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N’oubliez pas la fièvre Q dans les élevages ovins !

D’après une étude du comité d’experts de la fièvre Q, cette maladie semblerait ne pas être suffisamment prise en compte par les éleveurs comme par les vétérinaires.

Il est indispensable, dans les élevages touchés par la fièvre Q, que l'éleveur et ses salariés disposent de moyens de protection contre cette maladie contagieuse. © B. Morel
Il est indispensable, dans les élevages touchés par la fièvre Q, que l'éleveur et ses salariés disposent de moyens de protection contre cette maladie contagieuse.
© B. Morel

Alors que près d’un troupeau ovin sur deux a été touché ou est actuellement touché par la fièvre Q, une étude du comité d’experts sur cette maladie fait état d’une grande méconnaissance de celle-ci par les éleveurs et les vétérinaires. Ce comité fièvre Q, composé de vétérinaires spécialisés dans les ruminants, a pour vocation de redynamiser la lutte contre la fièvre Q, d’enrichir les connaissances que nous en avons et sensibiliser les professionnels, éleveurs, vétérinaires et médecins généralistes.

Le sondage mené par l’institut Via Voice fait un constat alarmant : près de 30 % des éleveurs de ruminants et 20 % des vétérinaires ne connaissent pas les symptômes de la fièvre Q. Rappelons que cette maladie infectieuse, causée par la bactérie Coxellia burnetii, touche statistiquement 56 % des élevages ovins français et que sa contagiosité est forte entre les animaux mais également d’animal à humain. Pourtant, 67 % des éleveurs interrogés ne considèrent pas que leur élevage est exposé à un risque de fièvre Q.

Plus inquiétant encore, plus de la moitié des éleveurs qui ont été confrontés à la maladie n’ont pas mis en place sur leur exploitation de mesures de protection pour eux ou leurs salariés. Pour Christophe Brard, président du comité d’experts, « La mise en place de ces gestes de protection représente à l’heure actuelle la plus grosse marge de progression à cibler. Il existe toute une panoplie de moyens de protection, allant des gants et masques jusqu’à la vaccination qu’il est nécessaire de connaître et de maîtriser. »

L’étude montre également que le vaccin, qui existe bel et bien, est utilisé dans la majorité des cas en curatif et non en préventif. Éric Collin, vétérinaire praticien en rural, souligne : « Engager un éleveur dans un plan de lutte est lourd, aussi nous devons être sûrs de notre diagnostic. Or beaucoup des symptômes de la fièvre Q ne sont pas spécifiques et nous manquons d’une connaissance fine de la maladie. » Les membres du comité fièvre Q exhortent de ce fait les professionnels à davantage déclarer les avortements qui se produisent sur les troupeaux, afin de mieux identifier la cause et resserrer les mailles du filet anti-fièvre Q. Le comité fièvre Q publie une série de fiches explicatives sur la maladie, à destination des éleveurs et des vétérinaires, qui seront disponibles gratuitement en ligne.

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