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Le pôle ovin attractif et professionnel au Sommet de l’élevage

Pour l’édition 2022, le pôle ovin du Sommet de l’Elevage a fait peau neuve pour proposer aux visiteurs une expérience interactive et une programmation professionnalisante.

Attractive, chaleureuse, dynamique. Trois mots qui décrivent parfaitement la filière ovine telle qu’elle est représentée au Sommet de l’élevage. Le salon auvergnat, placé sous le signe de l’installation et de la transmission du savoir-faire des éleveurs français, s’est tenu du 4 au 7 octobre à Cournon-d’Auvergne dans le Puy-de-Dôme. Le pôle ovin a su présenter les atouts de ses productions (viande, lait, laine) à travers un hall complétement réaménagé. Les visiteurs, en entrant dans le lumineux chapiteau, ont ainsi une vision d’ensemble sur la foule des races ovines présentes en chair et en laine et les partenaires de la filière, toujours plus nombreux à vouloir prendre part au premier salon de l’élevage européen.

Des opportunités de commerce international

Chaque jour, le ring ovin s’est paré des couleurs des races présentées, des Suffolk aux Texel, en passant par les races des massifs, stars locales, plébiscitées à l’international. François Tahon, en charge de la partie commercialisation au GIE Rom, développe : « les pays d’Europe de l’Est et du Proche et Moyen-Orient s’intéressent de plus en plus aux races rustiques françaises. La Blanche du Massif central attire à elle seule beaucoup d’attention. Sa rusticité, c’est-à-dire sa capacité à produire malgré des conditions difficiles. » En croisant des brebis de races locales avec des béliers BMC améliorateurs, les éleveurs des pays cités plus tôt peuvent ainsi produire des agneaux à croissance plus rapide et mieux conformés pour la boucherie. Le salon, avec un pôle international très fréquenté, offre son lot d’opportunités commerciales. « Les seuls freins sont le transport et les certificats vétérinaires, car la demande, elle, est bien réelle », reprend François Tahon.

Une activité pédagogique pour en savoir plus sur la filière ovine

Les apprenants ont toute leur place dans la programmation du ring ovin, avec des présentations des races et des filières lait, laine et viande tous les jours. Les démonstrations de tonte et de chiens de troupeau, ainsi que des projections de films tels que « Rasco & nous » et « Les Immortelles » permettent une approche plus ludique de l’élevage ovin, complétant les animations prévues sur le stand Inn’ovin. La roue de la durabilité a attiré bon nombre de lycéens qui ont pu testé leurs connaissances de la filière ovine sur les dimensions environnementales, sociales et économiques.

Des jeunes investis dans l'organisation

Les Ovinpiades de découverte, qui ont eu lieu le jeudi 6 octobre, ont rassemblé près de 200 jeunes issus de neuf établissements scolaires agricoles de Loire, d’Isère, de Haute-Loire, des Alpes-de-Haute-Provence, de l’Ain et du Cantal. Les étudiants de première année du BTS PA du lycée de Brioude-Bonnefont (43) sont les petites mains de ce pôle ovin. « Il sont 32 à assurer la logistique, conduire les animaux, les soigner, pailler les cases, détaille Claire Villetelle, leur professeur de zootechnie. Ils sont rémunérés pendant cette semaine de salon et cet argent va leur permettre d’organiser ensuite un voyage d’étude à l’étranger pour découvrir d’autres systèmes d’élevage. »

Vers du conseil en distanciel en ovin lait ?

Lors de sa visite officielle, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, a rappelé l’importance de l’élevage ovin et du pastoralisme dans le façonnement de nos paysages. « Les enjeux du pastoralisme sont multiples et c’est une réponse au changement climatique, souligne le ministre. Le lien à la terre est essentiel et nous devons le préserver. Le pastoralisme assure le maintien des paysages ouverts. » Il a notamment abordé le sujet de la prédation en rappelant que la protection de la biodiversité, dont le loup, ne doit pas se faire au détriment de l’élevage ovin. Marc Fesneau a ensuite abordé la contractualisation et les indemnités sécheresse dont il a annoncé le calendrier de versement.

Côté brebis laitière, le moral est au beau fixe avec l’entrée en vigueur de la loi Egalim 2 le 1er octobre. La filière était demandeuse de cet encadrement légal de la contractualisation. Si des petites zones d’ombre subsistent sur des interprétations ou des cas particuliers, les retours du terrain sont dans l’ensemble très positifs. L’Upra Lacaune réfléchit à des solutions de conseil en distanciel pour répondre à la demande technique des nouveaux installés hors bassin laitier. « Ça pourrait être une solution intéressante pour juguler les déserts techniques en ovin lait dans les zones à très faible densité d’élevage, explique Pierre Arsac, le directeur de l’Upra. Des formations courtes sur la brebis laitière pourraient aussi être imaginées pour les conseillers et les éleveurs demandeurs. »

Les éleveurs qui viennent au Sommet de l’élevage apprécient ce moment de retrouvailles, de convivialité. C’est aussi l’occasion pour certains de faire des affaires ou de se tenir informés des nouveautés côté équipement. « Je suis en train de m’installer avec une soixantaine de Suffolk, explique un jeune éleveur du Vaucluse. Je fais du repérage pour acheter des reproducteurs. » « Je n’ai pas prévu de faire des achats, mais c’est toujours utile de se tenir au courant de ce qui se fait sur le matériel », apprécie un sélectionneur de Côte-d’Or.

Le saviez-vous ?

La Mongolie, pays à l’honneur de cette édition 2022, souhaite renforcer la coopération avec la France. « Nous avons beaucoup à apprendre de l’élevage français qui présente des animaux très performants », appuie H. Bolorchuluun, ministre de l’Agriculture mongol. Le huitième plus vaste pays d’Asie centrale possède un cheptel ovin de 31 millions de têtes, principalement élevées pour la laine. Le système d’élevage est essentiellement pastoral et l’agriculture représente 30 % du PIB national, dont 93 % pour l’élevage. L’année internationale du pastoralisme, qui aura lieu en 2026, est d’ailleurs à l’initiative de la Mongolie.

 

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