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Les strongles digestifs résistent aux tanins

Chicorée, plantain et sainfoin sont des plantes qui ont des atouts indéniables mais elles n’ont pas d’effet antiparasitaire sur les strongles digestifs. Tels sont les résultats des essais conduits en sites expérimentaux associés à des suivis en élevages.

« Les résultats des essais en conditions réelles n’ont pas confirmé ceux en laboratoire »

Si la chicorée, le plantain et le sainfoin se présentaient comme une alternative aux traitements chimiques, de récentes études* montrent qu’il n’en est rien ! Les essais conduits en sites expérimentaux et en élevages n’ont pas confirmé ceux réalisés in vitro en laboratoire.

Ces trois plantes sont en effet riches en substances appelées « métabolites secondaires bio actifs ». Pour le sainfoin, il s’agit de tanins condensés. Le plantain et la chicorée en sont dépourvus mais sont riches en d’autres types de métabolites. Selon plusieurs études réalisées in vitro, ces composés posséderaient des propriétés thérapeutiques. En fait, leur consommation aurait pour conséquence une baisse de la charge parasitaire en diminuant la fertilité des vers femelles ou en stoppant le développement larvaire. Cette diminution d’œufs rejetés contribuerait à réduire la contamination des pâtures et ainsi à ralentir la dynamique des infestations. Par ailleurs, dans le rumen et le tube digestif, les plantes à tanins forment des complexes avec diverses macromolécules en particulier les protéines. Cette capacité leur assurerait une protection vis-à-vis des dégradations ruminales et entraînerait une absorption accrue d’acides aminés.

Des éleveurs circonspects

Des enquêtes réalisées auprès de 21 élevages utilisateurs de ces plantes au pâturage indiquent que deux tiers des éleveurs n’ont pas observé de diminution du parasitisme suite au pâturage de ce type de plantes. Didier Dussouchaud, éleveur ovin à Blond, dans le département de la Haute-Vienne, est l’un d’entre eux : « D’après les tests faits sur l’exploitation, l’efficacité du plantain sur les strongles reste à voir ! Je compte plus sur une meilleure valorisation des protéines, des animaux en bon état et donc en meilleure santé avec la même charge parasitaire ». Les autres avouent ne pas pouvoir se prononcer. C’est également le cas du Gaec Cassenuejouls à Cornus, en Aveyron, qui incorpore le sainfoin depuis très longtemps dans ses prairies. « Lorsque les brebis le pâturent, elles font du lait ! Nous n’avons pas pu mesurer s’il y avait des effets antiparasitaires car elles ne pâturent pas assez longtemps. » Seul un éleveur, analyses coproscopiques à l’appui, a relevé un effet contre les strongles intestinaux.

Ce dossier vous propose les premières références sur le sujet avec des essais comparatifs en sites expérimentaux et des suivis en élevages. Même si des interrogations demeurent, les résultats sont éprouvés grâce au large panel de mesures et d’analyses réalisées.

* Projet FASTOChe (2019-2023) piloté par Idele et financé par le CasDar.

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