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Formation PâtureSens
Pas d’improvisation pour les clôtures

Comprendre les principes électriques et physiques des clôtures et apprendre bons gestes permettent d’utiliser au mieux son matériel.

Réaliser une belle clôture nécessite de connaître les gestes adéquats et les principes de base et se tenir informé des nouveautés peut faire gagner du temps et de l’effort. C’est ce que propose le cabinet de conseil PâtureSens. Spécialisé en pâturage de précision, l’organisme dispense des formations sur les clôtures, axées sur l’utilisation du high tensile, le fil acier électrifié de référence pour les clôtures fixes. Il y a deux ans, PâtureSens donnait naissance à PâtureVision, une société de vente de matériel de pâturage de bonne qualité et à un prix équilibré. En effet, les équipes de PâtureSens avaient remarqué que « les éleveurs font face à un problème de budget lorsqu’ils mettent en place un système de pâturage tournant dynamique, explique Pierre-Moran Mouchard, technicien ovin et clôture. Le matériel s’avère souvent très cher, les éleveurs vont donc rogner sur la qualité et installer du matériel moins performant et donc l’installation globale fonctionnera moins bien. » Le matériel proposé par PâtureVision provient principalement d’Australie et de Nouvelle-Zélande et le revendeur reste à la pointe des nouveautés produites par les fabricants. Le high tensile est un fil en acier, composé de carbone, de zinc et d’aluminium, ce qui permet d’éviter son oxydation et garantit une bonne conductivité. Le fil ne rompt qu’à partir de tensions supérieures à 500-600 kg (selon la température extérieure, plus il fait froid, plus le fil est cassant). Le high tensile a la particularité de se tendre et de se détendre naturellement.

Les piquets d’angle soutiennent la clôture

Lors de la mise en place de la clôture, le positionnement des piquets d’angle est essentiel. Ce sont eux qui vont absorber toute la tension du fil. Ainsi, s’ils ne sont pas correctement plantés, il faut s’attendre à ce que la clôture ne tienne pas. Ce fameux piquet d’angle peut être soit un piquet en bois, d’environ 20 centimètres de diamètre, qui sera doté d’une jambe de force, soit d’un piquet beefy (fabriqué en Australie) en acier galvanisé. Selon Pierre-Moran Mouchard, ce piquet a une durée de vie d’environ 40-50 ans et est apprécié des Australiens pour sa résistance au feu. Sa forme en Y l’empêche de tourner sous la traction des fils. Tout le long du piquet se trouvent des clips permettant une pose rapide des fils, tout en permettant à l’éleveur de les enlever par la suite, sans avoir à les couper. Le piquet dispose enfin d’une plaque d’ancrage qui l’empêche de ressortir de terre une fois planté. Ce type de piquet ne nécessite pas de jambe de force tant que le nombre de fils est inférieur ou égal à trois. Il faut compter autour d’une bonne quinzaine d’euros par pièce, soit à peu près le même prix qu’un piquet d’angle en bois.

La fibre de verre pour économiser en isolateurs

Dans les lignes droites, le technicien de PâtureVision recommande les piquets en fibre de verre. Ils serviront à maintenir l’écartement entre les fils. La fibre de verre n’étant pas un matériau conducteur, il n’est pas nécessaire d’ajouter des isolateurs, contrairement aux piquets en acier ou en bois. Les piquets en fibre de verre coûtent environ 1,20 euro la pièce et ont une durée de vie supérieure à 30 ans. Pour un parc ovin avec quatre fils électrifiés, il faut compter un piquet en fibre tous les 10-12 mètres (selon la topographie). Si l’éleveur souhaite miser davantage sur une barrière physique donc solide et non simplement psychologique (électrifiée), il devra installer sept fils, avec un piquet acier ou bois tous les 10 mètres et un piquet en fibre de verre tous les deux mètres, mais dans ce cas-là, l’électrification n’est plus indispensable. Les deux fils du bas peuvent être électrifiés pour empêcher la prolifération des herbes hautes et le passage de petits prédateurs. Le high tensile est donc utilisé pour délimiter la clôture fixe, mais pour les limites des paddocks, qui vont potentiellement changer, l’éleveur devrait plutôt utiliser du fil en nylon qui contient des fils plastiques et inox entremêlés. Deux types de fils sont possibles : le fil torsadé, moins cher mais fragile, il faut compter en changer tous les deux ans, ou le fil tressé, plus cher mais qui peut tenir jusqu’à cinq ans.

Prise de terre faible vaut mauvaise clôture

L’électrification est également primordiale dans la mise en place d’une clôture et va jouer un rôle crucial dans son bon fonctionnement. « 90 % des dysfonctionnements d’une clôture électrique sont dus à une prise de terre trop faible », rappelle Pierre-Moran Mouchard. La taille de la prise de terre est définie par la puissance de l’électrificateur. Pour un joule, il faut compter un mètre de prise de terre. « L’implantation de la prise de terre ne doit pas être faite au hasard, insiste Pierre Moran Mouchard. Elle doit être au moins à 50 mètres des premiers bâtiments et il faut espacer deux prises de terre de deux fois la longueur enfouie dans le sol. » En termes de flux électromagnétiques, il est également déconseillé de planter la prise de terre au sud des bâtiments. Pour vérifier que la prise de terre est efficace, le technicien propose un test simple : placer un piquet en fer dans la clôture pour « absorber » toute l’électricité. La charge électrique au niveau de la prise de terre doit être inférieure à 0,3 kilovolt. Si elle est supérieure, la prise de terre est insuffisante.

Mieux gérer le pâturage avec une bonne clôture

Enfin, pour la mise en place de porte, l’éleveur peut avoir recours à un tendeur conducteur. Pour estimer la bonne longueur, il faut diviser par deux la largeur de la porte (pour deux mètres de porte, un tendeur d’un mètre convient). « Pour allonger la durée de vie du tendeur et pour éviter trop d’efforts à chaque passage, je préconise d’augmenter un peu la longueur du tendeur. Par exemple pour une porte de trois mètres, le tendeur peut mesurer deux mètres », détaille le formateur. Autre astuce pour garder toujours de l’électricité dans le parc même quand la porte est ouverte, on peut réaliser un pontage. Pour cela il suffit de faire passer le fil électrique dans une gaine plastique, type tuyau d’arrosage. « Aujourd’hui mes parcelles de pâturage sont délimitées par des filets mais j’ai beaucoup de surface et il faut que je rationalise et que je clôture mes paddocks », explique Daniel Chauvin, éleveur de 400 brebis dans l’Eure-et-Loir. Pour lui, la formation lui a donné un aperçu du matériel existant et de sa bonne utilisation. L’éleveur ovin n’a plus qu’à mettre en pratique les gestes appris durant cette matinée.

Planning d’un chantier réussi

Faire le plan de clôtures
Avoir tout le matériel à disposition
Marquer les angles
Poser les poteaux de coin
Placer le high tensile et le tendre
Placer les piquets de courbe et de pente
Placer les piquets en fibre de verre dans les longueurs
Effectuer le pontage des portes
Mettre en place l’électrificateur et tester son bon fonctionnement avec un tensiomètre

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