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Gaec d’Abillac, dans le Tarn
« Les portes de la bergerie restent fermées pour le paillage et l’alimentation »

En hiver, une fois dans la bergerie, les éleveurs n’en sortent plus avant que le travail ne soit terminé grâce à des équipements bien pensés, notamment une mélangeuse électrique.

Se simplifier la vie ! Qui n’en rêve pas ? Encore faut-il trouver les bonnes idées et les astuces qui, au quotidien, vous font gagner du temps ou diminuer la pénibilité du travail. Pour la famille Villeneuve (Florence, Serge et Dimitri), à Villefranche-d’Albigeois dans le Tarn, qui élève 430 brebis laitières, le confort de travail passe notamment par le fait de ne pas ouvrir les portes du bâtiment et de ne pas avoir à démarrer de tracteur en hiver pour distribuer et pailler. Deux équipements y contribuent. L’un relève de l’astuce : une pailleuse de fabrication maison. L’autre de l’investissement : une mélangeuse automotrice électrique. Le Gaec d’Abillac a également réaménagé la salle de traite pour la rendre plus fonctionnelle. De quoi conserver le plaisir de cette tâche astreignante. « Notre organisation à trois permet de nous remplacer si besoin et à Florence de travailler un peu à l’extérieur. En plus, en hiver, nous avons chacun nos loisirs, la chasse et les sports mécaniques », dévoilent les éleveurs. Les agnelages démarrent au 15 octobre et la traite se déroule du 15 décembre au 16 juin.

1 - Une pailleuse de fabrication maison

Le Gaec en est à sa deuxième pailleuse depuis 15 ans. Suite au changement de presse et de dimension de bottes (60 x 80), les éleveurs ont construit une nouvelle machine sur le modèle de la première. C’est son seul inconvénient : elle ne s’adapte pas à plusieurs dimensions. Mais la simplicité de sa construction et de son fonctionnement fait qu’il est facile d’en fabriquer une nouvelle. « On s’est fait aider d’un mécanicien mais le système est très simple, pas cher [1 200 €] et facile d’entretien », disent-ils. Ils ont fait plier les tôles pour fabriquer la caisse et réduire les quatre rouleaux démêleurs aux extrémités pour les emmancher dans les roulements. La pailleuse est utilisée avec un valet de ferme. L’ensemble est très maniable et permet de rentrer dans les aires paillées. En 20 minutes, toute la bergerie est paillée et il n’y a pas de poussière car la paille n’est pas projetée. Elle sert toute l’année, hormis quand il y a les cases d’agnelage. Et, le valet de ferme rend bien d’autres services. C’est « la brouette de la cour ».

2 - Une mélangeuse automotrice électrique

Il y a tout juste un an, le Gaec d’Abillac a supprimé la corvée de la distribution de l’alimentation des brebis par l’achat d’une mélangeuse automotrice électrique. Une machine à vis horizontale de 13 m3 qui a coûté 40 000 euros et dans laquelle sont chargés les fourrages – avec le valet de ferme – et la céréale, amenée par vis. Pour faciliter la reprise des fourrages, l’aire de stockage a été bétonnée. Le complémentaire azoté est donné en salle de traite. Il n’y a plus aucune tâche manuelle. Alimentée par un câble électrique, elle se déplace dans le couloir principal de la bergerie et distribue la ration mélangée sur les tapis d’alimentation. Elle peut sortir à l’extérieur, notamment l’été, pour charger du maïs utilisé en vert. La mélangeuse a permis d’introduire de l’enrubannage (luzerne, ray-grass) en plus grande quantité dans la ration et d’améliorer les résultats de production. Suite à sa mise en service, le troupeau a gagné 21 litres par brebis (368 l) et 7 à 8 points de matière sèche utile (138 g/l). « On est très content de notre mélangeuse électrique, assurent les éleveurs. Elle est facile à conduire et toujours disponible car il n’y a pas besoin de tracteur. On s’en sert toute l’année, même pour distribuer une botte en été. Il n’y a pas d’odeur d’échappement, pas de bruit. La consommation électrique est dérisoire : 35 euros par mois pour une demi-heure matin et soir. Et, on ajuste mieux la ration, il n’y a plus de refus. »

3 - Une salle de traite lumineuse et confortable

L’an dernier, le Gaec d’Abillac a également rénové la salle de traite pour la rendre plus confortable et plus lumineuse : réfection de la toiture et de la peinture, accès plus large, machine à traire 16 postes avec décrochage automatique individuel, robot-stalles… Le tout pour un montant de 50 000 euros dont 30 % d’aide PCAE. Pourquoi pas davantage de postes ? « Je tenais à rester à 16 postes, insiste Florence Villeneuve. Ce n’est pas très à la mode mais, quand je dois traire seule, je ne cours pas dans la salle de traite et j’ai le temps de surveiller les mamelles. Je suis tatillonne sur la qualité du lait. C’est important pour nous : on est en super A toute l’année. On trait 430 brebis en 1 h 45, ça nous va ! »

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