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Mille façons d’être pluriactifs

En France, près de 1 500 éleveurs d’ovins ont une activité extérieure en plus de l’élevage. En hobby, en complément de revenu, en attendant de s’installer ou pour entretenir les terres et le savoir-faire, les motivations des doubles-actifs sont multiples.

© Pâtre

En 2013, sur 6 072 exploitations d’ovins viande de plus de 150 brebis, 10 % des hommes et 17 % des femmes étaient des éleveurs pluriactifs. Et sur 5 266 exploitations élevant des brebis laitières, 6 % des hommes et 12 % des femmes avaient une autre activité que l’élevage. Certains associent deux ou plusieurs activités de façon pérenne, avec parfois une composante saisonnière (travail en station de ski ou dans un camping, entreprise de travaux agricoles, ferme-auberge, chambres et tables d’hôtes…). Dans certains cas, l’emploi extérieur est pris par nécessité, pour avoir un revenu complémentaire pendant une période plus ou moins longue. De plus en plus de jeunes, avant de s’installer à plein-temps, travaillent aussi à l’extérieur pendant quelques mois ou années tout en commençant leur activité d’élevage. C’est le cas notamment de jeunes dont les parents sont présents sur l’exploitation, qui augmentent progressivement le troupeau mais peinent à trouver du foncier. La double-activité leur permet d’acquérir un peu de trésorerie et de se faire la main tout en gardant des relations avec l’extérieur.

Un autre cas encore est celui de personnes ayant un emploi à temps plein et qui élèvent une cinquantaine de brebis parce qu’elles ont du foncier, pour perpétuer une tradition familiale et parce qu’elles aiment l’élevage. C’est le cas notamment de techniciens d’élevage, qui mettent leurs connaissances en application et ont ainsi une vraie légitimité dans les conseils qu’ils apportent aux éleveurs. Généralement passionnés, ces éleveurs obtiennent de bons résultats et permettent d’entretenir, à petite échelle, la construction de compétences dans le domaine de l’élevage ovin. L’obligation de traçabilité et d’identification et les formalités qu’elle implique tend toutefois à décourager aujourd’hui ces initiatives.

L’activité extérieure peut être une activité salariée. Il peut aussi s’agir d’une activité indépendante (artisanat, services…) impliquant le plus souvent la création d’une structure séparée. Dans les deux situations, les incidences sociales et fiscales doivent être examinées et impliquent des choix à raisonner en se faisant conseiller par un expert. Dans un Gaec, où l’activité extérieure d’un associé ne peut dépasser 536 heures par an (700 h pour les activités saisonnières hivernales spécifiques de haute montagne), les choses doivent aussi être bien mises au clair pour savoir par exemple comment compenser le temps passé à l’extérieur quand un seul des associés est concerné.

Dans tous les cas, la pluriactivité implique plus de travail et souvent des contraintes horaires et nécessite une bonne organisation. En contrepartie, elle apporte un revenu complémentaire, une ouverture d’esprit et peut s’avérer très enrichissante. Enfin, la plupart des doubles-actifs mettent en avant les qualités du travail en élevage, qui invitent à penser autrement l’attractivité du métier d’éleveur.

Une double-activité prenante mais enrichissante

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