Aller au contenu principal

« J’ai repris une ferme ovine à l’arrêt en misant sur le pâturage »

En Saône-et-Loire, Thomas Zwaenepoel fait le choix de l’autonomie alimentaire et du pâturage mixte pour redonner vie à l’exploitation de Rémi Coulon, à l’arrêt depuis deux ans.

Rémi Coulon, le cédant, fier de transmettre son savoir à son repreneur, Thomas Zwaenepoel.
Rémi Coulon, le cédant, fier de transmettre son savoir à son repreneur, Thomas Zwaenepoel.
© CSO Charolles

Il s’installe sur une ferme en sommeil depuis deux ans. À la suite d’études agricoles et un certificat de spécialisation ovin viande au CFPPA [centre de formation professionnelle et de promotion agricole] de Charolles, en Saône-et-Loire, Thomas Zwaenepoel, 23 ans, a fait le choix de s’installer après plusieurs expériences professionnelles agricoles.

Le hasard du bouche-à-oreille lui a fait connaître l’exploitation. « C’est un ami qui m’en a parlé, je ne pensais pas m’installer aussi rapidement », précise Thomas Zwaenepoel. Il entre en relation avec le cédant, et prend rapidement conscience de l’opportunité que constitue cette ferme.

Une ferme à l’arrêt depuis deux ans

 

 
Une topographie assez pentue ainsi que des anciens bâtis ont demandé à Thomas Zwaenepoel de s'adapter à l'environnement local.
Une topographie assez pentue ainsi que des anciens bâtis ont demandé à Thomas Zwaenepoel de s'adapter à l'environnement local. © CSO Charolles

Rémi Coulon, le propriétaire et ex-éleveur de 64 ans, avait arrêté son activité de production en 2021. La surface agricole utile était seulement entretenue mais aucune offre n’avait été formulée pour la reprise du foncier qui présentait la particularité d’être entièrement en location.

Sans aucun moyen de production, Thomas Zwaenepoel a raisonné son projet en seulement 10 mois. Pour cela il s’est appuyé sur les objectifs qu’il s’était fixés. « Je voulais avant tout conserver une bonne qualité de vie et sécuriser économiquement l’exploitation. »

Investir pour réaménager les vieux bâtiments

 

 
L’exploitation de Thomas Zwaenepoel est aux portes du Morvan, avec au relief accidenté.
L’exploitation de Thomas Zwaenepoel est aux portes du Morvan, avec au relief accidenté. © CSO Charolles

Il fait alors le choix d’investir pour valoriser au maximum les bâtiments présents. « Bien que peu fonctionnel, le vieux bâti existant m’a permis de répondre aux exigences de l’élevage ovin tout en maîtrisant mes charges. J’ai donc davantage investi dans l’aménagement intérieur. » La maison d’habitation a également été valorisée pour le bonheur du cédant. « Je suis né ici, j’étais très attaché à ce lieu », souligne Rémi Coulon.

La topographie assez pentue du foncier et un assolement groupé ont convaincu Thomas Zwaenepoel de réintroduire un cheptel bovin en complément. Ce choix de pâturage mixte ovin/bovin vise l’autonomie alimentaire par la valorisation de l’herbe en maîtrisant les charges et la lutte contre le parasitisme.

Une stratégie de production autour de l’herbe

Le choix des races et de la conduite technique s’est inscrit dans la même dynamique. « Afin de me donner le maximum de chance de réussite, on a échangé plusieurs fois avec Rémi Coulon qui a insisté sur la nécessité de s’adapter aux environnements présents. »

La salers est retenue pour sa facilité de vêlage et sa rusticité et les charollaises pour leur conformation. « Ce sont également des races qui se conduisent bien à l’extérieur toute l’année. »

Accentuer encore l’autonomie de la ferme

Côté ovin, ce sont 70 brebis pure race Île-de-France qui permettent d’obtenir des agneaux en contre-saison. Thomas Zwaenepoel croise les agnelles avec un bélier Beltex. « Cette race bouchère présente la particularité d’avoir une finesse d’os qui facilite les agnelages. » Pour compléter le cheptel, 100 brebis charollaises sont conduites en race pure pour sa conformation et son lien avec le territoire.

Les agnelages en deux lots permettent de maximiser l’herbe printanière et de pouvoir proposer des agneaux toute l’année étalant ainsi les entrées de trésorerie. Après un an d’installation, Thomas Zwaenepoel est en recherche de surface arable. Il souhaite accentuer son autonomie. Il envisage la production de céréales à paille en autoconsommation sur l’exploitation.

Cet article a été présenté lors du concours des Ovinpiades collectives 2024, dont Réussir Pâtre est partenaire.

Laurent Solas, conseiller ovin à la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire

« Rendre fonctionnel de l’ancien »

 

 
Laurent Solas, conseiller ovin à la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire
Laurent Solas, conseiller ovin à la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire © CSO Charolles

« Thomas Zwaenepoel a pu s’appuyer sur les services de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, pour la réfection de ses bâtiments. L’objectif de cet appui a porté principalement sur l’aménagement des anciens bâtis pour les rendre fonctionnels à la production ovine. J’ai d’abord réalisé un diagnostic et plusieurs plans, tous avec l’intention de réduire la pénibilité du travail et améliorer la productivité.

L’architecture des anciennes bâtisses du Morvan présente de nombreuses qualités et contraintes. Grâce à des aides PCAE (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles), Thomas Zwaenepoel a pu faire des investissements raisonnés et adaptés à sa structure. »

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
Guillaume Maman
« J’ai créé un atelier ovin complémentaire des grandes cultures avec un minimum d’investissement »
Dans le nord-est de l’Aube, Guillaume Maman a repris l’exploitation familiale orientée grandes cultures et a créé un atelier ovin…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Laurent Loury, sélectionneur ovin
"A cause de la FCO, je vais manquer d’agneaux, de brebis et mes reproductrices sont bloquées sur ma ferme"
Laurent Loury est sélectionneur de brebis Ile de France dans l'Oise. Son troupeau est contaminé par la FCO3, les pertes animales…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre