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En Suisse, le génotypage pour lutter contre Maedi-Visna

Deux marqueurs génétiques ont été identifiés comme ayant une influence sur la sensibilité des ovins face au Maedi-Visna.

Le virus Maedi-Visna se transmet aux agneaux nouveau-nés par le lait maternel contaminé. Il convient de séparer les petits de leur mère dès la naissance pour éviter la propagation de la maladie. © B. Morel
Le virus Maedi-Visna se transmet aux agneaux nouveau-nés par le lait maternel contaminé. Il convient de séparer les petits de leur mère dès la naissance pour éviter la propagation de la maladie.
© B. Morel

À l’instar du VIH chez les humains, le virus responsable de la maladie Maedi-Visna est un lentivirus qui ne peut se manifester que dans les deux à cinq ans après l’infection. Celle-ci est majoritairement provoquée par la consommation de lait maternel contaminé par les agneaux nouveau-nés. La maladie cause des inflammations pulmonaires chroniques, parfois des mammites chroniques avec durcissement du pis accompagnées de baisse de la production laitière et donc d’une diminution de la montée de lait. Elle peut également être à l’origine d’inflammations articulaires non purulentes pouvant induire des boiteries. Les individus malades maigrissent malgré une bonne alimentation, ils peinent à suivre le troupeau, tirent la langue et respirent par la bouche, signe d’une détresse respiratoire. Pour établir un diagnostic précis, le vétérinaire réalise des sérologies qui mettent en avant la présence d’anticorps du virus. La pharmacopée ne disposant pas encore de traitement contre le virus, les seuls moyens d’éradiquer la maladie d’un troupeau sont de réformer les animaux infectés et de séparer dès la naissance les agneaux de leurs mères, occasionnant au passage une charge de travail accrue pour l’éleveur. Cependant, les élevages ayant pris part aux programmes d’éradication mis en place en Suisse ont vu le nombre d’animaux infectés baisser drastiquement.

Deux gènes favorisant ou non la maladie

Par ailleurs, en 2012, des chercheurs américains ont mis en avant l’existence de deux gènes qui selon leurs profils génotypiques, favorisent ou non l’expression du virus. Chaque gène possède trois profils et chacun n’a qu’un profil qui semble donner une meilleure protection contre le virus au porteur du gène. Des scientifiques suisses ont par ailleurs montré que des différences existaient entre les différentes races de moutons, certaines exprimant plus fréquemment les génotypes défavorables au virus que d’autres. Les brebis laitières (Lacaune et Frison) sont apparues ainsi comme plus sensibles au virus que les moutons Texel. Les chercheurs suisses espèrent pouvoir utiliser ces deux marqueurs comme de potentiels outils de sélection. Si un programme d’éradication de la maladie se mettait en place, le risque perdurerait toujours notamment à cause des mouvements d’animaux internationaux.

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