Louis Frischinger à Tagsdorf dans le Haut-Rhin

« J’ai fait ma place au sein du jury des Ovinpiades »

C’est un vrai plaisir pour moi de revenir fouler le sable du grand ring du salon de l’agriculture pour les Ovinpiades, où j’avais fini en deuxième position en 2018. Même si cette année, tout comme l’année dernière, les rôles ont été inversés. Je suis en effet revenu très volontiers en tant que membre du jury, à la demande des organisateurs. C’est important que des anciens candidats comme moi reviennent. Cela prouve que le concept des Ovinpiades fonctionne bien. Et tout est réuni pour que l’on ait envie de revenir. L’ambiance est à chaque fois géniale, ici, c’est comme une grande famille. On se connaît, on se demande des nouvelles et d’autres jeunes intègrent la famille chaque année. Cette année, j’étais juré pour l’épreuve de génétique, où les candidats doivent choisir le meilleur bélier selon sa fiche et son apparence. Avec l’autre juré en charge de l’atelier, nous étions en accord total sur l’attitude à avoir et sur l’interprétation de la grille de notation. Il faut savoir être juste, compréhensifs aussi. Je sais bien que les candidats sont stressés, je ne suis pas là pour leur mettre des bâtons dans les roues. Être passé par là avant eux me donne le sentiment d’être totalement légitime à mon poste de juré et d’observateur.

C’est un plaisir pour moi de voir tous ces jeunes, d’environ mon âge, qui s’intéressent à la filière ovine, par passion ou par curiosité. Cela me tient à cœur de défendre les valeurs de l’élevage ovin, d’en montrer les atouts et de le faire découvrir aux potentiels futurs éleveurs. Les Ovinpiades sont un excellent moyen de communication. Les échanges qui s’y font avant, pendant et après les épreuves sont riches.

Ces épreuves, qu’elles soient individuelles ou collectives, prônent la collaboration et le travail d’équipe. C’est un principe essentiel pour qui veut avancer ensuite dans la production ovine. Les éleveurs ont tout intérêt à rester ensemble s’ils veulent avancer. D’autant que, depuis début janvier, je me suis installé sur l’exploitation de mon père en Alsace. Nous élevons 300 brebis et, avec mon arrivée, nous avons le projet d’agrandir le troupeau et les bâtiments, de faire de la transformation de la viande et d’ouvrir un magasin à la ferme pour se lancer dans la vente directe. Par ailleurs, j’aimerais que l’on arrive à redynamiser la filière ovine en Alsace. Je m’investis pour cela dans les Jeunes agriculteurs et je participe à des évènements pour parler toujours de la filière en espérant toucher le plus grand nombre. On ne se rend pas toujours compte, mais les jeunes qui se lancent en production ovine bénéficient d’un accompagnement technique et politique et surtout bienveillant au niveau national qu’il n’y a pas forcément dans toutes les autres filières agricoles. Nous devons en profiter et prendre la relève de ce dynamisme français. »