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Reprise d’état des brebis sans soucis de bien-être

Les brebis peuvent pâturer les couverts à l’automne sans préjudice pour leur bien-être. Au contraire, elles reprennent même de l’état.

Les différentes mesures et notations liées au bien-être animal et à la santé enregistrées au cours des études menées au lycée agricole de Montargis (Loiret) ou à celui de Bourges (Cher) n’ont pas mis en évidence des problèmes de santé majeurs qui seraient liés au pâturage des couverts végétaux. « Les boiteries ont été peu nombreuses sur les deux automnes de suivi réalisés », explique Laurence Sagot du Ciirpo. La proportion de brebis présentant des boiteries sévères reste inférieure à 1 % mais de 1 à 4 % des animaux se déplacent de façon légèrement saccadée, symptôme d’une boiterie légère. Il s’agit le plus souvent de « mal blanc » lié à l’humidité du couvert et du sol. Un passage au pédiluve suffit à enrayer cette pathologie à condition d’être réalisée dès les premiers signes de boiteries. D’autre part, les brebis sont propres. Aucune souillure n’a été enregistrée au niveau des flancs et au plus 2 % des femelles affichent une diarrhée susceptible de pénaliser leur bien-être.

De plus, quelles que soient les conditions météorologiques, la laine joue son rôle de protection : toutes les toisons sont sèches côté peau même en période d’intempéries. Car il est bien évident que les brebis ne sont pas fraîchement tondues, c’est-à-dire qu’elles ont plus d’un mois de repousse de laine pour pâturer en automne et début d’hiver. Enfin, les notations relatives aux maladies respiratoires (toux, respiration entravée, écoulement nasal) ne révèlent aucun problème lié au pâturage des couverts végétaux.

Vigilance sur la toxémie de gestation au retour en bergerie

Autre avantage des couverts, les brebis ne se parasitent pas sur les couverts végétaux car le cycle des parasites a été rompu. Elles conservent ainsi leur statut de l’entrée sur les parcelles.

Attention toutefois lors du retour à la bergerie où les brebis risquent une toxémie de gestation avec le changement d’alimentation. Cette pathologie touche les brebis prolifiques et en bon état corporel lors du dernier mois de gestation. Les signes en sont assez spécifiques dans le dernier mois de gestation : piétinement sur les postérieurs puis position couchée, pattes postérieures souvent étirées vers l’arrière, manque d’appétit, odeur de « pomme » de l’air expiré. La guérison est possible si les brebis malades sont diagnostiquées très tôt. Les bases du traitement de la toxémie de gestation consistent à rétablir le statut énergétique de la brebis par l’administration de glucose et de calcium, une hypocalcémie accompagnant toujours la toxémie.

Les brebis ont repris des formes à l’automne

Au final, avec une ressource alimentaire suffisante, les brebis maigres sont en prise d’état corporel sur les couverts végétaux et les brebis en état se maintiennent, y compris en fin de gestation. Pour exemple, à l’EPLEFPA de Montargis, les brebis en classe 3 et plus sont passées de 8 à 62 % en 42 jours de pâturage pendant l’automne 2015 (voir graphique). « Cette étude a été pour nous l’occasion d’oser sortir les brebis sur les parcelles dédiées aux grandes cultures avec une clôture mobile, apprécie Capucine Jarlot, directrice de l’exploitation du lycée de Montargis. Nous avons été agréablement surpris par le bon respect de cette clôture par nos animaux. Depuis, nous faisons pâturer une quinzaine d’hectares de couverts chaque année, ce qui permet de prolonger le pâturage tard en automne et de ne rentrer les brebis concernées que 15 jours avant l’agnelage lorsque les conditions sont favorables. Le temps de pose et dépose des clôtures est à prendre en compte mais les économies en concentrés, fourrage et paille sont intéressantes. »

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