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Des agneaux finis sans concentrés

Avec des surfaces importantes, il est possible de faire pâturer des brebis qui allaitent sur les dérobées puis de finir leurs agneaux. On compte alors 35 jours de plus de finition.

(pivote photo vers la droite)Contrairement aux à priori, les gras ne présentent pas de défaut de couleur pour un même poids de carcasse. © Ciirpo
(pivote photo vers la droite)Contrairement aux à priori, les gras ne présentent pas de défaut de couleur pour un même poids de carcasse.
© Ciirpo

Finir des agneaux jeunes, c’est-à-dire nés en août ou septembre, sur des couverts végétaux en automne et début d’hiver sans utiliser de concentré… c’est possible. Et cela permet une économie de 70 à 80 kg d’aliment concentré par agneau… Il faut cependant avoir assez de surfaces car on compte 20 agneaux finis par hectare, du sevrage à la commercialisation, pour un rendement de deux tonnes de matière sèche par hectare.

Quelle que soit sa composition (mélange de graminées et de légumineuses, brassicacées seules ou bien en mélange), la dérobée présente une valeur alimentaire suffisante deux mois après sa levée pour des agneaux élevés à l’herbe sous la mère et sevrés après 100 jours.

35 jours de plus que des agneaux de bergerie

Les carcasses des agneaux sur couverts végétaux ne présentent pas de problème de finition. D’autre part, les gras de couverture ne montrent pas de défaut majeur, contrairement aux a priori. « Sur les mâles, particulièrement sensibles à la coloration des gras, les agneaux finis sur dérobées présentent même des gras plus blancs que leurs homologues élevés et finis en bergerie », détaille Laurence Sagot du Ciirpo.

Toutefois, ces agneaux affichent des rythmes de croissance inférieurs de 25 % à ceux alimentés en bergerie. En conséquence, 35 jours supplémentaires sont nécessaires pour les finir pour un même poids de carcasse. Une éventuelle baisse du prix de vente des agneaux reste donc à intégrer à ce type de conduite si les cours sont à la baisse en période de vente des agneaux. En effet, dans une étude menée par le Ciirpo sur le site du Mourier (Haute-Vienne) et à l’EPL de Limoges et du Nord Haute-Vienne, 68 % des agneaux ont été vendus en janvier et février contre 8 % dans une conduite exclusive en bergerie pour des agneaux nés au 30 août en moyenne. Enfin, compte tenu de l’allongement de la durée de finition par rapport à une conduite en bergerie, une partie des agneaux sont hors cahier des charges pour certains signes officiels de qualité.

Avis d’expert

Nicolas Mary, responsable du troupeau ovin du lycée agricole de Montmorillon

« Moins de travail qu’en bergerie »

« Dans le cadre d’un essai avec le Ciirpo, nous avons semé quatre hectares de couverts végétaux début septembre 2017. Le mélange de semences contenait 10 kg de seigle, 10 kg de ray-grass italien, 3 kg de trèfle d’Alexandrie, 500 g de navet et 1,5 kg de colza fourrager à l’hectare. Un lot de 40 agneaux sevrés et âgés de 90 jours a pâturé cette surface sans complémentation de fin novembre jusqu’à leur abattage en février. La fin d’été et le début d’automne ont été secs et nous n’avons pas obtenu les rendements espérés. Cependant, par rapport à une croissance en bergerie, les agneaux présents n’ont pas mangé de concentré de leur naissance à l’abattage. Nous avons mesuré tous les temps de travail et le pâturage sur les dérobées demande en moyenne sept minutes de moins par agneau. Le travail est différent et plus agréable, c’est davantage de surveillance et de déplacements de clôture. Nous allons poursuivre cette technique autonome et écologique pour produire des agneaux à moindre coût. »

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