Aller au contenu principal

De la laine à l’habit

La matière première noble qu’est la laine nécessite de nombreuses étapes de transformation pour être utilisée pour l’habillement, l’isolation ou la literie.

De la tonte à la commercialisation de pelotes ou de produits finis, la laine doit être transformée et chaque étape est bien précise. Du fait de l’éclatement de ce qui reste de la filière laine en France, il est fréquent que la laine issue d’un élevage parcoure plusieurs centaines de kilomètres avant d’être exploitable. Une fois la tonte réalisée et la laine triée sur l’exploitation, celle-ci est envoyée en station de lavage, pour retirer les impuretés et le suint de la laine. Après lavage, la laine perd 50 % de son poids initial. Il n’en existe plus que quelques unités de lavage de laine en France. La société de lavage de laine du Gévaudan, située à Saugues (Haute-Loire) est la dernière en France à traiter des gros volumes, soit environ 80 tonnes de laine par an, qui provient de la France entière. Lots de grande taille et petits clients sont acceptés, la société prenant en charge une commande à partir de 50 kg. D’autres unités de lavage, plus petites, survivent encore localement et combinent activité de lavage, filage et tissage de la laine.

Au moins 50 kg de laine pour un lavage

Une fois la laine lavée, elle est envoyée en filature pour être cardée ou peignée. Parmi les filatures françaises les plus importantes, la société Terrade a ouvert ses portes aux visiteurs lors des Journées nationales de la laine, à Felletin, dans la Creuse. Merise Bouard, chargée de mission à Felletin Patrimoine Environnement, l’association qui promeut localement les activités de la laine, commente la visite des locaux : « la filature se maintient depuis quatre générations, elle a été créée en 1912 et a su rester familiale. » La souplesse de fonctionnement instaurée par les dirigeants quant à la taille des lots acceptés est une des explications de la survie de l’entreprise. Thierry Terrade, l’un des deux patrons de la filature explique : « les lots de laine lavée doivent faire minimum 50 kg, ce qui reste un poids assez bas qui peut permettre à des éleveurs seuls de faire transformer leur production. » Une fois la laine réceptionnée, elle est passée dans un loup-batteur, semblable à une soufflerie, qui va donner du gonflant à la matière tout en séparant la laine en flocons. Vient ensuite l’étape de l’ensimage, qui consiste à brasser les flocons avec de l’huile afin de lubrifier les laines les plus crépues et pour alourdir la matière, le cardage n’en sera que facilité. Le cardage permet de séparer les flocons de laine en petits segments de laine qui seront ensuite filés.

Torsadée et enroulée avant la teinture

Les segments de différentes longueurs vont être torsadés ensemble pour faire des fils plus longs. Le rouet permet de réaliser cette torsion, qui apportera résistance et élasticité au fil. Le fil est ensuite enroulé en cônes pour faciliter le transport. La filature Terrade propose également de faire la teinture des écheveaux de laine. L’atelier de teinture est petit, mais il compte de nombreux bacs de différentes tailles permettant de répondre à la demande de petits ou de gros clients. « La laine est trempée dans de l’eau chaude et du colorant. Du mordant est ajouté, ce produit permet d’ouvrir les écailles qui sont sur la surface de la laine, laissant ainsi la couleur se fixer sur les fils », explique Merise Bouard. Un nombre infini de coloris est disponible, car le teinturier travaille avec les trois couleurs primaires et fait chaque teinture selon le cahier des charges du client. La teinture peut être faite tout de suite après lavage ou après le filage.

Le saviez-vous

La laine n’est jamais blanche

La couleur de la laine est naturellement écrue. Pour obtenir de la laine 100 % blanche, il faut la faire tremper dans de l’eau oxygénée.

Les plus lus

<em class="placeholder">Eleveur conduisant ses brebis au pâturage.</em>
« Les Ovinpiades m'ont permis de faire ma place dans la filière ovine »
« J’ai un CV complet », c’est par ces mots que nous avons terminé l’entretien avec Benjamin Piot, meilleur jeune berger…
<em class="placeholder">Olivier Maurin</em>
Les mille vies d’un passionné de la brebis et du pastoralisme
Éleveur transhumant du Béarn et fervent défenseur du monde pastoral, Olivier Maurin participe à l’amélioration de la race basco-…
<em class="placeholder">Brebis au pré, en train de manger des feuilles d&#039;arbre au sol.</em>
Faire la feuille : une pratique adaptée aux ovins à besoins faibles et modérés
En complément d’un apport de foin, « la feuille » complète la ration des brebis peu exigeantes, à l’entretien, taries,…
<em class="placeholder">Engraissement des agneaux au nourrisseur</em>
Coût des rations : des différences importantes en ovin
Les conseillers ovins des chambres d’agriculture Paca et les techniciens de la filière régionale ont mis au point un outil de…
<em class="placeholder">Marion Lassalle et Yannick Helip </em>
"Nous dégageons deux salaires avec notre système transhumant et nos brebis romanes"
Dans les Hautes-Pyrénées, Marion Lassalle et Yannick Helip conduisent une troupe de brebis allaitantes en optimisant la ressource…
<em class="placeholder">L&#039;éleveur se tient devant ses brebis en bergerie.</em>
« Nous distribuons trois kilos bruts de betteraves fourragères par brebis pour le lot au pâturage en hiver »
Dans les Côtes-d’Armor, Ida Prigent et Nicolas Le Provost pratiquent deux périodes de mises bas par an pour leurs brebis…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre