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Presque autant d’herbe et plus de frais sous les arbres

L’ombre des arbres apporte une fraîcheur appréciée par les moutons sans forcement pénaliser la production d’herbe.

Agroof, l’Institut de l’élevage et l’Inra de Theix ont mesuré comment l’ombre des arbres affecte la production des prairies permanente. En 2016 et 2017, ils ont comparé la composition, la productivité et la valeur alimentaire de trois prairies voisines du Puy-de-Dôme plantées avec 0, 60 ou 150 arbres par hectare. Dans l’expérimentation, la productivité a été impactée par la présence des 150 arbres par hectare avec environ deux tonnes de matière sèche par hectare mi-juillet. Par contre, à 60 arbres par hectare, le rendement de la prairie n’est que légèrement plus faible. « Le témoin sans arbre a atteint cinq tonnes de matière sèche par hectare mi-juin alors que la parcelle à 60 arbres atteint les 4,5 t MS une quinzaine de jours après », observe Camille Béral d’Agroof. Sur le second cycle de végétation, après le pâturage des ovins, la pousse de l’herbe est équivalente d’août à octobre quelle que soit la densité de plantation. Si la pousse s’est avérée plus faible sous les arbres, l’herbe y est aussi plus riche en azote et plus digestible. La composition botanique est globalement similaire si ce n’est que l’on observe davantage de houlques laineuses, tolérantes à l’ombre, dans la pâture avec une forte densité d’arbres.

Couper les branches pour faire venir la lumière

En parallèle de ces mesures sur les terres de l’Inra de Theix, des mesures ont été réalisées dans neuf parcelles closes d’Occitanie, d’Auvergne, de Normandie et des Hauts-de-France. Sans surprise, il y a eu moins de production d’herbe et moins de légumineuses en s’approchant des troncs. Avec une centaine d’arbres par hectare, les rendements sont très variables selon la forme et l’ouverture de la canopée. Les arbres avec des hauts jets laissent moins passer la lumière que ceux coupés en têtards. Il en ressort une différence de rendement et un retard de phénologie ; tallage, montaison et épiaison arrivant plus tardivement. « Quand la densité d’arbre est trop limitante pour une bonne pousse de l’herbe, il est possible d’intervenir sur les houppiers pour améliorer les rendements herbacés", recommande ainsi Camille Béral. L’étêtage peut faire revenir de la lumière au sol et les feuilles jetées au sol peuvent servir de fourrages pour les animaux ».

Moins chaud donc moins de stress

En plus de produire du bois ou des fruits, les arbres dans la prairie apportent du bien-être aux animaux. Des mesures de températures et d’humidité relative menées sur le site du lycée de Bonnefont en Haute-Loire ont permis d’objectiver cette affirmation. Ainsi, aux heures les plus chaudes de juillet, à un mètre des noyers noirs âgés de 20 ans, il faisait de 3 à 5 °C de moins qu’au milieu des rangées d’arbres plantés à une densité de 100 arbres par hectare. Il y fait aussi légèrement plus chaud et moins humide la nuit. « Les arbres créent des microclimats qui tamponnent les excès climatiques, note la chef de projet. Cet air plus frais permet de limiter le stress thermique des animaux ».

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