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La formule idéale au meilleur prix

Si les valeurs alimentaires optimales de l’aliment sont connues, elles autorisent de multiples formules. Reste à choisir l’aliment avec le meilleur rapport qualité prix.

Le chlorure d’ammonium, utile pour prévenir les lithiases urinaires, est indiqué dans la liste des additifs sur le bon de livraison de l’aliment. © Ciirpo
Le chlorure d’ammonium, utile pour prévenir les lithiases urinaires, est indiqué dans la liste des additifs sur le bon de livraison de l’aliment.
© Ciirpo

Pour assurer une croissance quotidienne de 300 g, un agneau mâle de 30 kg a besoin de 0,98 UFV et 114 g de PDI par jour. Lorsqu’il dispose du concentré à volonté, c’est dans ce dernier qu’il va chercher la quasi-totalité de ses apports alimentaires. En matière d’énergie exprimée en UFV (unités fourragères viande), c’est assez simple. L’agneau va réguler de lui-même sa consommation en concentré en fonction de sa valeur énergétique. Plus l’aliment est énergétique, moins ils en ingèrent quotidiennement pour assurer la même croissance. Par exemple, si vous lui proposez un aliment à 0,92 UFV, il va en consommer 1,3 kg par jour. Avec un concentré moins énergétique, 0,86 UFV par exemple, ce même agneau va augmenter son niveau d’ingestion quotidien à 1,4 kg soit 7 % de plus. Pour comparer deux aliments, il est donc indispensable de connaître leur valeur énergétique et de calculer leur coût ramené à l’UFV. S’ils présentent le même niveau d’azote, l’aliment qui affiche l’UF le moins cher est le plus intéressant.

Calculer le prix à l’UF pour comparer deux aliments

Les besoins en azote sont exprimés en PDI (protéines digestibles dans l’intestin grêle). La teneur en matières azotées totales (MAT) ne suffit pas. Exprimée ainsi, cette valeur ne tient pas compte de l’utilisation de l’azote spécifique aux ruminants. Une récente étude¹ vient de démontrer qu’utiliser un aliment dosant 100 g de PDI par kg brut conduit aux mêmes résultats qu’avec 110 g ou 120 g de PDI. L’azote supplémentaire est perdu car rejeté dans les urines.

Des repères sur le bon de livraison

La première mention à vérifier sur le bon de livraison est que l’aliment est bien destiné aux ovins. Si l’espèce ovine n’est pas mentionnée dans la liste de la dénomination « destination », il faut alors impérativement s’assurer que du cuivre n’a pas été ajouté à l’aliment sous peine de risques d’intoxication. Pour cela, il suffit de lire la liste des additifs. Si le cuivre a été ajouté, il est obligatoirement mentionné. Par ailleurs, il faut savoir que l’aliment qu’il soit complet ou distribué en compléments de céréales est dénommé de la même façon sous la forme d’« aliment complémentaire ». Et c’est la teneur en protéines brutes qui permet de différencier les deux modes d’utilisation. Dans un aliment complet destiné aux agneaux en finition en bergerie, elle est de l’ordre de 16 à 18 %. Dans un aliment à associer aux céréales, la teneur en azote est toujours supérieure à 20 %. Enfin, il est utile de vérifier si l’aliment contient du chlorure d’ammonium afin de limiter les risques de gravelle chez les agneaux. Sa présence figure obligatoirement dans la liste des additifs. Si rien n’est indiqué, l’aliment n’en contient pas. Enfin, les valeurs alimentaires exprimées en UFV et en PDI ne sont pas obligatoirement indiquées sur l’étiquette dans le cas d’un aliment complet ou complémentaire. Il suffit de les demander à votre technico-commercial qui vous fournira tous ces éléments.

¹ étude conduite par l’institut de l’Élevage en partenariat avec l’Inra de Theix (63), le pôle régional ovin de Charolles (71), les EPLEFPA de Figeac (46) et de Limoges et du Nord Haute Vienne (87), la ferme expérimentale de Carmejane (04) et le Ciirpo site du Mourier (87), dans le cadre d’un projet financé par FranceAgriMer
Pour en savoir plus, des fiches techniques sont à votre disposition sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr

En résumé

Pour les agneaux en bergerie, un aliment qui allie de bonnes croissances avec un indice de consommation correct et de bonnes qualités de carcasses affiche les valeurs alimentaires suivantes (avec les équations actuellement utilisées) : entre 0,9 et 0,95 UFV par kg brut et 100 g de PDI par kg brut.

Avis d’expert : Remy Falguières, Capel ovin (46) 

« De bonnes qualités de carcasse avec un aliment à 100 g de PDI »

« Avec la collaboration de l’abattoir de Gramat (46), j’ai pu noter précisément les qualités de carcasse des 120 agneaux du lycée agricole de Figeac qui ont fait partie de l’étude sur le niveau azoté des agneaux de bergerie. La grille des mesures portait sur la conformation des agneaux (culotte, dos et épaules) et le gras. Les mesures relatives au gras ont été encore plus détaillées : gars externe et interne, gras de rognon, couleur et fermeté du gras. Et aucune différence significative n’a été mesurée entre un aliment à 110 g ou 100 g de PDI par kg brut que ce soit chez les mâles ou les femelles".Rémy Falguières, CAPEL ovin (46)

Avis d’expert : Matthieu Couffignal, responsable technique DFP Nutraliance

"Des formules évolutives"

« D’une année sur l’autre, la composition des aliments complets varie en fonction des caractéristiques nutritionnelles des matières premières. En effet, ces dernières ne sont pas constantes d’une campagne sur l’autre et d’une provenance à une autre. L’humidité, le taux d’amidon, la matière azotée totale, la cellulose et la matière grasse peuvent varier. Pour fabriquer un aliment, il est capital d’avoir un suivi précis des matières premières par des analyses et une optimisation constante des formules afin de s’adapter aux évolutions. La sélection et le contrôle de la qualité des matières premières sont essentiels afin de garantir la qualité et l’homogénéité des produits finis ».

Avis d’expert : Mickaël Bernard, Inra de Theix (63)

"La même quantité d’azote retenue par les agneaux"

« Les travaux sur l’utilisation de l’azote que nous avons récemment menés sur les niveaux azotés chez les agneaux ont mis en évidence que des agneaux consommant des concentrés à 90, 100, 110 g de PDI par kg brut retenaient la même quantité d’azote. L’excédent d’azote est principalement rejeté sous forme urinaire. Les rejets azotés sont incontournables et nécessaires mais doivent être maîtrisés pour limiter le gaspillage. À l’inverse, si le régime alimentaire est un peu limitant en azote pour des agneaux à forts besoins, l’animal est capable de corriger cela en recyclant une partie des rejets azotés pour le bon fonctionnement de son organisme. C’est pour cela que nous n’avons mis en évidence aucune différence sur les performances et les qualités de carcasse des agneaux ».

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