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L’élevage des ovins laitiers face au changement climatique

Le programme iSAGE a permis d’observer des profils différents de sensibilité à la température en ovins laitiers.

L’un des axes du projet iSAGE - Innovation for sustainable sheep and goat production in Europe - s’intéresse à l’impact du changement climatique sur les systèmes d’élevages des petits ruminants. Des analyses dites de « normes de réaction » ont donc été menées afin d’étudier l’influence de la température sur les performances des brebis, que ce soit à l’échelle de la population ou à l’échelle individuelle.

Pour chaque élevage ovin en contrôle laitier officiel, nous avons pu associer des informations météorologiques issues de Météo France (données quotidiennes d’humidité relative et de température moyenne, minimum et maximum) aux données de performances laitières (quantité de lait, TB, TP).

Des seuils de tolérance à la température différents en Europe

Les premières analyses ont été réalisées à l’échelle de la population. En corrigeant les performances laitières pour différents effets classiquement pris en compte tels que le stade de lactation, le cheptel, l’âge de la brebis ou encore le mois d’agnelage, il devient possible de mesurer l’évolution des performances moyennes en fonction de la température. Ainsi, on peut définir les plages de températures de confort pour la production laitière (sur lesquelles l’effet de la température est neutre) et, inversement, les zones où la température a un effet défavorable sur la production. Les résultats ainsi obtenus ouvrent des perspectives intéressantes autour de la conception future et la ventilation des bâtiments d’élevages en permettant de définir la température ou le niveau d’humidité idéal pour la production.

Les analyses ayant été réalisées dans différents pays européens, on peut voir que les zones de confort des brebis sont très variables d’une race à l’autre pour la quantité de lait. Les productions laitières tendent à diminuer au fur et à mesure que l’on s’éloigne de ces plages de températures. En race Lacaune, la plage de confort se situe entre 9 et 21 °C. Cette approche présente toutefois une limite liée à la mauvaise prise en compte du passage des animaux en bâtiment car seules les données météo extérieures étaient disponibles.

Vers la sélection d’animaux résistants au changement climatique ?

Dans un second temps, les analyses ont permis de mesurer les réponses individuelles en fonction de la température. Ainsi, la variabilité génétique des principaux caractères (quantité de lait, TB et TP) dépend de la température et a permis de distinguer différents profils d’animaux.

Si on prend l’exemple de la quantité de lait en race Lacaune, certains béliers qui présentent un index élevé pour les températures basses voient leur index diminué quand la température augmente. Ces béliers sont donc bien adaptés aux températures basses et présentent une sensibilité génétique face à l’augmentation de température. À l’inverse, d’autres béliers peuvent être mieux adaptés aux à la chaleur et avoir une sensibilité génétique face aux chaleurs. Certains béliers enfin apparaissent résilients avec un index élevé et stable quelle que soit la température. Ces résultats, en cours de consolidation avec les autres pays européens dans le cadre d’iSAGE, constituent une première approche de l’impact des évolutions climatiques sur l’élevage.

Le projet iSAGE a reçu des fonds des programmes de recherche et innovation Horizon 2020 de l’Union européenne sous le numéro d’agrément 679302.

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