Aller au contenu principal

Question à François Cholat, président du Snia, syndicat national de l’alimentation animale
Crise énergétique : quels leviers pour réduire la consommation de 10 % dans la fabrication d'aliments pour ovins ?

Question à François Cholat, Président du Snia, syndicat national de l'alimentation animale
Question à François Cholat, Président du Snia, syndicat national de l'alimentation animale
© Intercéréales

Au niveau de nos outils de fabrication d’aliments pour les animaux, nous travaillons déjà depuis longtemps sur les économies d’énergies. Si notre secteur consomme peu de gaz par rapport à la consommation totale de l’industrie française (moins de 0,4 %), il est utilisé dans presque toutes nos usines. En englobant les augmentations des prix du gaz, de l’électricité et des carburants (pour le transport), nous estimons la hausse du coût de production entre 5 et 20 €/t dans les mois à venir.

Les fabricants d’aliments ont besoin du soutien des pouvoirs publics pour activer les nouveaux leviers de compétitivité

Face à cette situation inédite, nous avons créé une cellule de suivi, composée d’entreprises, pour faire un état des lieux et identifier les leviers à activer. Certaines économies encore possibles sont en cours de chiffrage, même si les 10 % demandés par le gouvernement nous paraissent très élevés. Nos process sont déjà optimisés et une réduction de la consommation de gaz induirait une perte de rendement, une baisse de la qualité des granulés et pourrait même - dans certains cas - avoir des conséquences sanitaires. En effet le gaz est utile dans nos process pour la production de vapeur, afin de pouvoir conditionner, conserver et améliorer la digestibilité. La sécurité sanitaire des aliments, notamment ceux destinés à la volaille, est également un objectif de nos procédés de fabrication. Nos entreprises continuent leurs efforts pour améliorer la sobriété énergétique de la nutrition animale. Côté transport, nous avons renouvelé notre proposition au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire de passer la capacité des porteurs à 36 t, contre 32 aujourd’hui. Cela engendrerait une économie de carburants, et diminuerait le nombre de camions porteurs sur les routes.

Pas de ruptures d’approvisionnements

Nous travaillons également sur des scenarii de rupture des approvisionnements. Si certains fournisseurs ne peuvent nous livrer les matières premières, le secteur pourrait se trouver en difficulté. Nous avons ainsi demandé que nos usines soient classées parmi les secteurs prioritaires, ainsi que tous les acteurs de la chaîne des filières végétales et animales. Si nous n’avons pas reçu de réponse positive pour l’heure, nous ne renonçons pas.

80 % des coûts de production de l’aliment étant liés à la matière première, le prix des aliments livrés en élevage a déjà augmenté au cours des derniers mois. Les stratégies d’achat et le travail de formulation des aliments a permis de « tamponner » ou décaler la hausse. Mais, avec le temps, nous n’avons eu d’autre choix que de répercuter les fortes augmentations des matières premières. Nous avons déjà observé un recul des achats d’aliment en France au cours de l’année écoulée, liés à la fois à la conjoncture économique et sanitaire (grippe aviaire), et plus structurellement à la réduction du cheptel, bovin en particulier. Cette baisse des volumes est un indicateur sérieux quant à la situation que traverse l’élevage français. Nous devons donner des signes forts aux éleveurs, pour qu’ils ne cessent pas leur activité. L’avenir de l’élevage en France doit être considéré comme une priorité.

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre