier. La section Bizet avait bien fait les choses avec une superbe réception par la famille Champaix au Gaec Élevage Champaix du Bac à Allanche.

<em class="placeholder">Brebis Bizet du Gaec Élevage Champaix du Bac à Allanche (Cantal).</em>
L’Assemblée générale de ROM Sélection s'est tenue le 3 juin dernier, au Gaec Élevage Champaix du Bac à Allanche. Les éleveurs ont fait visité leur ferme et ont pu montré l'excellence de la génétique de leur troupeau.
© F. Tahon

La journée démarrait par une visite de l’élevage, un troupeau de 600 brebis de race Bizet, la belle au chanfrein et au front blanc sur toison crème. Les lots d’agneaux, tant en pur qu’en croisé, ont marqué les esprits, tant les animaux étaient de qualité. Adhérents à l’organisme de sélection Races ovines des massifs (OS ROM), les deux éleveurs cantalous valorisent leur production notamment via la commercialisation des reproducteurs.

<em class="placeholder">Mouton Bizet</em>
La race Bizet a été récemment inscrite sur la liste des races menacées et est soutenue à ce titre par le Conseil Régional Auvergne Rhône-Alpes. © OS ROM
Le couple Champaix est très attaché à la race Bizet, « une race locale parfaitement adaptée à nos conditions d’élevage » selon leurs dires, récemment inscrite sur la liste des races menacées et soutenue à ce titre par le Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes. Dans leur système, les brebis sont conduites selon un système de trois agnelages en deux ans (agnelages en août, novembre et février/mars), permettant une productivité numérique de 144 %. La reproduction est conduite en race pure et en croisement avec des béliers de race Suffolk.

Le pastoralisme au cœur des débats

On ne pouvait pas être sur la magnifique région du Cézallier sans aborder la thématique du pastoralisme et des estives. Un exposé conjoint de Laurent Bouscarat (directeur d’Auvergne estives) et de Claude Soulas (chargé de mission au Coram sur « 2026 l’année mondiale du pastoralisme ») a permis de resituer la place des races ovines locales et de leurs programmes de sélection au cœur de cette question cruciale pour l’avenir de l’élevage de montagne.

Claude Soulas a souligné, via l’exemple des races ovines laitières des Pyrénées dans les années soixante, que les changements climatiques et sociétaux conduiraient les programmes de sélection vers une évolution des critères retenus, rajoutant l’aptitude à la marche, la résistance aux strongles et, pourquoi pas, la résistance face aux maladies émergentes aux critères plus quantitatifs. Cette évolution est déjà en cours pour certaines races de ROM Sélection comme la Blanche du Massif central (BMC).

Le choix judicieux de races locales

« Il existe 200 000 hectares d’estives exploitées en Auvergne avec des races locales adaptées aux territoires et avec des hommes et leurs savoir-faire, à la fois ancestraux et modernes », indiquait pour sa part Laurent Bouscarat. Présent également, Patrick Escure, président de la chambre d’agriculture du Cantal, rappelait que les éleveurs avaient fait les bons choix dans les années 1960-1970 en valorisant les races ovines locales, au contraire des bovins et qu’un lobbying important était devant la profession régionale pour démontrer que pastoralisme allait obligatoirement de pair avec élevage de ruminants.

Le représentant de la Draaf, Laurent Robert, a souhaité insister sur l’importance des animaux pour le maintien des milieux ouverts, le modèle agricole extensif du Massif central n’étant pas, loin s’en faut, le modèle productiviste que l’on retrouve dans d’autres régions de France et qui représente pourtant et malheureusement, le « modèle agricole » dans l’esprit du grand public.

<em class="placeholder">Dominique Pauc, président de l&#039;OS ROM</em>
Dominique Pauc, président de l'OS Races ovines des massifs et éleveur ovin en Lozère espère que "les politiques environnementales prendront en compte l'importance des programmes de sélection des races locales dans ce quelles apportent au pastoralisme et à l'ouverture des milieux." © B . Morel
Le président de l’OS ROM, Dominique Pauc, a souligné pour sa part « qu’un des enjeux majeurs pour ROM Sélection sera d’arriver à inclure nos programmes raciaux dans les politiques publiques environnementales au travers du pastoralisme et des pâturages ouverts, le tout au service des éleveurs, base même de l’existence de l’OS. »

Une OS sur tous les fronts

L’année 2024 a été marquée par le dramatique épisode de FCO 3 et 8, le Massif central se trouvant à l’intersection entre les deux zonages et par des prédations répétées du loup sur les troupeaux. Le travail de recherche et développement et d’évolution des schémas de sélection s’est poursuivi malgré tout, axé sur deux thèmes majeurs : la résilience face aux changements climatiques (par la mesure de l’aptitude à la marche notamment) et la résistance face aux vers gastro-intestinaux. L’objectif étant à terme d’intégrer ces nouvelles données dans les index. D’autres sujets font l’objet de travaux de recherche comme les mammites ou encore l’intégration de la génomique dans les index.

ROM Sélection, c’est aussi un important organisme de contrôle de performances géré par Gaëtan Grenet, avec 19 000 brebis contrôlées dans 48 élevages. Au niveau de la promotion, il faut souligner que la ferme génétique de Paysat-Bas a accueilli en mai 2024 l’étape régionale des Ovinpiades mondiales.

Chiffres clés

ROM Sélection en 2024 :

6 races (Bizet, Blanche du Massif central, Grivette, Limousine, Noire du Velay et Rava) ainsi que la Southdown

163 adhérents et 55 358 brebis

1 015 interventions en élevage

10 250 jeunes reproductrices et 861 béliers commercialisés

9 141 inséminations animales en BMC et Limousine

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